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Répression policière

Occupation à Rennes : la mairie PS envoie la police contre des jeunes, la NUPES ne condamne pas la répression

L’occupation de la salle de la Cité de Rennes appelée par l’AG de Rennes 2 a été évacuée jeudi par la police à la demande de la mairie PS. Alors que les jeunes mobilisés contre la réforme des retraites ont été réprimés, interpellés et placé en garde à vue, la NUPES a « condamné l’occupation » dans un communiqué, sans faire mention de la répression subie.

Erell Bleuen

10 février 2023

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Mercredi soir, à Rennes, les étudiants réunis à l’Assemblée Générale à Rennes 2 ont voté de se rendre à la salle de la Cité, où se tenait un meeting de la NUPES regroupant le PS, EELV, PCF, LFI et leurs organisations de jeunesse, ainsi que Générations, NPA, et le Parti de Gauche.

Après leur entrée dans la salle, les 200 étudiants de l’Assemblée Générale ont expliqué, selon Ouest-France : « Comme en 2016, nous souhaitons occuper la salle de la Cité, après la tenue du meeting ». Malgré la proposition de maintenir le meeting, la NUPES a choisi de l’annuler et de quitter la salle, comme en témoigne la vidéo publié par l’Assemblée Générale de Rennes 2 sur Twitter.

La mairie dirigée par Nathalie Appéré (PS) a demandé l’évacuation de la salle de la Cité, et a envoyé une vingtaine de camions de CRS pour déloger les occupants. Réfugiés sur le toit, les jeunes ont été progressivement interpellés par la police, qui ont bouclé le quartier pendant que des personnes se rassemblaient aux abords de la salle de la Cité en solidarité. La maire de la ville a par la suite communiqué en remerciant « les gendarmes, policiers et pompiers, dont l’intervention a permis de faire partir les occupants ».

 
Suite à l’évacuation de l’occupation, 26 personnes ont été interpellés dont six mineurs, pour certains des lycéens qui étaient venus soutenir la mobilisation étudiante. Selon 20 minutes, trois personnes ont été placés en garde à vue pour refus de se soumettre à la prise d’empreintes digitales. L’un des lycéens interpellé revenait sur son compte Instagram sur la répression violente subie lors de l’évacuation : « étranglement, tentative de suffocation sur un camarade de la part d’un CRS qui a mis sa main gantée sur sa bouche et son nez en lui tirant super fort son col en arrière, coups de poings, insultes, ect. » Il continue : « Un camarade a eu le poignet cassé, un autre la jambe blessée en se faisant traîner par terre. »

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Une répression violente, que la NUPES, dans un communiqué publié ce vendredi... n’évoque pas. Au contraire, dans le communiqué, les différentes forces politiques déclarent : « nous condamnons l’occupation et les dégradations déjà commises à la salle de la Cité » et expliquent « regretter » « ce mode d’action qui ne permet pas de convaincre davantage de personnes et d’élargir la mobilisation contre la réforme des retraites ».

Pour la NUPES, le problème semble donc se trouver plutôt du côté des étudiants qui se mobilisent contre la réforme des retraites que de la répression ou des interpellations qui les vise. Une ligne d’autant plus problématique qu’en début de semaine, c’est suite à une réunion publique tenue par le député LFI Louis Boyard à la fac de Rennes 2 que les étudiants avaient décidé de bloquer l’université. Pour la NUPES, la légitimité de la mobilisation des jeunes dépendrait-elle de qui y appelle ?

Surtout, ce nouvel épisode de répression est loin d’être anodin. En effet, depuis le début du mouvement, les mobilisations étudiantes et lycéennes sont durement réprimées par la police ou les présidences de fac, comme dans les facs de Strasbourg, de Lille et l’EHESS ou dans les lycées comme le lycée Racine à Paris. Dans ce cadre, l’unité dans la lutte contre la réforme des retraites ne pourra sans faire sans la dénonciation de la répression que subissent tous ceux qui se mobilisent.


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Erell Bleuen

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