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Grève dans la culture

« La culture en colère ! » : une centaine de grévistes envahit le ministère de la culture

Les grévistes du Centre Pompidou, de la BPI et de la bibliothèque Kandinsky ont organisé ce matin un rassemblement dans le hall du ministère de la culture. Rejoints par d’autres travailleurs culturels, notamment du Louvre et de la BNF, ils ont envahi le CSA où se trouvait la ministre.

Arsène Justo

7 décembre 2023

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« La culture en colère ! » : une centaine de grévistes envahit le ministère de la culture

Crédit photo : Révolution Permanente

Les travailleurs du Centre Pompidou, de la Bibliothèque publique d’information (BPI) et de la Bibliothèque Kandinsky se sont retrouvés ce matin à 9h30 pour une AG exceptionnelle appelée par l’intersyndicale du Centre Pompidou. Réunis à plus d’une centaine dans le Cinéma 1, les grévistes ont décidé de se rendre ensemble au ministère de la culture, où avait lieu un conseil social d’administration (CSA), c’est-à-dire une entrevue de négociation entre la ministre et les délégués syndicaux. A l’issue d’une procession des travailleurs dans les rues de Paris, ces derniers se sont rassemblés dans le hall du ministère, où les attendaient déjà de nombreux travailleurs venus d’autres lieux culturels, notamment du Louvre et de la Bibliothèque nationale de France.

Ces derniers sont en effet préoccupés qu’une défaite des travailleurs de Pompidou puisse ouvrir la voie, demain, à une nouvelle offensive contre leurs propres conditions de travail, de plus en plus dégradées. Ils font d’ailleurs face à des problèmes très similaires et à un mépris identique de la part de la ministre Rima Abdul-Malak. Le rassemblement était notamment l’occasion pour ces travailleurs de réclamer l’« ouverture des concours ! » alors que ces derniers, passages obligés pour obtenir un contrat stable dans la culture, sont de plus en plus fermés et que les titulaires se font donc de plus en plus rares dans le secteur culturel, massivement remplacés par des vacataires sous payés et surexploités.

Les travailleurs, qui s’étaient rassemblés aux chants de « la culture en colère ! », « la culture elle est à nous » ou encore « même si Rima le veut pas, nous on est là ! », étaient tenus informés en direct de l’avancée (ou plutôt de l’absence d’avancée) des négociations par leurs représentants au CSA. Au bout d’une heure, excédés par le refus de la ministre de faire la moindre concession, les grévistes ont franchi les portiques de sécurité du ministère et ont pénétré dans la salle où se tenaient les négociations, aux cris de « Rima démission ! », pendant que la ministre et ses collaborateurs s’enfuyaient précipitamment de la salle.

Une action forte, l’occasion pour les travailleurs de montrer leur colère face à la politique macroniste, qui dégrade leurs conditions de travail et la qualité du service public dont ils ont la charge.

Cette action s’inscrit dans le contexte de la grève des travailleurs du Centre Pompidou, qui dure depuis bientôt deux mois et dont nous vous avions déjà parlé sur Révolution Permanente. Ces travailleurs - agents de surveillance, agents d’accueil, conférenciers - se battent pour obtenir des garanties concernant leurs conditions de travail pour les années qui viennent, alors que le centre sera fermé au public pendant 5 à 8 ans à partir de 2025 et qu’un flou total persiste sur ce qu’il adviendra des travailleurs du site pendant cette période. La direction du centre refuse en effet toujours de leur donner la moindre garantie que leurs conditions de travail n’en seront pas dégradées et que les collections artistiques ne seront pas liquidées, à l’image de l’Atelier Brancusi, qui a définitivement fermé ses portes en septembre, à la stupeur de nombreux travailleurs du site, absolument pas consultés sur le sujet.

Cette grève a de plus été rejointe il y a deux semaines par les bibliothécaires de la BPI et la semaine dernière par ceux de la bibliothèque Kandinsky, les deux centres de documentation internes au Centre Pompidou. Si ces travailleurs partagent évidemment les craintes de ceux du musée concernant le déménagement prochain du centre, ils avancent également des exigences concernant la précarité de leurs contrats et l’exploitation qu’ils subissent de la part de leur hiérarchie. Des vacataires de la BPI, que nous avions interrogés, dénonçaient par exemple l’extrême précarité de leurs contrats, les exigences irréalisables de leur direction concernant des tâches ne correspondant pas du tout à leur poste ou encore l’absence de protocole sur les VSS.

Face à une ministre macroniste résolue à faire des économies sur le dos des travailleurs et au détriment d’un service public culturel de qualité ; face à une direction de centre aux ordres du ministère ; les travailleurs de Pompidou, de la BPI et de Kandinsky sont déterminés à mener un bras de fer victorieux. Une lutte dans laquelle la solidarité doit être la plus large. Sur ce plan, outre la nécessité d’étendre le conflit et de forger une solidarité interpro, l’argent demeure le nerf de la guerre de ceux qui font grève. Nous relayons donc ici la caisse de grève des travailleurs du Centre Pompidou et celle des travailleurs de la BPI.


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