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Le « Plan de transformation » a été déposé à la Direction régionale des entreprises

345 postes en moins à General Electric Hydro. Joyeux Noël !

Joyeux Noël à tous les salariés grenoblois du site GE Hydro ! Le géant américain General Electric a en effet présenté mardi son « plan de transformation » à la Direction régionale des entreprises de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec, à la clef, 345 suppressions d’emploi.

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La nouvelle était attendue de tous mais la date, au lendemain de Noël, est symboliquement lourde, tout comme le nombre d’emplois que GE Hydro souhaite supprimer sur son site grenoblois spécialiste en conception et construction de turbines pour barrages : 345 postes sur les 800 que compte le site, soit quasiment la moitié de l’effectif.

General Electric droit dans ses bottes

La législation impose que l’État valide les modalités d’un « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE), quand il est imposé de façon unilatérale par le patron et n’a pas fait l’objet d’un accord collectif négocié avec les syndicats. L’Intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC qui s’oppose au plan actuel allait même jusqu’à suggérer un « scénario alternatif » avec « seulement » 100 à 150 suppressions de postes, mais General Electric n’a rien voulu entendre et les négociations ont été rompues mardi.

Délocalisations

Les syndicats qui en appellent à l’Etat, depuis vendredi, protestent notamment contre la délocalisation de la conception de l’activité turbines en direction de la Turquie ou du Kenya, ainsi que de la production de certaines pièces, jusqu’à présent produites à Grenoble, en Chine, au Brésil ou en Inde. Le problème, en soi, n’est pas les salariés, ingénieurs, techniciens ou ouvriers de production, des pays en direction de laquelle la production ou la conception serait délocalisée, mais le fait que des emplois, qui plus est liés à une activité « énergie renouvelable » soit liquidés sur l’autel des profits.

Gros-sous pour les actionnaires

En revendant ses parts dans les trois co-entreprises créées à la suite du « mariage » Alstom-GE, Alstom a engrangé 2,5 milliards de dollars de trésorerie qui serviront à payer des dividendes extraordinaires aux actionnaires de Siemens (en voie de racheter Alstom dans le cadre de la création d’un nouvel « Airbus industriel »). Le gouvernement, pour l’instant, estime que General Electric a tenu ses promesses, et il est peu probable que la Direccte conteste les motivations de l’entreprise. Son avis ne porte pas sur la justification économique des suppressions de postes mais sur les modalités du Plan Social (respect des procédures d’information et de consultation du comité d’entreprise ; existence de mesures de reclassement internes ou externes ; efforts de formation, etc.).

Nationalisation sous contrôle des salarié-e-s

Pour que l’Etat « prenne ses responsabilités », il faudra l’y contraindre. Pour imposer « zéro licenciement », il faudrait lutter pour une nationalisation complète de GE Hydro, sous contrôle des travailleurs, comme premier pas dans la nécessaire étatisation du secteur énergie nécessaire, par ailleurs, à une véritable politique de transition écologique.

Pour l’instant, les syndicats du CE de GE Hydro parlent de saisir le Tribunal Administratif. Ce ne sera ni un jugement en appel, au Tribunal Administratif, deux mois après le rendu (dans quinze jours), de la décision de la Direccte, ni même une simple interpellation du gouvernement, qui fera que l’Etat change d’avis.

Pour ce faire, il faudrait un plan de bataille au niveau local, régional et national, à travers non seulement une paralysie du site, mais son blocage complet. Le patronat a l’oreille de Macron. Pour que les travailleurs défendent aussi radicalement que le Medef ne réussit à le faire leurs intérêts, qui pour eux sont une raison de vie ou de mort, plus encore dans des régions sinistrées comme Grenoble, il leur faudra lutter de façon continue, sur le site et autour.

[Crédit photo : Blocage du site grenoblois le 20 novembre dernier. Jean-Pierre-Clatot / AFP]


          
  
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