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1ère crise dans le "2ème bloc de réformes" ?

Macron veut privatiser la gestion de l’apprentissage

Après les ordonnances visant à flexibiliser un peu plus (Macron préfère dire "libérer") le marché du travail, le deuxième bloc de réformes, concernant la formation professionnelle, l'apprentissage et l'assurance-chômage, devait être le "pendant social" qui allait "protéger", selon le gouvernement.

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Protéger les profits des patrons ?

Le projet du gouvernement sur la réforme de l’apprentissage, qui a fait l’objet d’une concertation ouverte le 10 novembre, commence à se révéler.
Macron en avait déjà annoncé les grandes lignes en parlant de "petite révolution culturelle" et en appelant à réconcilier "le monde académique" et "le monde professionnel".

Autrement dit, continuer à mettre l’éducation au profit du patronat. Et dans quelles proportions ! Sur la question épineuse des gestionnaires de l’apprentissage, le gouvernement suit exactement la proposition du Medef, à savoir, faire passer la gestion entièrement aux mains des branches, alors que ce sont aujourd’hui les Régions qui créent et gèrent les CFA (Centre de Formation d’Apprentis).

Dénonçant leur "inefficacité", le gouvernement casse encore un peu plus la logique de "formation initiale" et d’apprentissage d’un métier, pour aller dans le sens de jeunes "employables", sur un poste toujours plus précis, sur des formations plus courtes, en fonction des caprices et lubies à court terme de telle ou telle branche. Autrement dit, à 15 ans, choisis ton métier, et sois "flexible" (en plus d’être sous-payé, car on sait à quel point les jeunes en alternance représentent aussi une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci sous la pression de la validation du diplôme et d’un potentiel contrat).

Une première crise dans ce bloc de réformes ?

Comme elles l’avaient annoncé, les Régions quittent les négociations. Le président de Régions de France, Hervé Morin ("Les centristes", ex-UDI), parle d’une "pseudo-concertation" où tout était écrit d’avance.

Son communiqué dénonce "la privatisation pure et simple de l’apprentissage par son transfert aux branches professionnelles".

Outre le fait qu’il est toujours divertissant de voir un politicien de centre-droit se plaindre des privatisations, la raison du rejet -unanime- de ce projet par les Régions n’est pas à chercher du côté d’une défense de principe du service public.
En réalité, les Régions ne veulent pas se voir retirer la gestion... et l’argent qui va avec. En effet, 51% de la taxe d’apprentissage est affectée aux Régions, sans obligation d’investissement particulier.

Aujourd’hui, c’est une enveloppe de presque 2 milliards que gèrent les 13 Régions. On comprend que le Medef et la CPME veulent récupérer le magot.
"Sur 900 millions de taxe d’apprentissage donnés aux régions, il y a 300 millions dont on ne voit pas la couleur et qui passent dans la tuyauterie" s’énerve le vice-président chargé des affaires sociales de la CPME. "On dépense plus qu’on ne reçoit !" répliquent les Régions.

Toujours est-il que les Régions, en plus de quitter les négociations, ont décidé de geler tout investissement dans les CFA jusqu’à nouvel ordre.
Et de faire grand bruit de l’affaire, démontrant une fois de plus à quel point la base sociale de Macron pour sa politique ultra-libérale est faible et qu’elle génère des crises jusque dans "son camp".

Alors que de nombreux journalistes répètent (espèrent ?) que Macron est en état de grâce, en vue de faire passer son second bloc de réformes puis celle des retraites, on peine à imaginer qu’un gouvernement aussi faible puisse faire passer toutes ses réformes sans réponse...


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