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Université Paris Cité

Face à la précarité et aux bas salaires, les moniteurs étudiants de Paris-Cité en grève le 24 octobre !

Méprisés par la Présidence, avec des contrats précaires et des retards de paiement, les moniteurs et monitrices étudiant·es seront en grève le 24 octobre et appellent à un rassemblement devant la bibliothèque des Grands Moulins dès 9h.

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Face à la précarité et aux bas salaires, les moniteurs étudiants de Paris-Cité en grève le 24 octobre !

À l’université Paris-Cité, les moniteurs et monitrices étudiant·es qui travaillent dans les bibliothèques universitaires (BU) sont mobilisé·es depuis la rentrée, contre les bas salaires et la précarité de leur emploi. Le mardi 24 octobre ils seront en grève, contre une situation de précarité au travail devenue insupportable.

Contrats précaires et salaires de misères pour les étudiant·es travailleur·euses de la fac

La situation de ces étudiants qui cumulent un travail en plus de leurs études est en effet particulièrement fragile, avec de des retards de paiement de 2 à 3 mois, quand plusieurs salariés ont du attendre la mi-octobre pour signer leur contrat de travail, près d’un mois et demi après leur embauche.

Dans une pétition, relayée par Le Poing Levé et d’autres organisations syndicales et étudiantes, ils et elles expliquent leurs revendications : en plus d’être payés en temps et en heure, ils revendiquent aussi une augmentation des salaires pour faire face à l’inflation, un salaire mensualisé et indépendant des fermetures des BU, qui peuvent être fermées brusquement pour des raisons imprévues, le remboursement à 75% de leurs titres de transport, ainsi que de meilleures conditions d’embauche et de travail.

Une situation de précarité de l’emploi qui fragilise encore plus ces étudiants face à l’inflation : pendant que leurs salaires ne sont pas les mêmes chaque mois, les loyers et les factures d’eau et d’électricité ne sont par exemple pas ajustables. Les moniteurs et monitrices étudiant·es sont donc soumis à une forte pression, pendant que la hausse des prix touche durement la jeunesse que les étudiants se pressent dans les files devant les centres de distribution alimentaires.

Depuis plusieurs mois, ce stress s’est accompagné d’un durcissement du contrôle de leur hiérarchie. En effet, Alex étudiante en master de lettres et monitrice depuis deux ans, témoigne auprès du Poing Levé des dégradations de ses conditions de travail : « À l’embauche, on nous a vendu du rêve en nous disant que c’était le meilleur job étudiant, qu’on aurait du temps libre pour travailler nos cours, rédiger nos mémoire, lire,... Mais dès janvier dernier, on nous a interdit tout cela, même pendant les heures avec peu d’activité, dans un mail incendiaire  ».

Une direction hypocrite et méprisante

Face à cette situation, ils et elles ont décidé de ne pas en rester là : « on en a eu marre, on a décidé de s’organiser entre nous. Pendant la lutte contre la réforme des retraites on a rencontré la CGT et on s’est mobilisé avec l’ensemble de nos collègues et ça nous a aidé pour préparer cette mobilisation » Le collectif de moniteurs et monitrices a ainsi commencé par envoyer une lettre ouverte avec leurs revendications à la présidence. Le courrier laissé dans un premier temps sans réponse, il aura fallu déposer un préavis de grève pour être reçu par leur direction.

Invité début septembre, dans le luxueux « salon de la présidence » la direction n’a cherché qu’à les infantiliser en dédramatisant leurs problèmes. Par exemple, sur le retard à la signature d’une vingtaine de contrats à la rentrée : « Ils ont sous-entendu qu’on était bêtes et qu’on n’aurait pas envoyé les documents... Comme si c’était possible qu’on soit vingt ou trente à avoir « oublié » d’envoyer nos papiers » comme nous l’explique la monitrice que nous avons interrogé. Un mépris qui a provoqué la colère des moniteurs et monitrices étudiantes.

De plus, la direction a aussi fait un chantage scandaleux, menaçant de suppressions de postes en échange de meilleurs contrats : « quand on leurs a exposé nos revendications pour des conditions de travail dignes, ils nous ont dit que pour y accéder il faudrait supprimer d’autres postes, ceux de nos collègues.. ».La réunion a ainsi été le théâtre d’une série de déclarations totalement déconnectées de la réalité précaire des étudiants : « Lorsqu’on leur a exposé nos revendications, l’un des interlocuteurs nous a répondu qu’il vivait la même situation lorsqu’il était étudiant » , comme si la précarité étudiante était finalement quelque chose de naturel, dont il faudrait s’accommoder.

Cette réunion a aussi été l’occasion d’une leçon de morale particulièrement hypocrite de la présidence sur la situation financière de l’université, qui doit faire face à des coupes budgétaires considérables, à hauteur de 30 millions d’euros, comme si il n’y avait pas assez d’argent pour les payer correctement. Une attitude de la présidence, qui refuse de payer en temps et en heure et avec un salaire décent des moniteurs étudiants sous prétexte de restrictions budgétaires, qui contrevient totalement au discours affiché par le Président de l’université Paris-Cité. A de nombreuses reprises lors du Conseil d’Administration et du Sénat Académique, il a pourtant répété que la masse salariale ne serait pas affecté par les coupes budgétaires.

Pire encore, dans les médias, il a signé une tribune contre la précarité étudiante :« La direction est d’une hypocrisie sans borne  » tempête Alex « le président de la fac a signé une tribune pour un revenu étudiant mais il refuse d’accéder à nos revendications, lui qui est notre employeur, il nous laisse dans la précarité ».
Une hypocrise qui a fini de convaincre les étudiants à sortir une pétition et à chercher à mobiliser l’université sur leurs combats et la lutte contre la précarité étudiante.

Pour des contrats dignes, de meilleurs salaires et contre les coupes budgétaires : une journée de mobilisation le 24 octobre à l’université Paris Cité !

Dans cette lutte, les moniteurs et monitrices peuvent aussi compter sur le soutien des organisations syndicales, du personnel universitaire et des étudiant.e.s rassemblés lors de deux assemblées générales. Ces dernières ont ainsi voté de soutenir la mobilisation et de la lier au combat contre les coupes budgétaires et la casse de l’université..

Alors que la précarité touche fortement la jeunesse, la mobilisation des moniteurs et monitrices montre la voie d’une alliance, à l’université, entre personnel et étudiants pour de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail et d’études. Cette grève appelée par des travailleurs étudiants dans un moment où la précarité et l’inflation étouffent la jeunesse, rappelle que c’est par la mobilisation qu’il sera possible d’arracher des augmentations de salaires, et montre l’enjeu de revendiquer un revenu étudiant à hauteur du SMIC payé par les grandes fortunes.


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