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Poing-américain et contacts avec Serge Ayoub

Assassinat de Clément Méric. Esteban Morillo bientôt devant les Assises

Mardi 5 décembre, la Cour d'appel de Paris a confirmé le renvoi d’Esteban Morillo, l’un des nazillon de Troisième Voie, meurtrier présumé de Clément Méric, devant une cour d'assises pour des « violences ayant entraîné, sans intention de la donner, la mort de Clément Méric, avec les circonstances que les faits ont été commis en réunion et avec usage ou menace d'arme(s) ».

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L’info est une exclusivité de Marianne dont les journalistes Mathias Destal et Bruno Rieth ont pu avoir accès à certaines pièces du dossier. « L’affaire Clément Méric » est cet épisode de violence skinhead contre un groupe de trois jeunes antifas. En marge d’une vente privée, le 5 juin 2013, cinq activistes de Troisième Voie, un groupuscule dissous depuis, s’en prennent à trois militants antifa. Clément Méric, militant à Solidaires Etudiant-e-s, étudiant à Sciences Po, tombe à terre, le visage défoncé. Il décède le lendemain, à l’hôpital. La Cour d’appel de Paris a confirmé, ce mardi, le renvoi de quatre nazillons devant la Cour d’Assises, comme cela avait été décidé en mars dernier.

Les nouveautés viennent, en revanche, du dossier. Depuis le début, Esteban Morillo, auteur des coups mortels, nie avoir utilisé un coup-de-poing-américain, et d’avoir été en contact avec Serge Ayoub, l’une des figures de proue de l’ultra-droite parisienne des années 1980. Plusieurs éléments du dossier montrent que c’est tout le contraire qui a eu lieu.

Au sujet de Ayoub, plusieurs éléments de l’enquête, dont des relevés téléphoniques, indiquent que Morillo comme les autres étaient en contact avec Ayoub juste avant et juste après l’agression, ce dernier restant même une partie de la nuit en compagnie de Esteban Morillo au Local, le bar d’extrême droite du XV° arrondissement qu’il tenait à l’époque. Cela jette donc un jour nouveau sur le lien organique entre « vieille » et « nouvelle » ultra-droite dans cette affaire de meurtre. L’un des textos mis en avant par Marianne est à lui seul révélateur de toute cette affaire : « Salut j’ai frappé avec ton poing américain, écrit Samuel Dufour, renvoyé lui aussi aux Assises. Srx ques ce que ta fait encore ?, lui demande son interlocuteur. Bail est parti à l’hôpital, mdr, poursuit Dufour, avant de préciser que « 5 contre 3 et on les a défonce.  »

Pour ce qui est du coup-de-poing américain, plusieurs témoignages et de nouveaux éléments indiquent que Morillo a bel et bien glissé une telle arme à sa main avant même de descendre dans la rue où le traquenard a été tendu. L’utilisation de l’arme expliquerait ce qui avait été relevé par l’un des médecins du SMUR étant intervenu sur place, à savoir « un gros trauma facial, avec le nez complètement explosé ». Jusqu’à présent, Morillo a toujours nié l’utilisation de poing-américain, plusieurs ayant été retrouvés chez lui lors d’une perquisition. L’utilisation d’une arme classée D, c’est-à-dire interdite, pourrait considérablement alourdir la peine de Morillo aux Assises.

Le passage de Morillo aux Assises ne règlera en rien le problème de la prolifération des petits groupes de nazillons et la porosité entre ultra et extrême droite, comme le démontrent plusieurs affaires de passages de l’ultra-droite au FN. Pas plus que ce passage ne rendra justice à Clément et aux camarades qui sont tombés. Ce sont nos luttes qui feront vivre leur mémoire et leurs combats.


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