Jusqu’à ce jour, Toulouse est définitivement la ville championne de l’interdiction de manifester. Le maire, le préfet et la justice forment un triptyque implacable pour menacer lourdement, réprimer, interdire et censurer toute expression de soutien à la Palestine, comme cela a encore été le cas avec le rassemblement interdit du mercredi 25 octobre.
Face à cela, le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien commence à se structurer notamment dans les universités. Le rassemblement qui a eu lieu à l’université du Mirail le 18 octobre et qui a réuni 400 personnes à l’appel de sept organisations d’étudiants et du personnel se trouve ainsi être le seul rassemblement qui a pu se tenir à Toulouse. A partir de cette dynamique, un comité de soutien à la Palestine a été lancée qui s’est réunie pour la première fois le 25 octobre.
Une centaine d’étudiant.es se sont réuni.es afin de poser les premières bases de cette structure. L’ensemble des personnes présentes ont unanimement dénoncé la complicité de la France, à la fois dans le soutien militaire et économique à la politique coloniale de l’Etat d’Israël, mais aussi sur le terrain intérieur par la criminalisation des soutiens à la Palestine.
Il a été décidé que ce comité soit largement ouvert pour regrouper le plus de monde possible pour développer des initiatives de solidarité avec la Palestine sur l’université mais également au-delà, dans les quartiers alentours, sur les lieux de travail etc. Ainsi ce comité vise à regrouper toute celles et ceux qui veulent dénoncer les bombardements sur la Bande de Gaza et les attaques des colons et de l’armée israélienne, tout en luttant contre la criminalisation du soutien à la Palestine.
Une jeune Palestinienne est venue prendre la parole lors du comité. « Je suis contente et triste à la fois. Triste parce ce que mon pays se fait bombarder mais contente parce que je vous vois vous mobiliser en solidarité » conclut-elle sous les applaudissements.
Plusieurs initiatives sont déjà en cours de travail comme des projections ou des réunions publiques à organiser sur la fac ou sur la ville, dès la rentrée des vacances. Une commission « films » a été montée pour organiser ces projections.
Comme l’a rappelé un militant du Poing Levé l’objectif d’un tel comité est d’être un « outil de politisation massive » pour faire connaître largement la lutte du peuple palestinien pour l’auto-détermination. Les expressions de solidarité internationaliste se multiplient dans de nombreux lieux d’étude à travers le monde, malgré la répression parfois féroce comme à Harvard où les milliardaires qui financent l’université d’élite attaquent publiquement toute personne qui se mobilise pour la Palestine. « Les luttes de libération nationale en Algérie, en Indochine et au Vietnam ont massivement politisé une génération entière de jeunes qui se sont organisés et coordonnés internationalement contre les crimes de l’impérialisme. Aujourd’hui nous devons jouer le même rôle vis-à-vis du peuple palestinien et de tels comités peuvent en être l’embryon » poursuit ce militant du Poing Levé.
Ce comité prévoit aussi d’être un lieu d’échange sur les débats stratégiques existants pour la libération de la Palestine. Des premières discussions ont eu lieu sur l’hypocrisie des puissances occidentales et d’une partie de la gauche en France qui présentent la situation en Palestine comme une guerre entre deux belligérants, invisibilisant totalement l’aspect asymétrique qui caractérise toute lutte de libération nationale contre un oppresseur colonial.
Une prochaine réunion de ce comité aura lieu mardi 31 octobre, afin de préparer une plus grande réunion et les premières initiatives à la réouverture des facs à la rentrée. Le lieu est encore à préciser, n’hésite pas à contacter Le Poing Levé pour être mis au courant.
