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Perspectives

L’invasion de Rafah et ses contradictions

Si les opérations d’Israël à Rafah présagent déjà d’un massacre à venir, leur ampleur demeure inconnue. En lançant ses troupes sur le dernier refuge de la population gazaouie, Israël attise et renforce ses contradictions internes et pourrait stimuler la croissance rapide d’un mouvement de solidarité international.

Enzo Tresso

7 mai

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L'invasion de Rafah et ses contradictions

Crédit photo : capture d’écran X, @sahouraxo

Dans cette situation, l’affirmation de ces tendances plus ou moins progressistes dans une situation marquée par des contradictions très fortes pourrait entraver la marche au génocide que le cabinet de guerre semble avoir ratifié. Si l’invasion de Rafah ouvre une séquence cataclysmique pour l’avenir de Gaza, elle peut faire naître ses propres obstacles.

Lire aussi : Non à l’offensive contre Rafah ! Stop au génocide à Gaza !

Le choix du carnage

Longeant la frontière sud entre l’Egypte et la bande de Gaza, les forces terrestres de Tsahal ont avancé, prenant vers minuit l’aéroport Yasser Arafat et, conquérant, plus tard la nuit, le point de passage de Rafah, ont fermé la seule porte d’accès entre l’enclave et le monde extérieur. Interdisant le passage aux camions chargés d’aide humanitaire ainsi qu’aux délégués de l’ONU, Tsahal a, en parallèle, procédé à des bombardements massifs sur les quartiers du nord-est de Rafah, combinant des frappes aériennes et des tirs d’artillerie contre les camps de réfugiés du nord. Si les forces déployées sont importantes, l’offensive à Rafah sera nettement plus éprouvante pour l’armée israélienne que les sièges et la mise à sac des villes de Khan Younès et de Gaza City.

Alors que plus d’un 1,2 million Palestiniens ont trouvé refuge dans la pointe extrême de l’enclave, la densité de population constituera un obstacle important à l’exécution du protocole militaire, méthodiquement appliqué lors des précédents sièges. Tandis que Tsahal procédait préalablement à des bombardements massifs pour préparer l’avancée des troupes au sol, appuyées par des colonnes blindées, chargées de vider, quartier par quartier, les villes de leurs habitants, la densité de population extrême compliquera significativement les opérations : chaque mètre conquis le sera au prix d’un carnage humanitaire sans précédent. En outre, le Hamas et les différentes factions armées présentes à Gaza, qui s’accrochent à leurs dernières positions, affronteront Tsahal avec les ressources militaires qu’elles tenaient jusqu’alors en réserve. L’affrontement devrait donc prendre un caractère tout aussi génocidaire qu’hybride.

Comme l’explique Jonathan Lord, expert sur les questions de sécurité et directeur de programme au Centre pour la Nouvelle Sécurité Américaine, auprès de Foreign Policy, « le Hamas est très probablement enterré et prêt à combattre depuis des positions d’où ses soldats pourront accéder à des tunnels pour se réapprovisionner et grâce auquel il disposera d’une capacité d’exfiltration et de mouvement ». D’autre part, comme le souligne Kenneth McKenzie, un général des marines à la retraite qui dirigeait jusqu’en 2022 le Commandement Central étatsunien, « ce sera un combat multidimensionnel. Les Israéliens auront à combattre sous terre, à la surface et dans l’atmosphère, parce que le Hamas lancera très probablement beaucoup de drones. Israël utilisera aussi, très certainement, des drones. Cela sera un combat dur, sanglant et laid, dans lequel Israël appliquera les leçons apprises des combats au nord. Le Hamas a aussi acquis de l’expérience dans les combats au nord. Les deux camps l’utiliseront ».

Du côté israélien, les forces en présence devront à la fois être massives tout en étant plus complémentaires que lors de l’invasion du nord, comme l’explique Michael Mulroy, ancien cadre du ministère de la défense, qui juge que les Israéliens « auront besoin d’au moins deux divisions, d’unités motorisées blindées et de parachutistes, ainsi que plusieurs détachements d’artillerie et des forces spéciales ». Il note également que les « Israéliens – pour ce que j’en sais – préparent une attaque de type Fallujah qui combinent des mouvements de troupe massifs et des combats bloc par bloc », en référence aux opérations sanguinaires que l’armée étatsunienne avait menées en Irak, après l’invasion en 2003.

La campagne israélienne à Gaza s’annonce ainsi plus meurtrière que l’invasion du nord tandis que l’attaque contre Rafah pourrait également aiguiser les contradictions régionales. Si l’affrontement israélo-iranien a été provisoirement gelé, dans le jeu des ripostes et des contre-ripostes, à un niveau élevé d’intensité, l’Iran et « l’Axe de la Résistance » avaient néanmoins évoqué, dès février, la possibilité de réengager leur force en cas d’invasion de Rafah. Comme le rapportait l’Orient-le-Jour, à l’occasion de la visite d’Esmaïl Qaani à Beyrouth, le 26 février dernier : « selon les fuites dans certains médias, Esmaïl Qaani aurait donné, lors de cette visite, le feu vert à Hassan Nasrallah pour intensifier les attaques contre Israël au cas où ce dernier une lancerait une invasion terrestre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza ». En ouvrant aussi brutalement le front à Rafah, Israël s’expose ainsi à l’extension des affrontements à un niveau régional, notamment à la frontière israélo-libanaise, alors que l’équilibre de la dissuasion avec l’Iran a atteint un niveau d’intensité sans précédent qui laisse imaginer qu’en cas d’invasion du Liban, l’Iran n’adopterait pas, comme en 2006, une position de retrait.

Si les contradictions militaires de l’offensive sont importantes, l’invasion porte à un niveau d’incandescence les contradictions politiques de la société israélienne et du gouvernement d’extrême-droite et pourrait très bien aiguillonner les contre-tendances embryonnaires qui empêcheraient a minima son extension.

Tel-Aviv : une mobilisation hétérogène qui exerce néanmoins une pression énorme sur le Premier Minitre

À cet égard, la signature que le Hamas a apposée à un hypothétique accord de cessez-le-feu a nourri les espoirs des familles des otages qui ont manifesté dans les rues de Tel-Aviv pour forcer le gouvernement d’extrême-droite dirigé par Benjamin Netanyahou à le signer. Alors que le Hamas avait refusé la proposition émise par le cabinet de guerre la semaine dernière, il semble que le mouvement palestinien ait signé une proposition très amendée, plus proche du plan de trêve discuté, en février, à Paris, qui prévoit une sortie de crise en trois étapes. Lors de la première phase, Israël accepterait un cessez-le-feu provisoire en contrepartie de la libération d’une partie des otages et retirerait ses forces armées des zones peuplées. Lors des deuxième et troisième phases, Israël retirerait ses troupes hors de l’enclave et lèverait le siège de la ville, dans le cadre d’une trêve permanente, en l’échange de la libération des derniers prisonniers détenus par le Hamas.

Les termes de cette proposition signée sont ainsi très différents de la dernière mouture de l’accord, discuté ces derniers jours, qui ne prévoyait qu’un cessez-le-feu provisoire au terme duquel les combats reprendraient. Si Israël semble avoir validé la première étape du plan, la définition des deuxième et troisième phase est au cœur du désaccord diplomatique : tandis que le plan israélien parle d’une période intermédiaire qui servirait à « restaurer un calme durable », le Hamas défend que ce « calme durable » n’a aucun sens en dehors d’une « trêve permanente », qui constitue son objectif stratégique fondamental depuis la réunion de septembre 2006 où le document signé par Ahmad Youssef, représentant d’Ismaël Haniyeh, et des délégués israéliens en Suisse mentionne la nécessité d’une trêve longue (hudna). Comme le note Nicolas Dot-Pouillard, cet objectif maximaliste permettrait au Hamas « d’entériner l’existence des frontières de 1967, tout en ne reconnaissant pas Israël » [1], imposant de facto une solution à deux Etats sans reconnaissance diplomatique mutuelle.

Amendant les termes de la proposition israélienne et annonçant, quelques heures après les premiers bombardements massifs des quartiers de Rafah dont Israël ordonnait l’évacuation immédiate le matin, larguant des tracts en arabe depuis le ciel, le mouvement palestinien a ainsi pris de court le cabinet de guerre. Grâce à ce mouvement tactique, le Hamas a tenté de forcer la main du gouvernement de Netanyahou, en donnant des gages apparents de sa bonne volonté, pour lui imposer une « trêve permanente », tout en donnant l’impression de céder à la pression énorme qu’exerce Israël sur la ville de Rafah. En créant un tel effet d’annonce, le mouvement a suscité la réaction immédiate des familles des otages qui se sont mobilisées pour contraindre le gouvernement à accepter l’accord. Comme le criait, dans la rue, hier soir, une figure du mouvement, « le gouvernement doit accepter maintenant, sinon nous brûlerons le pays ». Bien que ses composantes soient politiquement très hétérogènes, le mouvement pour les familles des otages a ainsi fait jonction avec les opposants à la réforme judiciaire et pris les rues de Tel-Aviv pour manifester son mécontentement. Des premières images qui nous sont parvenues, les manifestations ont réuni des secteurs très distincts de la population israélienne. De nombreux jeunes ont ainsi brandi des pancartes en arabe, en hébreux et en anglais tout en chantant des slogans appelant à un cessez le feu permanent avant que la police montée n’intervienne brutalement pour les déloger. Les artères routières de la ville ont même été temporairement bloquées.

Ce mouvement exerce ainsi une pression importante, sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou tandis que le premier ministre doit affronter les menaces provenant de l’aile la plus radicale de son gouvernement : les deux ministres membres des partis d’extrême-droite Mafdal et Force Juive, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir ont ainsi déclaré qu’ils feraient tomber immédiatement le gouvernement si Netanyahou acceptait une trêve avec le Hamas. Dans ces coordonnées contradictoires, l’affirmation politique du mouvement des otages et la pression venant des partis sionistes du centre et de la gauche du champ politique israélien pourraient, à terme, précipiter la fin du gouvernement Netanyahou en le forçant à adopter une position de compromis qui le priverait du soutien de l’extrême-droite. Regrettablement, ces manifestations, dans la continuité des semaines précédentes, sont marquées par une contradiction lourde : si elles rassemblent une part croissante de la population israélienne, elles ne prennent pas vraiment en compte les souffrances des civils palestiniens et restent en grande mesure focalisées sur la question de la libération des otages israéliens. La droitisation générale de la société israélienne et le traumatisme provoqué par l’attaque du 7 octobre continuent de maintenir un certain consensus, à l’intérieur duquel la continuation de la guerre en cours pourrait finir par être remise en cause sans que cela ne s’accompagne d’une critique de la légitimité du colonialisme. Dans ce contexte, les voix critique qui prennent en compte également les souffrances des Palestiniens semblent rester marginales.

Le rôle clef des masses populaires arabes et l’exemple jordanien

Dans les pays arabes voisins, l’invasion de Rafah pourrait également aiguillonner le ressentiment des masses arabes, à la fois contre Israël et le projet colonial du gouvernement en même temps qu’en opposition aux politiques conciliatrices des bourgeoisies arabes collaborationnistes qui ont, à de très nombreuses reprises, sacrifié la cause palestinienne sur l’autel de leurs propres intérêts. Alors que les régimes réactionnaires arabes tentent de contenir et de réprimer la mobilisation des masses populaires, la situation à Rafah pourrait relancer une nouvelle vague de contestation, à la radicalité élargie, en Jordanie où la monarchie est profondément déstabilisée par les mobilisations massives des classes populaires.

Demandant l’abrogation du traité de paix de 1994, la suspension de toutes les relations économiques et diplomatiques avec Israël, la fin des accords énergétiques et le retrait de la Jordanie hors du projet de pont terrestre qui permet d’acheminer des marchandises en Israël en contournant le blocus houthis en mer rouge, les manifestants jordaniens sont à l’avant-garde de la mobilisation des masses arabes. Si le régime a violemment réprimé les manifestations, la participation de la Jordanie aux opérations d’interception des missiles et des drones iraniens, le 13 avril au soir, aux côtés des Etats-Unis et de l’Etat colonial n’a fait que renforcer le mécontentement des masses jordaniennes. Alors que le pays ne survit qu’à bénéficier des aides étatsuniennes qu’il ne peut espérer percevoir qu’à satisfaire sa fonction de contention des énergies contestataires de la diaspora palestinienne en exil en Jordanie, l’attaque à Rafah pourrait déclencher une vague de contestation sans précédent et mettre en difficulté le régime réactionnaire à bout de souffle du roi Abdallah dont les forces policières emploient beaucoup de réfugiés palestiniens, particulièrement affectés par les tragiques évènements à Gaza.

En Egypte, la situation devra également être suivie de près. Depuis quelques semaines, le syndicat de la presse se mobilise au Caire pour dénoncer le génocide et la répression qui s’abat sur les militants pro-palestiniens. L’arrivée potentielle de réfugiés palestiniens dans le Sinaï et leur incarcération dans le sas fortifié, construit par al-Sissi, au cœur du désert, pourrait susciter le mécontentement d’une population profondément solidaire de la Palestine et mettre, sur le devant de la scène politique, la trahison odieuse du dictateur dont certains médias ont révélé qu’il se serait accordé avec Israël pour accueillir une partie des Palestiniens à la condition que l’Etat colonial finance en partie le remboursement de la dette souveraine égyptienne, notamment les prêts contractés auprès des créanciers du FMI et d’autres institutions internationales. Ici encore, la situation pourrait bien s’avérer explosive, l’Egypte prenant activement part au projet de contournement terrestres des voies marchandes en Mer rouge.

Les mobilisations secouent les métropoles impériales

Les mobilisations en Israël et dans les pays voisins constituent ainsi deux aspects d’une contre-tendance plus générale qui s’est récemment exprimée, de manière importante, dans les manifestations étudiantes aux Etats-Unis, qui marque le retour, comme l’écrit Charles Blow, dans les colonnes du New York Times du « spectre de la résistance contre la guerre du Vietnam ». Tandis que les campements se sont multipliés et que des jonctions embryonnaires se développent dans plusieurs secteurs de la mobilisation avec les lycéens et partiellement avec le monde ouvrier, le gouvernement étatsunien a initié une campagne de répression massive alors que des bandes armées sionistes attaquent les campements. La poursuite de l’invasion de Rafah pourrait ainsi nourrir les énergies contestataires et favoriser l’extension de la mobilisation à d’autres secteurs, accélérant la dynamique de propagation de la mobilisation que la répression ne parvient pas à freiner tandis que les étudiants continuent de s’organiser pour étendre et élargir le mouvement.

La pression qui s’exerce sur Joe Biden atteint ainsi un niveau inédit. Si le gouvernement étatsunien pouvait se satisfaire d’une riposte modérée contre l’Iran et accorder à Israël, en contrepartie, son aval pour l’invasion de Rafah avant le début de la mobilisation, les manifestations estudiantines et le début des campements ont changé les coordonnées de la situation. Menacés par la désertion massive d’une partie de leur électorat, notamment la jeunesse et les minorités racisés, les Démocrates sont désormais confrontés à leur rébellion ouverte contre un président de plus en plus affaibli, attaqué sur sa gauche pour son soutien inconditionnel à Israël et, sur sa droite, pour la situation « d’anarchie » qui règnerait sur les campus. Si les Etats-Unis n’ont toujours pas pris position depuis le début de la campagne, ils ont néanmoins manifesté leur volonté de parvenir à un cessez-le-feu au plus vite tout en continuant à réprimer sévèrement un mouvement étudiant qui prend de l’ampleur et commence à se répandre au-delà des frontières des Etats-Unis.

En France, le mouvement en solidarité avec la Palestine, bien qu’encore très embryonnaire, connait également un « second souffle » . S’il conserve un caractère nettement plus avant-gardiste qu’aux Etats-Unis, la course génocidaire pour laquelle a opté Netanyahou pourrait également stimuler la contestation alors que le gouvernement conduit une vaste campagne d’intimidation contre des figures politiques de la gauche et de l’extrême-gauche, des militants syndicaux tout en procédant désormais à l’arrestation de certains étudiants, comme à SciencePo, hier matin, ou à la Sorbonne, hier soir. Des rassemblements étaient ainsi prévus à Toulouse et à Paris. Dans le contexte d’une répression acharnée des mobilisations et d’un saut manifeste dans le processus de durcissement du régime présidentiel, les manifestations pourraient également se donner des revendications structurelles qui débordent le simple périmètre des mobilisations pour la Palestine et qui lient la solidarité avec le peuple palestinien à la résistance contre les institutions impérialistes du régime français.

Les manifestations qui secouent le cœur des métropoles impérialistes participent ainsi d’un mouvement international qui constitue la principale contre-tendance progressiste aux exactions de Tsahal à Gaza et au carnage annoncé à Rafah qui pourrait changer la course de la situation et porter un coup fatal aux appuis qu’Israël trouve dans la collaboration sans condition des puissances impérialistes à Gaza. Tous nos efforts politiques et militants doivent être dirigés vers cet objectif. A l’heure d’une concrétisation potentiellement sans précédent du scénario génocidaire en Palestine, ces « contre-tendances » sont pour l’instant très loin de pouvoir obtenir la fin de l’opération en cours à Rafah et du massacre à Gaza. Dans ces temps d’urgence et de douleur, elles nous laissent au moins une raison d’espérer.


[1Nicolas Dot-Pouillard, La mosaïque éclatée  : une histoire du mouvement national palestinien, 1993-2016, Paris, Actes sud, 2016, pp. 81.



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