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Emploi : pas d’embellie pour les femmes

Macron a promis que ça irait mieux pour elles. Les chiffres du chômage disent le contraire

Selon un article de l’Express corroboré par les derniers chiffres de l’INSEE et du pôle emploi, il y aurait eu, durant les derniers mois, une légère réduction du nombre de chômeurs inscrits en catégories A, B et C. Mais, même faible, cette amélioration ne semble pas avoir entendu les recommandations de Macron, chantre de l’égalité femmes/hommes. L’embellie les laisse de côté.

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Les secteurs sensibles sont friands de main d’œuvre masculine

L’évolution positive des chiffres du chômage dont font part le pôle emploi et l’INSEE, soit environ 1 % de diminution du nombre de demandeurs d’emploi sur un an, s’appuie essentiellement sur une reprise modérée dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment.

Or, traditionnellement, ces secteurs, grands consommateurs de main d’œuvre, s’adressent à des hommes. Dans le secteur industriel, on compte seulement 27 % de femmes. Dans le BTP, où elles occupent principalement des fonctions de gestion-administration, les femmes constituent seulement 11 % des salariés. 95 % des apprentis du bâtiment sont des hommes.

Rien d’étonnant, dès lors, que l’évolution à la baisse du taux de chômage dans ces secteurs d’entraînement économique se soit répartie de manière discriminante entre les hommes et les femmes. Depuis le début de l’année 2017, le nombre de demandeurs d’emploi hommes, inscrits en catégorie A a baissé de 3,5 %. Pendant le même temps, les demandes d’emplois de femmes augmentaient de 0,9 %.
La situation est encore plus dure pour les femmes de plus de 50 ans dont le nombre de demandeuses d’emploi s’est accru de 1,9 % durant la même période.

Pour les femmes, c’est toujours la double peine

En dehors de la spécialisation genrée du travail dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment, d’autres phénomènes font subir aux femmes une double peine qui rend plus difficile le retour à l’emploi en cas de reprise d’activité.

Facteur particulièrement fréquent chez les femmes, l’exercice d’une activité réduite, temporaire ou à temps partiel, constitue un handicap important. On constate, sur la dernière année, que le nombre d’hommes inscrits comme demandeurs d’emploi, après une activité réduite, a augmenté de 0,2 % alors qu’il a bondi à 3,9 % pour les femmes.

Frein essentiel également au retour à l’emploi, le chômage de longue durée qui touche encore plus fortement les femmes que les hommes. Or, baisse relative du chômage ne signifie pas réduction du chômage de longue durée. Au contraire, le nombre d’inscription au pôle emploi durant la dernière année a cru de 6,5 %. En cas de reprise d’activité, ce sont les chômeurs les plus récents et les plus proches des emplois proposés qui ont le plus de chances d’être embauchés. Pour employer le terme affreux utilisés par les RH, ceux qui ont la plus grande « employabilité » seront les premiers réembauchés, souvent des hommes. Là encore les femmes subissent la double peine.

La main d’œuvre précaire, l’éternel moyen de pression

Avec des carrières en dents de scie, des progressions ralenties ou interrompues, les femmes, et particulièrement les femmes ayant des enfants, subissent de plein fouet les conséquences de la précarisation et de la discrimination que le patronat sait utiliser à son profit pour jouer une pression à la baisse sur l’ensemble des salariés. C’est bien entendu l’inégalité des salaires, mais aussi l’inégalité devant le chômage qu’il utilise pour faire régner sa loi à la recherche du profit maximum. C’est contre cette négation des droits les plus élémentaires des femmes que travailleurs et travailleuses descendus dans la rue durant ce mois de mai 2018 doivent se battre.


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