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Gilet Jaune

« Travailler plus » ? Un Gilet Jaune mort au travail

David Beaujouan, chauffeur de poids lourds et figure local des Gilets Jaunes, est décédé sur le parking de la plateforme logistique d’Amazon à Saran, près d’Orléans. Une centaine des camarades de lutte lui ont rendu hommage ce dimanche à Mer (Loi-et-Cher).

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Ce dimanche, cent vingt Gilets Jaunes ont marché à Mer (Loi-et-Cher) avec une rose jaune tendue vers le ciel jusqu’au lotissement où David Beaujouan louait un pavillon. David, 36 ans, était un chauffeur routier de profession et est décédé sur le parking de la plateforme logistique d’Amazon en banlieue d’Orléans. Parmi eux, des ouvriers, chômeurs et retraités que se sont connus et ont tissé des liens dans la lutte. David aurait découvert un erreur de palettes en vérifiant son camion et, plus tard, il serait décédé des suites d’un malaise cardiaque. Un proche s’est confié : « Il disait qu’avec Amazon, on savait quand on arrivait mais on ne savait jamais quand on repartait ».

La situation de Laure Palisson, compagne de Beaujouan, fait écho à l’exploitation et la précarité subies. Elle travaillait chaque matin de 5 heures à 13 heures à vider les corbeilles de bureaux à Orléans, jusqu’à ce que ses épaules et ses genoux ne la tiennent plus. Elle disait : « Je faisais les mêmes tâches depuis quinze ans. J’ai été déclarée inapte au travail il y a un an puis reconnue handicapée. Mais je ne supportais pas l’idée de n’être plus bonne à rien, alors je me suis jetée dans le mouvement des gilets jaunes. »

A l’heure où Macron sors de la fin du Grand Débat avec une mesure qui n’apporte aucunement réponse aux aspirations de Gilets Jaunes qui se mobilisent depuis 5 mois, mais qu’au contraire en bénéficient le grand patronat. Le credo du « travailler plus » comporte déjà quelques idées comme revenir sur la durée de travail hebdomadaire et retarder l’âge de départ à la retraite, ou encore diminuer les jours fériés pour financer le service public, qui a été particulièrement attaqué depuis le début de son mandat.

De tels cas sont une expression symptomatique de la réalité vécue par des milliers des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté, exploités au travail jusqu’à en mourir, et qui souffrent des conséquences des attaques des dernières années contre le droit du travail. Ce qui est pourtant clair avec la polémique autour du slogan « suicidez-vous » adressé aux policiers, c’est que la mort d’un travailleur ne suscite aucune émotion dans les médias et est confinée au silence du corps exploité, qui n’a pas son mot à dire mais que sa force à vendre.

Photo Thomas Samson // AFP


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