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La Izquierda Diario
3 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Argentine
Des ouvriers sur le pied de guerre contre la fermeture de l’usine graphique la plus importante du pays
Gianfranco Grillo

Les ouvriers de l’usine graphique AGR, appartenant au groupe Clarín, sont en lutte pour la défense de leurs postes de travail depuis deux mois. Ils s’affrontent au patronat mais aussi au gouvernement de droite.

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Voici un extrait du communiqué publié par la commission interne d’AGR-Clarín, l’usine graphique occupée depuis déjà plus de deux mois par ses ouvriers, face à la menace d’expulsion qui s’est fait connaître il y a quelques heures :

« Aujourd’hui, dimanche le 2 avril, dès minuit, nous les ouvriers d’AGR-Clarín convoquons les centrales syndicales, les syndicats d’usine, les organisations sociales et politiques, et tout travailleur en général, à venir à l’usine que nous occupons depuis 77 jours déjà, face à une nouvelle menace d’expulsion de la part de l’État. Selon l’information que nous avons reçue, on aurait donné l’ordre de nous expulser de l’usine lundi 3 avril à 5 heures du matin.

Nous avons occupé l’usine pour défendre nos emplois, contre le lock-out imposé par le groupe Clarín qui veut laisser 384 familles sur le pavé, flexibiliser les conditions de travail et se débarrasser de l’organisation syndicale indépendante de l’entreprise.

Il s’agit de licenciements illégaux, de salaires non payés, d’une fermeture frauduleuse qui a été soutenue par le gouvernement national. Nous dénonçons aussi l’espionnage et la répression et le fait que le gouvernement se soit prononcé, à travers le ministère du Travail, pour la fermeture de l’usine [...].

Nous avons ainsi mis l’accent sur la nécessité de faire face aux abus du patronat et du gouvernement, qui se sont jetés contre les conventions collectives et le Droit du travail (…) Nous restons fermes en défense de ces conventions, de nos postes de travail et de nos familles et nous exigeons la réouverture de l’usine. Et au cas où le gouvernement légalise sa fermeture, nous exigeons son expropriation et sa mise en marche sous la direction de ses ouvriers ».

En effet, en janvier, la nouvelle que l’usine allait fermer avait pris les ouvriers par surprise. L’entreprise de médias la plus importante d’Argentine, propriétaire des principales chaînes de télévision et des radios ainsi que du journal au tirage le plus grand du pays, le groupe Clarín, a pris prétexte d’une « crise » pour renvoyer plus de 300 employés. En réponse, les ouvriers avaient occupé l’usine et l’avaient mise en marche sous contrôle ouvrier, ce qui a abouti à l’impression d’une revue propre, VIVA Las Luchas Obreras (« VIVE les luttes ouvrières »).

L’occupation d’AGR est devenue ainsi encore une expression que la classe ouvrière est sur le pied de guerre contre les mesures du gouvernement de Mauricio Macri, élu Président en décembre 2015, parmi lesquelles figurent une augmentation d’entre deux et six fois des tarifs du transport public, de l’électricité, de l’eau et du gaz, l’annulation de la loi d’expropriation de l’Hôtel Bauen (qui avait vécu une situation pareille après la crise de 2001 et qui a été remis en fonctionnement sous la direction de ses ouvriers jusqu’à aujourd’hui) et l’impassibilité face aux plus de 1500000 licenciements et suspensions au sein des usines les plus importantes du pays pendant ces derniers mois, y compris AGR-Clarín, dénoncés par la gauche.

 
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