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La Izquierda Diario
11 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Le vrai visage du FN
Verre pilé, anti-syndicalisme et déni de la collaboration : le FN tombe le masque
Boris Lefebvre

Crédit Photo : Lionel BONAVENTURE / AFP

Désarçonné par les attaques de Philippe Poutou lors du Grand Débat à 11, le FN, prétendument dédiabolisé, a, ces derniers jours, ressorti son vrai visage. Entre déni de la collaboration lors de la commémoration des 75 ans de la rafle du Vél d’Hiv, anti-syndicalisme à tous les étages et affichage sauvage à base de verre pilé, c’est l’ombre du père Le Pen qui plane, si tant est qu’elle se soit jamais effacée, alors que le FN montre de quoi est capable un parti d’extrême droite.

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A deux semaines du premier tour des présidentielle, les tensions s’accumulent sur le FN. Crédité d’un important score grâce à la dédiabolisation que Marine Le Pen a mise en place durant ces dernières années, le parti d’extrême-droite garde néanmoins ses anciennes habitudes. Malgré l’exclusion de Jean-Marie Le Pen du parti, Marine Le Pen n’en conserve pas moins des liens avec des figures importantes de l’extrême-droite, comme Frédéric Chatillon, ancien leader du GUD. Elle conserve aussi certains réflexes historiques qui la rattachent aux franges les plus réactionnaires de sa famille politique. Quand elle nie la responsabilité de la France dans la déportation des juifs, des tziganes, des homosexuels et des communistes à l’occasion des 75 ans de la rafle du Vél d’Hiv, qui a vu près de 13000 personnes déportée sous les ordres de la police française, du régime de Vichy, en zone occupée et libre, c’est ni plus ni moins la collaboration qu’elle occulte. Elle s’inscrit dans la droite lignée de son père et de ses sorties sur les « points de détail de l’histoire ».

La démonstration de sa politique antisyndicale et anti-ouvrière a aussi été particulièrement vive ces derniers temps. Se retrouver face à un ouvrier syndicaliste qui ne ferme pas sa gueule, comme Philippe Poutou lors du débat à 11, a montré à quel point le FN qui se prétend proche du peuple est aux antipodes des intérêts des travailleurs. Comme auparavant avec Besancenot, le FN, en la personne de David Rachline s’est lancé dans un discours antisyndical contre Philippe Poutou en l’accusant de ne pas travailler réellement, de « passer bien peu à l’usine ». Or, rien n’est plus faux car le seul candidat ouvrier de cette élection est bien ouvrier à l’usine Ford de Blanquefort, en 2x8 et payé juste ce qu’il faut par mois pour mettre un petit peu de côté, ce qui n’est pas le cas de Marine Le Pen, qui elle bénéfice d’une indemnité et d’une immunité parlementaire dont elle use et abuse. Autre élément, le parti d’extrême-droite reste bien l’ennemi des ouvriers comme en témoigne le licenciement abusif de René Gobert à Hénin-Beaumont au titre qu’il est représentant syndical et qu’il s’oppose aux mesures autoritaires de Steve Briois, maire FN de la ville.

Dernièrement, c’est dans le collage d’affiches que le FN a ressorti les vieilles méthodes dont il a l’habitude. Dans le Calvados, dans la commune de Vaudry, des militants ont recouvert tous les panneaux d’expression avec des affiches du FN. Outre que cela est anti-démocratique, les militants ont trouvé bon de mélanger du verre pilé avec la colle pour que les personnes qui tentent d’arracher les affiches se blessent. Cette technique n’avait pas été utilisée depuis les années 80, comme le souligne Christelle Lechevalier, représentante locale du FN. Devant l’indignation qu’a suscitée une telle pratique dans les médias, cette dernière se défend. Selon elle, les militants n’auraient pas eu l’aval du parti, voire ne seraient même pas encartés au Front National. "Elles datent de la campagne pour les européennes de 2009, aucun de nos militants n’a ces affiches-là" s’est-elle expliquée auprès des journalistes. Pour faire bonne figure et simuler l’indignation, le FN a porté plainte. Reste que cette pratique, qui date des années 1980, est dans le répertoire d’action et dans l’ADN du parti. Si celui-ci souhaite faire bonne figure, il continue cependant à accueillir sous son giron et à fréquenter des éléments fascisants, dont il couvre les agissements.

Affichages violents, offensive antisyndicale et révisionnisme historique, le FN est en grande forme ces derniers temps et voit son véritable fond ressortir dans cette présidentielle. Alors que Marine Le Pen cherche à donner des gages au patronat français en montrant qu’elle est également partisane d’un libéralisme économique brutal dans le giron national, tout en conservant la base populaire sur laquelle elle s’est assise et qui attend d’elle des engagements sur le terrain économique et social, le FN a de plus en plus de mal à cacher ses contradictions. Celles-ci surgissent de manière brutale, comme à Hénin-Beaumont en licenciant un travailleur syndiqué ou dernièrement sur le plateau de BFM-TV lors du dernier Grand Débat face à Philippe Poutou, candidat ouvrier.

 
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