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Journée Vie scolaire morte

1er décembre : les petites mains invisibles de l’Éducation Nationale en grève

Suite à la mobilisation réussie des personnels d’éducation nationale dans les Bouches-du-Rhône, les assistants d’éducation se mobilisent dans une journée nationale et commune ce 1er décembre. Trop souvent méprisés et peu entendus par l’Éducation Nationale, les assistants d’éducation sont déterminés à se faire entendre.

Mona Modotti

26 novembre 2020

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Le Covid, accélérateur de la précarité

La crise sanitaire et la mauvaise gestion du gouvernement ont mis à nu les conditions de travail dans l’éducation nationale. Les profs et personnels de l’éducation se sont mobilisés pour dénoncer l’absence de protocole à la hauteur et exiger plus de moyens. C’est dans ce contexte que les assistants d’éducation ont décidé d’appeler à une journée nationale de mobilisation le 1er décembre. Cette journée de mobilisation est en train de se construire à travers le pays et la détermination se fait sentir.
Au centre des revendications : le manque de moyens, criant dans l’éducation nationale, que subissent de plein fouet les assistants d’éducation.

Les assistants d’éducation ont vu leur conditions de travail se dégrader au fil des années, et surtout leurs missions se multiplier. Précaires, et souvent jeunes, ils sont peu considérés au sein de l’établissement, malgré leur importance cruciale pour son bon fonctionnement. Aujourd’hui, un assistant d’éducation peut être sollicité pour des tâches administratives, du soutien scolaire, ou comme conseiller d’orientation, infirmier(e) psychologue, confident, tampon parent/élève- prof/élève, secrétaire ou encore agent d’entretien. La liste des tâches qui incombent à ce personnel pourrait encore s’allonger, sans qu’aucune considération ou hausse de salaire ne soient envisagées.

Les assistants d’éducation passent souvent leur temps, au détriment d’un accompagnement sensible et personnalisé des élèves, à pallier au manque de moyen dans les établissements. La crise sanitaire et les plans vigipirates successifs sont venus accroître ce fait, modifiant ainsi totalement la nature du métier. Cette précarisation s’accompagne souvent d’un mépris envers ces personnels dont on considère qu’ils n’effectuent pas un « vrai métier », employés en CDD, les assistants d’éducation ne peuvent avoir aucune perspective de revalorisation. L’ancienneté n’est nullement prise en compte, et le fait d’avoir travaillé pendant 6 ans dans un établissement scolaire comme assistant d’éducation ne donne aucune certification. Pourtant, comme expliqué plus haut, les qualifications requises peuvent être nombreuses et variées.

La colère explose donc dans ce secteur, qui prépare activement la grève du mardi 1er décembre, et appelle à une journée « Vie scolaire morte ». Le but, montrer que sans les assistants d’éducation, il est difficile, voire impossible, de faire tourner l’établissement correctement. Il s’agit d’arracher à Blanquer et au ministère considération et moyens.

Les revendications ne sont pas uniformes en fonction des établissements et des régions, mais une revendication est au centre : celle des embauches. Le nombre d’assistants d’éducation est parfois dérisoire en rapport au nombre d’élèves. Dans certains établissements, on compte 1 AED pour plus de 160 élèves. Il s’agit aussi d’exiger l’obtention de la prime ZEP et ZEP + pour les établissements concernés. L’obtention de la prime Covid, pour tous les assistants d’éducation, est aussi une revendication qui fait consensus dans tous les établissements et régions.

La gestion de crise répressive du gouvernement se traduit par une application verticale des protocoles sanitaires dans les établissements. Dans l’esprit des enseignants qui ont pu discuter avec élèves et parents d’un protocole alternatif, la mobilisation des assistants d’éducation est un premier pas vers l’organisation de mesures sanitaires par le bas.

Nous ne sommes plus vos pions !

On peut noter une détermination sans faille des assistants d’éducation en amont de la grève, qu’ils cherchent à préparer et construire au mieux. AGs par établissements, mais également parfois inter-établissements pour chercher à construire collectivement les revendications. Dans cette détermination, les assistants d’éducation ont une tension particulière pour chercher à étendre le mouvement et informer autour d’eux le plus grand nombre de collègues. Une volonté de construire un tous ensemble, pour durcir le rapport de force. [Ici, une carte qui recense l’ensemble des établissements en grève.

La mobilisation des assistants d’éducation fait écho aux mobilisations des soignants, caissières, agents de nettoyage : tous-tes ces travailleurs et travailleuses de la première ligne. Ceux qu’on a applaudi pendant le confinement, puis qu’on a continué à mépriser, sous-payer et piétiner. Mardi prochain, ils vont se battre pour une amélioration de leurs conditions de travail précaires. Agacés d’être considérés comme des pions, dont on pourrait changer la mission en fonction des besoins, ils seront tous en grève le 1er décembre. Soyons nombreux à les soutenir !


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