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Apologie du génocide

« Fière des ruines de Gaza » : les propos génocidaires de la ministre israélienne de l’égalité

Lors d’une cession à la Knesset, la ministre israélienne de l'Égalité Sociale May Golan, qui dénonçait l’indifférence des féministes pour les attaques du 7 octobre, s'est félicitée de l’anéantissement de Gaza et a affirmé sa « fierté » du génocide en cours.

Anna Nolite

26 février

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 « Fière des ruines de Gaza » : les propos génocidaires de la ministre israélienne de l'égalité

Crédit photo : Harel Hershkowitz (הראל הרשקוביץ), CC BY-SA 4.0 / Palestinian News & Information Agency (Wafa), CC BY-SA 3.0

Mercredi dernier, la ministre de l’Égalité Sociale d’Israël, May Golan, prononçait un discours à la Knesset (le parlement israélien) pour exprimer son opposition à tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Elle a déclaré : « Personnellement, je suis fière de voir Gaza en ruine, et que chaque bébé, même dans 80 ans, racontera à ses petits-enfants ce qu’ont fait les Juifs ». Une nouvelle démonstration de la visée génocidaire du gouvernement de Netanyahou, dans la continuité des déclarations d’Amihai Eliyahu, ministre du Patrimoine qui avait affirmé que larguer une bombe nucléaire sur Gaza « était une possibilité » au motif qu’il « il n’y a pas de civils non impliqués dans la bande de Gaza », ou encore du ministre de la Défense Yoav Gallant qui avait justifié le siège complet de la bande en expliquant combattre « des animaux humains ».

May Golan n’en est pas à son coup d’essai : figure montante du Likoud, elle est une experte de l’agitation réactionnaire et se présente elle-même comme la « mère du politiquement incorrect ». Elle s’est d’ailleurs fait une place en politique en militant pour l’expulsion des demandeurs d’asile africains, les accusant d’être « des violeurs » et de « propager le VIH », un racisme dont elle ne s’est jamais départie. En 2012, pour se défendre des accusations de racisme à son encontre, elle va jusqu’à affirmer : « Nous sommes des racistes pour garder nos vies et notre santé mentale. Je suis donc fière d’être raciste – si je suis raciste, alors je suis une raciste fière ».

Alors que l’offensive sur Rafah se poursuit et que la famine et les maladies se propagent, on estime aujourd’hui que près de 30 000 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début des attaques. À rebours de l’image de « démocratie respectable » que cherche à bâtir Israël, ces propos révèlent le caractère colonial de l’État hébreu. Le projet de la classe politique israélienne implique le nettoyage ethnique de la population palestinienne et la reconquête des territoires sur lesquels elle réside encore. En Cisjordanie, les colonies se déploient à un rythme inégalé depuis le 7 octobre. L’enclave de Gaza pourrait bientôt être « évacuée » : il s’agit d’une possible déportation de près de 2 millions de personnes vers l’Égypte ou ailleurs, donc une nouvelle Nakba. La propagande visant à réduire cette politique à une « lutte contre le Hamas » n’est qu’une manière de légitimer le massacre en cours.

La déclaration de May Golan, ministre de l’Égalité sociale, démasque aussi, une fois de plus, toute l’imposture du pinkwashing de l’État d’Israël. En effet, la ministre est aux avant-postes de la campagne internationale qui consiste à attaquer les organisations féministes et des droits de l’homme s’étant positionnées en soutien à la Palestine sur leur prétendue « indifférence » vis-à -vis des violences commises contre les femmes israéliennes le 7 octobre, allant jusqu’à les accuser d’antisémitisme. Lors d’une interview accordée à CNews en décembre, elle déclarait : « Nous avons contacté toutes les organisations féministes et des droits de l’homme partout dans le monde. Aucune ne nous a répondu. Aucune n’a rien dit. Ce silence témoigne ô combien l’antisémitisme est plus fort que toutes ces organisations des droits de l’homme et des enfants. »

Cette instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme vise à discréditer celles et ceux qui refusent de s’aligner sur le régime colonial en apportant leur soutien au peuple palestinien face à la politique génocidaire d’Israël. Une injonction dont la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes en France, Aurore Bergé s’est aussi faite le relai en cherchant à faire passer pour antisémite toute organisation féministe qui n’afficherait pas un soutien plein et entier à l’État d’Israël.

Alors qu’Israël cherche depuis des années à se promouvoir auprès de la jeunesse des pays impérialistes en tant que « vitrine du progressisme » au Moyen-Orient, ces déclarations de la part de la Ministre de l’Égalité sociale illustrent la réalité de ses desseins au moment même où son armée participe à des viols, humiliations et exécutions de femmes et d’enfants. Ceux qui se soucient de « toutes les vies » ne peuvent accepter qu’une issue : celle d’un Moyen-Orient libéré de l’impérialisme et du colonialisme et d’une Palestine ouvrière et socialiste où Juifs et Arabes puissent vivre en paix.


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