Le Sénat a adopté, dans la nuit de mercredi 8 mars à jeudi 9 mars, l’article 7 sur le report de l’âge de départ à 64 ans. Le vote a eu lieu à minuit 10, et le texte a été adopté par 201 voix pour (droite et majorité présidentielle) et 115 voix contre. A l’Assemblée nationale, les députés n’étaient pas allés jusqu’à l’examen de cet article.

Le passage du texte a été permis par l’accord scellé entre le gouvernement et Les Républicains, force dominante au Sénat. Un vote prévisible donc, dans une chambre particulièrement anti-démocratique, dont le gouvernement espère néanmoins faire un argument pour légitimer sa réforme, à l’heure où la perspective d’un recours au 49-3 à l’Assemblée commence à se préciser faute d’une majorité suffisamment solide. Olivier Dussopt a salué, sur BFM-TV « un vote de responsabilité du Sénat, qui a fait le choix de suivre le gouvernement ».

Dans les jours qui viennent, la macronie va matraquer la prétendue légitimité « démocratique » d’un texte désormais voté au Sénat. Cela en dépit d’une mobilisation qui ne faiblit pas et du rejet massif exprimé par la population à l’encontre de la réforme du gouvernement. Ce mardi 7 mars, après deux semaines d’interruption, a ainsi, une nouvelle fois, fait office de démonstration de force de l’ensemble du monde du travail avec près de 3,2 millions de manifestants dans la rue selon la CGT. Une mobilisation historique, parmi les plus importantes de ces cinquante dernières années.

Dans ce cadre, quel que soit le résultat de ce vote attendu au Sénat, et des décisions prises en Commission mixte paritaire et au Parlement, plus que jamais, c’est la force de la grève et de la rue qu’il faut opposer au gouvernement. Quel que soit son discours sur les institutions, c’est le rapport de forces et la lutte des classes qui trancheront l’issue de la réforme des retraites.

Dans cette perspective, il est fondamental d’en finir avec les illusions parlementaires que continue de véhiculer l’intersyndicale, dont le dirigeant Laurent Berger rencontrait par exemple des députés LR ce mercredi. Alors que des secteurs stratégiques sont entrés en grève reconductible, c’est cette voie qu’il faut poursuivre, en rompant avec les logiques de pression pour élargir la grève reconductible.

Une perspective que la base doit imposer à l’intersyndicale, et construire par en bas, dans les Assemblées générales, en cherchant à multiplier les initiatives en direction de l’ensemble du monde du travail.. Une politique qui passe par l’extension du cahier revendicatif. A l’heure où l’inflation continue de se renforcer et où les grèves pour les salaires se multiplient, le mouvement en cours ne peut plus faire l’économie de lier bataille pour les retraites et lutte pour les salaires.

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