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Répression

72h de garde à vue pour une Gilet jaune qui avait brandi un parapluie arc-en-ciel

Interpellée à la manifestation de ce samedi, Moun, femme Gilet jaune de 53 ans, a fait les frais d’une répression particulièrement absurde et violente, dans la droite lignée du tournant autoritaire du gouvernement qui se cristallise et vise à dissuader toute mobilisation.

Ana Barelli

17 décembre 2020

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Crédits photo : BFMTV

C’est à l’issue d’un rassemblement parisien contre la loi sécurité globale que Moun a été interpellée, mise en garde à vue pendant près de 72h, puis mise en examen, libérée et placée sous contrôle judiciaire, n’ayant plus le droit de manifester jusqu’à nouvel ordre. Les accusations sont tout ce qu’il y a de plus infondées : en brandissant un parapluie arc-en-ciel, elle aurait impulsé le ralliement des blacks blocs, « en vue de préparer des violences ou dégradations ». 

Selon BFM, la police la présente « meneuse des black blocks », ce dont s’est indigné son avocat.

La procédure a tout d’une parodie, tant les accusations sont arbitraires et infondées. Mais le traumatisme de la cinquantenaire est bien réel. En effet, c’est exténuée et en pleurs qu’elle ressort de ses 72 heures de garde à vue. « Cela fait 3 jours que je ne prends que des médocs, je n’ai pas mangé, je n’ai pas bu », confie-t-elle au média Vécu. Elle témoigne des insultes de la police à son égard, devenues habituelles pour nombre de Gilets jaunes. 

Son avocat insiste sur son incompréhension et sur l’absurdité de l’interpellation, en rappelant que Moun brandissait son parapluie arc-en-ciel depuis déjà un an, en hommage aux manifestants de Hong-Kong. Le mouvement des Gilets jaunes a apporté son soutien à Moun, en l’accueillant en bon nombre après sa sortie. Plusieurs se sont aussi indignés sur les réseaux sociaux. Jérôme Rodrigues a ainsi dénoncé la mascarade du « délit de parapluie arc-en-ciel ».

Le traumatisme de Moun n’a rien d’un cas isolé, tant la répression des manifestants et les interpellations arbitraires de la police deviennent systématiques. Rien que ce samedi, à Paris, 142 interpellations ont été recensées. La violence des charges, les lourds dispositifs policiers et les interpellations rentrent dans le cadre de ce qu’on pourrait qualifier de politique de la terreur contre les mouvements sociaux. Par conséquent, il est fondamental de dénoncer tous ces actes de répression, toutes ces tentatives de discréditer les mouvements sociaux et de continuer à se mobiliser en nombre lors des prochaines manifestations. 


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