Ces dernières semaines, les étudiants de l’université de Naples - L’Orientale ont régulièrement hissé le drapeau palestinien sur leur campus. Désormais, ils ont franchi une étape de plus en prenant le contrôle de l’université afin de « dénoncer également [...] la complicité et le silence de nos institutions et du gouvernement. Notre action vise à rouvrir le débat au sein de l’université et à amener cette institution à prendre position », d’après l’agence de presse italienne ANSA qui rapporte les propos des étudiants mobilisés.

Dans un communiqué, ils affirment que « nous savons que notre université, comme d’autres dans le pays, entretient des relations de collaboration et d’échanges de recherches avec les universités israéliennes et l’industrie militaro-industrielle italienne. Nous ne voulons pas étudier dans une université complice des actions d’un gouvernement colonial et criminel comme Israël ».

Les étudiants demandent ainsi « que l’université condamne publiquement les graves violations des droits de l’homme et les crimes de guerre commis par le gouvernement israélien : de l’utilisation de phosphore blanc jusqu’aux meurtres indiscriminés de civils, les bombardements d’écoles, d’hôpitaux et de couloirs d’aide humanitaire, et le siège total auquel est actuellement soumise Gaza ; que les accords entre L’Orientale [du nom de leur université, spécialisée dans l’enseignement des langues orientales- NdT] et les universités israéliennes cessent, en tant que complices du régime d’oppression coloniale, de la colonisation et de l’apartheid, ainsi que des graves violations des droits de l’homme, y compris le développement d’armements et de doctrines militaires ». « Il s’agit d’un véritable génocide auquel nous assistons. L’accès à Gaza a été bloqué pour les denrées alimentaires, l’eau, les soins médicaux et le carburant, les bombardements sont monnaie courante et visent sans discernement les foyers, les écoles et les hôpitaux », indiquent-ils également dans leur communiqué.

Ils visent notamment le gouvernement italien en raison de son alliance avec Israël. La première ministre italienne d’extrême-droite, Giorgia Meloni, s’est ainsi rendue en Israël fin octobre et a rencontré à Tel Aviv son homologue israélien, Benjamin Netanyahu. Dans une déclaration conjointe avec le chef du gouvernement israélien, la dirigeante italienne a exprimé son soutien à Israël en affirmant que les attaques contre la bande de Gaza faisaient partie « d’une bataille entre les forces de la civilisation et les monstres barbares », véritable encouragement au massacre en cours des Gazaouis.

L’occupation de l’université de Naples survient après des manifestations en Italie, notamment à Rome et à Milan, pour un l’arrêt immédiat des bombardements et contre le génocide perpétré par l’État d’Israël. Cette démonstration de solidarité depuis un lieu d’étude rejoint ainsi le grand mouvement international de soutien au peuple palestinien, avec notamment un million de personnes mobilisées en Indonésie ce week-end et la semaine précédente un demi-million en Angleterre. Dans le même sens, aux États-Unis on a vu des grandes manifestations en faveur de la cause palestinienne rassembler plus de 100 000 manifestants à Washington DC et avec des cortèges dans de nombreuses villes du pays. Les manifestations ont également été fortes en France et en Allemagne, malgré la répression des gouvernements, ainsi que dans l’ Etat Espagnol et dans plusieurs capitales d’Amérique latine, dont Mexico, Buenos Aires, Caracas, Montevideo, Santiago au Chili, entre autres.