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Stop sélection

Parcoursup : en pleine crise, la machine à sélectionner est relancée

En parallèle de la gestion catastrophique de la crise sanitaire, plongeant nombre de lycéens dans la détresse et l’angoisse du décrochage, la plate-forme Parcoursup a ouvert ce mercredi, annonçant pour la troisième année consécutive une sélection brutale.

Ana Barelli

21 janvier 2021

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Crédits photo : AFP - Gerard Bottino / CrowdSpark

La plateforme Parcoursup, mise en place en 2018 par la loi ORE, ouvre cette année dans un contexte de crise sanitaire inédit. Pourtant, les modalités d’inscription ne font l’objet d’aucun changement, l’accent est mis sur une sélection brutale en fonction de l’appartenance sociale des lycéens. L’algorithme “OAD” (outil d’aide à la décision) a pour but d’informatiser la sélection avec comme critères les notes obtenues pendant l’année, les notes des premières épreuves du Bac et des E3C, ainsi que l’évaluation des professeurs et la Fiche Avenir, souvent ignorée par manque de temps. 

Ce qui change cette année, c’est l’intégration des nouvelles modalités issues du Bac Blanquer, mettant en place via les E3C des résultats d’examen à l’échelle des lycées. Ainsi, la réputation et la localisation des lycées jouent désormais un rôle majeur dans les critères de sélection. Cela induit que les notes obtenues dans un lycée défavorisé n’auront pas la même valeur que celles obtenues dans un lycée coté de centre-ville, fréquenté par les classes les plus aisées, par exemple. L’origine sociale devient alors un critère de sélection majeur, venant creuser un peu plus les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur. Loin de nous alors l’illusion d’une quelconque “égalité des chances”.

L’heure est plutôt à la mise en concurrence des lycéens et à l’angoisse de ne pas être pris

 

 

Pour les lycéens, l’angoisse de l’ouverture de Parcoursup vient s’accumuler aux difficultés de la crise COVID, et à un avenir de plus en plus incertain. La détresse des étudiants, qui s’est exprimé ces dernières semaines via le #étudiantsfantômes, n’annoncent rien de bon pour l’avenir des futurs bacheliers. En effet, la sélection et l’injustice inhérentes à la plate-forme Parcoursup ne sont que l’avant-goût des logiques de sélection et de mise en concurrence qui ont cours dans l’enseignement supérieur. Si Blanquer nous assurait en avril 2018, lors d’une interview sur Sud-Radio que la plate-forme ne constituait pas un outil de sélection et « qu’à la fin, tout le monde aura une place à l’université », les chiffres des années précédentes dressent un tout autre tableau. 

En juillet dernier, au terme de la dernière phase de la procédure Parcoursup, 54 000 candidats n’avaient toujours pas de proposition . Sans surprise, les étudiants qui se trouvent sur le banc de touche, souvent d’origine populaire, sont contraints de chercher un emploi, souvent précaire et dans un contexte de chômage grandissant, pour assurer leur avenir. Aujourd’hui, la procédure Parcoursup vient à peine de commencer et les lycéens se préparent déjà à l’éventualité de ne pas avoir accès aux études supérieures. 

 

 

Alors, dans la continuité des mouvements lycéens à l’annonce de l’instauration des E3C, il est impératif de se mobiliser et de lutter contre toute forme de sélection sociale, qui assure la reproduction des privilèges de classe, au détriment de la majorité de la jeunesse.


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