Cela fait maintenant 43 jours que les travailleurs de la Escondida, au Chili, sont en grève. La durée de la grève dépasse désormais celle des mineurs de Spencer, en 2009, qui fait aussi partie de la firme BHP Billiton.

Galia Aguilera, correspondante d’Antofagasta (Chili)

Environ 2500 travailleurs bloquent la production du plus grand gisement de cuivre du monde, mobilisés contre la multinationale minière anglo-australienne BHP Billiton, l’une des plus importantes au niveau international, qui opère dans plus de 25 pays. En 2009, ses revenus se sont élevés à 44 milliards de dollars et le bénéfice net à 12,2 milliards de dollars.

Les travailleurs ont monté un campement à l’entrée de la mine et ont manifesté en bloquant la route à l’entrée de la ville d’Antofagasta, dans le Nord du Chili. Ils ont marché avec leurs familles, réunissant plus de 1000 personnes par travailleur, et l’idée de faire appliquer l’article 369 qui étend la convention collective actuelle à 18 mois.

Ce mercredi, le syndicat a émis un nouveau communiqué en réponse à la publication d’une circulaire de l’entreprise, qui détaillait les conséquences de l’application de l’article 369. Le même jour, la presse, à l’instar du quotidien de droite El Mercurio titrait « Les sous-traitants licencient leurs équipes à cause de la grève », cherchant, ce faisant, à générer un climat d’hostilité vis-à-vis de la la grève, attribuant à la lutte les licenciements dans les entreprises sous-traitantes qui travaillent à la Escondida. Mais en réalité, la situation d’instabilité des travailleurs sous-traitants est due au type de contrats que permet le système salarial chilien. Cette grève est la plus importante dans l’histoire des mineurs au Chili. Elle représente un élément clé pour les futurs conflits syndicaux, dans un contexte de mise en œuvre de la dernière réforme du marché du travail par l’actuel gouvernement de centre-gauche.