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Hausse des frais d’inscription : en marche vers la marchandisation des universités

Le gouvernement vient d'entériner la hausse des frais d'inscription pour la rentrée prochaine pour les étudiants étrangers. Plusieurs universités ont fait savoir qu'elles refusent d'ériger un « mur de l'argent » contre les étudiants des autres pays.

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2770 euros en licence et 3770 en master, ce sont les sommes dont les étudiants étrangers non-Européens devront s’acquitter pour pouvoir étudier dans les universités françaises à la rentrée prochaine. Ainsi, les étrangers extra-européens devront payer dix fois plus leur inscription à la fac que les étudiants français. On ne peut que constater les répercutions racistes de cette mesure qui va condamner de fait de nombreux étudiants, notamment d’Afrique, à renoncer à leurs études en France.

Publiée au journal officiel ce dimanche 21 avril, cette décision du gouvernement montre sa détermination à faire de l’université un lieu de sélection sociale par l’argent à rebours des mouvements lycéens et étudiants contre Parcoursup et la sélection. Cette mesure de discrimination ouvertement xénophobe de la part du gouvernement ne doit cependant pas masquer que dans sa ligne de mire, c’est une fac payante pour tous qu’il veut à terme nous imposer.

Voulant désamorcer autant que possible le passage en force de cette énième mesure antisociale, Frédérique Vidal avait précisé que les doctorants seraient exempts de ces frais d’inscription. Mais aucune mansuétude n’est à chercher ici : il ne faudrait pas que la fac française se tire une balle dans le pied en faisant fuir les cerveaux étrangers. Dans le décret publié dimanche, on peut aussi lire que les frais d’inscription pourraient être exonérés dans certaines « situations personnelles » ou s’ils correspondent aux « orientations stratégiques de l’établissement ». Afin d’éteindre l’incendie, la loi précise également que cette mesure ne s’appliquera pas aux étudiants étrangers déjà inscrit cette année. Mais quoi qu’il en soit, c’est à la discrétion et au bon vouloir des universités que l’exonération des frais d’inscription sera laissée à l’avenir. L’arbitraire de cette contre-réforme que les étudiants dénoncent n’est en rien amoindri par ces mesures cosmétiques. Elles entérinent bien plutôt la marchandisation des universités.

Depuis plusieurs mois, un certain nombre d’universités à Paris, Marseille, Caen, Grenoble, Clermont-Ferrand, Le Mans, Lyon, Nanterre, Nantes, Nice, Renne, Rouen, Angers, Strasbourg, Toulouse et Tours ont fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas cette réforme qu’elle jugent néfaste pour l’université et dangereuse pour leur attractivité, quoi qu’en dise le gouvernement. Pour ce faire, elles vont se servir d’un décret datant de 2013 qui permet à chaque université d’exonérer 10% de ses étudiants de frais d’inscription. Pour l’année scolaire prochaine, les effets de la réforme pourraient donc être annulés bien que la loi soit passée.

Toutefois, même si cette mesure de résistance est salutaire de la part du corps enseignant, ce ne sera que dans la perspective d’une lutte frontale contre le gouvernement que ce dernier pourra être mis en échec. La mesure de contention des effets de cette réforme apparaît difficilement tenable sur le long terme et pour certaines universités où de nombreux étudiants étrangers viennent étudier, il ne suffira pas de demander des moyens supplémentaires pour entraver la réforme et le gouvernement.

Crédits photo : Alice Raybaud via Campus


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