×

Islamophobie

Islamophobie. À Strasbourg, Macron demande à une femme voilée : « C’est un choix ou on vous a forcée ? »

« C’est un choix ou on vous a forcée ? ». En tentant de se démarquer de Le Pen, face à une femme voilée qui l'interrogeait sur sa politique féministe, Macron a rappelé une nouvelle fois son mépris islamophobe, dans la continuité des politiques féministes réactionnaires menées par le gouvernement ces dernières années.

Inès Silines

13 avril 2022

Facebook Twitter

En déplacement à Strasbourg, une femme voilée a interpellé Macron, lui demandant s’il était féministe. Esquivant la réponse en retournant la question, Emmanuel Macron se permet alors de lui demander si elle porte son voile par choix ou par obligation. Elle lui affirme alors qu’il s’agit d’un choix, et il réplique : « Avoir une jeune fille qui porte le voile, à Strasbourg, qui dit ’est-ce que vous êtes féministe ?’, c’est la meilleure des réponses à toutes les bêtises que j’entends », avant d’ajouter « Parce que de l’autre côté il y a madame Le Pen qui dit ’le voile sera interdit sur la place publique avec [elle]’ ».

Si par là, il tente de s’imposer comme seul rempart à l’islamophobie et la xénophobie de Marine Le Pen en instrumentalisant la cause féministe, cela cache mal la politique menée par son gouvernement ces cinq dernières années.

En effet, concernant l’une ou l’autre des causes, Macron n’a rien à envier à Le Pen. On se souvient à ce titre des nombreuses lois islamophobes qui sont passées pendant son précédent quinquennat, avec en tête la loi séparatisme, ou encore celle contre le port du voile dans les compétitions sportives. Des lois qui stigmatisent tout particulièrement les femmes voilées, qui se sont combinées aux polémiques à répétition lancées par le gouvernement contre « l’islamo-gauchisme » ou encore le « wokisme ».

De la même manière, la politique de Macron concernant l’égalité femme homme, pourtant érigée en 2017 comme la « grande cause du quinquennat », a été plutôt inexistante comme en atteste le rapport OXFAM. On a
plutôt constaté une gestion particulièrement complaisante et complice des affaires de violences sexistes et sexuelles perpétuées par certains ministres du gouvernement et notamment Darmanin

Fondamentalement, le « féminisme » du gouvernement Macron, avec Marlène Schiappa en tête, a servi un agenda sécuritaire et réactionnaire, comme prétexte pour accentuer la stigmatisation des personnes musulmanes ou considérées comme telles. En effet, force est de constater qu’une bonne partie des « mesures » du gouvernement Macron soi-disant féministes ont été chacune plus islamophobes que les autres. La loi Séparatisme en est la parfaite illustration, en perpétuant l’idée que l’Islam et les étrangers seraient le principal danger pour les droits des femmes en France.. En d’autres mots, un fémonationalisme entièrement au service du tournant autoritaire du gouvernement. Une rhétorique tout particulièrement reprise par l’extrême droite, et notamment par le collectif anti-immigration Nemesis qui instrumentalise le féminisme à des fins racistes.

Une nouvelle sortie cynique qui est l’occasion de rappeler la politique réactionnaire du président sortant qui ne permet aucune illusion sur le prochain quinquennat qu’il souhaite accomplir. Une politique qui a déjà montré ses similarités avec celle portée de manière plus radicale par l’extrême droite derrière Marine Le Pen. L’urgence est à la construction d’un troisième tour social pour se défendre et contre-attaquer face aux offensives à venir.


Facebook Twitter
Meurice menacé de licenciement après une blague sur Nétanyahou : face à la censure, solidarité !

Meurice menacé de licenciement après une blague sur Nétanyahou : face à la censure, solidarité !

Anasse Kazib : « Raphaël Glucksmann, c'est vous qui "trumpisez le débat" avec vos mensonges »

Anasse Kazib : « Raphaël Glucksmann, c’est vous qui "trumpisez le débat" avec vos mensonges »

Lidl : comment l'entreprise soutient la colonisation en Cisjordanie

Lidl : comment l’entreprise soutient la colonisation en Cisjordanie

Criminalisation du soutien à la Palestine : l'université au cœur de l'offensive anti-démocratique

Criminalisation du soutien à la Palestine : l’université au cœur de l’offensive anti-démocratique

Pas de coupes budgétaires pour l'intérieur : l'austérité pour tous sauf pour la police !

Pas de coupes budgétaires pour l’intérieur : l’austérité pour tous sauf pour la police !

« Palestine, Sciences Po, répression de la jeunesse... » Revoir l'émission Twitch de RP

« Palestine, Sciences Po, répression de la jeunesse... » Revoir l’émission Twitch de RP

Soutien à la Palestine : Retailleau appelle à envoyer la police contre les étudiants mobilisés

Soutien à la Palestine : Retailleau appelle à envoyer la police contre les étudiants mobilisés

Bordeaux. Après le 1er mai, rejoins l'assemblée ouverte de RP le 3 mai pour t'organiser

Bordeaux. Après le 1er mai, rejoins l’assemblée ouverte de RP le 3 mai pour t’organiser