Crédit photo : Dorian M
Edit du 12 juillet : Après la publication et les vives réactions suite à l’article de Libération, la DGPN a finalement annoncé hier soir que le policier condamné ne serait pas promu. Une affaire à suivre.
En avril 2020, dans le cadre d’une interpellation à L’Île-Saint-Denis, des policiers avaient lancé des injures racistes à l’encontre d’un jeune égyptien tombé à l’eau. Dans une vidéo, on pouvait ainsi entendre plusieurs injures racistes et moqueries, dont les phrases « Un bicot, ça ne nage pas ! » mais aussi « Ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied ». A l’époque, parmi les six policiers, celui qui avait prononcé l’insulte "bicot" avait été condamné pour « injures publiques à caractère raciale » de six mois de sursis.
Pour autant, cela ne l’a pas empêché de gravir les échelons de l’institution policière. Selon une enquête du journal Libération, en attente de son procès en appel, le policier Pierre C. aurait passé et réussi le concours interne de policier de justice en 2023, lui permettant de passer une formation d’un an et demi pour devenir lieutenant. Une manière, particulière et policière, de récompenser le racisme dans un contexte de durcissement du régime.
N’en déplaise à Laurent Nunez, préfet de police de Paris, pour qui : « il n’y a pas de racisme dans la police », voilà un exemple de plus que le racisme est une des composante essentielle de la répression policière. Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre de jeter un œil au traitement policier et judicaire d’exception réservés ces derniers jours aux quartiers populaires, entre mobilisation du RAID, du GIGN et de blindés et multiplication des peines de prison et condamnations lourdes.
Alors que les meurtres de Nahel et Alhoussein ont remis au premier plan la question des violences policières et que le gouvernement poursuit ses politiques racistes et répressives envers les habitants des quartiers populaires, les plus précaires et exploités de notre classe, nous devons lui opposer une réponse d’ensemble, en commençant par mener une campagne large et unitaire pour l’amnistie et la libération des émeutiers interpellés mais aussi contre la répression et le durcissement de régime face au mouvement social, en prenant en compte sa dimension raciste et coloniale.