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Impérialisme

Les premières bombes « made in Biden » tombent sur la Syrie, sur fond de tension avec l’Iran

Ce 25 février marque les premiers bombardement de l’ère Biden, en Syrie et visant des milices pro-iraniennes. Le Pentagone affirme que c’était en réponse aux attaques des bases américaines le mois dernier.

Carla Biguliak

26 février 2021

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Le jeudi 25 février, les États-Unis ont bombardé la Syrie, ce qui constitue la première intervention militaire de l’ère Biden. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, au moins 17 combattants pro-iraniens ont été tués.
D’après un communiqué publié par le département américain de la défense, l’armée a effectué, sous les ordres du président Biden, une frappe aérienne contre les infrastructures utilisées par les milices soutenues par l’Iran dans l’est de la Syrie.

Cette déclaration justifie l’action en la définissant comme une réponse aux attaques à la roquette contre les positions américaines en Irak, qui ont coïncidé avec l’annonce, par Washongton, d’une volonté d’une reprise d’un dialogue diplomatique avec Téhéran concernant, entre autre, l’accord sur le nucléaire. Parmi ces attaques, celle du 15 février, où une série de roquettes a frappé la base militaire américaine de l’aéroport international d’Erbil, dans le nord du pays, dans la région contrôlée par les Kurdes, tuant un entrepreneur non américain et blessant plusieurs entrepreneurs américains.

Selon ce même communiqué, les attaques « ont détruit de multiples installations situées à un point de contrôle frontalier utilisé par un certain nombre de groupes militants soutenus par l’Iran, dont le Kait’ib Hezbollah (KH) et le Kait’ib Sayyid al-Shuhada (KSS) ». Pour le gouvernement américain, il s’agit alors de réponses « proportionnées » qui laissent un message clair, à savoir que le président Biden « agira pour protéger le personnel américain et celui de la coalition ».

Il s’agit de la première attaque officielle effectuée par l’administration Biden et en plein milieu des négociations sur l’accord nucléaire avec l’Iran. Au-delà de ce que dit le Pentagone, ce bombardement montre clairement que la nouvelle administration n’hésite pas à utiliser la force sur le terrain pour peser sur les discussions diplomatiques, dans la plus pure tradition de l’impérialisme américain, et le fait comme faisant partie des conditions de négociation d’un nouvel accord nucléaire.
Ces affrontements font partie de l’avancée de l’Iran dans la région au cours de la dernière décennie, qui coïncide avec le retrait des États-Unis après le désastre des interventions et des invasions en Irak et en Afghanistan, et son refus d’intervenir seul en Syrie. Ce retrait américain a permis à l’Iran de devenir un acteur de poids régional en étendant son influence en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen, entre autres. Les sanctions de l’ère Trump, bien qu’elles aient réussi à déstabiliser relativement le régime iranien, qui a dû faire face à d’importantes protestations internes dues à la faim et au chômage, ainsi qu’à des exigences démocratiques, n’ont pas modifié l’avancée régionale du pays persan, qui a également redoublé de rhétorique sur les progrès de son développement nucléaire. Maintenant, Biden va chercher une autre voie plus axée sur les conditions de négociation d’un nouvel accord nucléaire. À cette fin, comme on peut le voir, il ne renoncera pas aux bombardements américains dans la région, et se positionne dans la continuité de l’interventionnisme militaire américain sur l’arène internationale.


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