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Syrie : impérialisme et contre-révolution

Pour la France et les États-Unis, le départ de Bachar Al Assad n’est plus une priorité

L’actualité syrienne n’a de cesse de nous rappeler le sort terrible des populations qui continuent à subir une contre-révolution féroce, pris en tenaille entre le bourreau Assad, les forces réactionnaires de Daesh et les puissances impérialistes.

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Pour faire bonne figure, les gouvernements états-unien et français ont jusqu’à présent revendiqué le départ de Bachar Al Assad comme axe de leur politique interventionniste en Syrie. Si jusqu’à 2013 l’administration Obama restait floue à ce propos, en dépit de la sanglante contre-révolution menée par Assad contre la population syrienne suite au Printemps arabe, elle a « durci le ton » après avoir reconnu que ce dernier avait utilisé des armes chimiques. En effet, au cours de la guerre civile, Bachar Al Assad avait fait usage de gaz sarin à Ghouta, en août 2013, causant plusieurs centaines de morts, ce qu’Obama avait déclaré être un franchissement de la « ligne rouge ».

Mais il est de notoriété publique que pour les puissances impérialistes – les États-Unis et la France en premier lieu –, la notion de ligne rouge est surtout déterminée en fonction des enjeux géopolitiques, bien plus que par la violence subie par la population. C’est pourquoi en 2015, après les attentats de Paris, la ligne politique s’était infléchie, Daesh étant désigné comme ennemi principal et la question du départ d’Assad devenant secondaire.

Des deux côtés de l’Atlantique, un changement de tactique évident

Exit le visage humaniste de façade, à l’heure actuelle on assume pleinement ce revirement à la Maison-Blanche et à Matignon. Jeudi, Rex Tillerson, le secrétaire d’État du gouvernement Trump, a déclaré que « le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple syrien ». Un changement d’orientation confirmé par Nikki Haley, ambassadrice états-unienne à l’ONU : « Quand vous regardez la situation, il faut changer nos priorités, et notre priorité n’est plus de rester assis là, à nous concentrer pour faire partir Assad ».

Même son de cloche dans l’Hexagone. Ce vendredi, Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, a déclaré : « Si certains veulent à tout prix qu’on place le débat sur ‘’Est-ce que l’on garde Assad ou est ce que l’on ne garde pas Assad ?’’, ce n’est pas comme cela que la question se pose. La question est celle de savoir si la communauté internationale respecte ses propres engagements. Si on veut la paix et la sécurité durables en Syrie, il ne faut pas seulement l’option militaire, il faut l’option politique et l’option politique c’est la négociation pour une transition. »

Une fois de plus, les victimes de cette politique interventionniste désastreuse seront les populations locales, prise en étau entre Daesh, forces réactionnaires nées des cendres de l’impérialisme, les puissances mondiales et leurs relais régionaux, ainsi que le terrible régime du bourreau Bachar Al Assad et ses alliés.


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