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Justice pour Zineb

4 ans plus tard : Marseille n’oublie pas Zineb Redouane

Quatre ans après le décès de Zineb Redouane des suites d’un tir de grenade lacrymogène à Marseille, des actions contre la répression policière sont organisées ce vendredi et samedi.

Raji Samuthiram

3 décembre 2022

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Image de la marche en mémoire de Zineb Rédouane pour les 3 ans de son décès, le 4 décembre 2021

Il y a 4 ans, la mort de Zineb Rédouane est venue secouer la ville de Marseille. La nuit du 1er décembre, des manifestations de Gilets jaunes et contre le mal-logement à Marseille grondent en bas de chez elle. Alors que Zineb fermait sa fenêtre au quatrième étage, un CRS a tiré, et une grenade lacrymogène l’atteint en plein visage.

Peu après, elle aurait dit à sa fille : « Le policier m’a visée. Je l’ai vu… ». Le jour suivant, elle meurt à l’hôpital. Sa mort marque un tournant dans le mouvement des Gilets jaunes et de l’indignation contre le logement insalubre a Marseille.

L’investigation de l’IGPN ne donnera rien. Difficile en effet de faire confiance à un service qui traîne les pieds pour récupérer le fusil utilisé et pour identifier l’auteur du tir, alors que seulement cinq policiers CRS étaient armés de lance-grenades ce soir là. Finalement, les deux policiers responsables ne seront pas sanctionnés : Frédéric Veaux, Directeur général de la police nationale, considère que les conditions de manifestation des Gilets jaunes, les barricades et la fumée permettent d’expliquer un manque de « discernement » chez les policiers.

Cette énième affaire de violence policière, classée sans suite l’année dernière après plus de deux ans d’enquête, reste symbolique de la violence des forces de répression, qui a été exacerbée pendant les Gilets jaunes, sortant des quartiers populaires et des territoires d’outre-mer habitués aux crimes policiers, pour s’étendre à des manifestations en centre-ville. Depuis le début de son premier mandat, Macron a répondu au renforcement de la lutte des classes par une dérive autoritaire, de la loi sécurité globale à la création d’un budget militaire pour la Guyane et la Mayotte. Cette offensive se traduit par une extension continue de la marge de manoeuvre des forces de répression.

A Marseille, la mort Zineb est aussi fortement liée au drame de la rue d’Aubagne, où, le 5 novembre 2018, l’effondrement d’un immeuble insalubre tue huit habitants. Alors que le gouvernement national s’apprête à passer une loi « anti-squat » et que la mairie dit vouloir renforcer la « traque des marchands de sommeil », aucune solution ne se présente pour les plus précaires : des milliers de personnes à Marseille continuent à vivre sans logement ou dans des conditions très dégradées, alors que plus de 33 000 logements dans la ville restent vide.

Dans le même temps, les violences policières continuent. A Marseille à nouveau, le 4 août 2021, le jeune Souheil El Khalfaoui, 19 ans, est tuée par la police lors d’un contrôle routier.

Quatre ans après la mort de Zineb Rédouane, une commémoration est prévue pour le 2 décembre à 14h au rue des Feuillants. Une manifestation aura lieu samedi, à 14h au Vieux Port. Une fois encore, les mobilisations reprendront le slogan de chaque groupe de manifestants qui, en remontant la Canebière, passe devant l’ancienne adresse de Zineb : « Zineb, Zineb. On oublie pas. On pardonne pas ! ».


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