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La Izquierda Diario
16 de janvier de 2017 Twitter Faceboock

Occupation de terres et violente répression contre les Mapuches en Patagonie argentine

Ces derniers jours, le gouverneur de la province de Chubut en Patagonie, Das Neves, en connivence avec le gouvernement fédéral de Mauricio Macri, a violemment réprimé les « Mapuches », habitants originaires de cette région de l’Argentine. Ceux-ci avaient en effet décidé d’occuper des terres appartenant au groupe Benetton.

Michel Rosso

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L’origine historique de cet incident est à chercher dans la deuxième moitié du XIXème siècle, lorsque le Général Roca mit la Patagonie à sang et à feu pour que le gouvernement central puisse s’approprier ce territoire et le distribuer entre les oligarques qui dominaient à Buenos Aires, dont la collectivité anglaise qui dominait le monde des affaires à cette époque. En 1896, en remerciement aux services rendus, comme le fait de fournir les armes qui permirent le massacre, le gouvernement donna 900 000 Ha à dix citoyens anglais qui possédaient la compagnie Argentinean Southern Land Company Ltd. Cette entreprise a possédé jusqu’à 2 300 000 Ha des meilleures terres d’élevage de bovins et ovins.

Aujourd’hui, seuls les noms changent. La communauté mapuche Lof, dans le département de Kushamen, a récupéré et occupé autour de 600 Ha de terres qui appartiennent au groupe Benetton, qui lui possède 900 000 Ha au sud du territoire argentin.

Les peuples mapuches luttent pour s’opposer à l’occupation des terres ancestrales qui appartiennent aux différentes communautés et qui furent usurpées par la compagnie Benetton en suivant le même modèle que les propriétaires fonciers du XIXe siècle, portant préjudice aux peuples mapuches et en flagrante violation des lois existantes (loi 26.737 qui établit l’interdiction à toute personne étrangère physique ou morale de posséder plus de 1 000 Ha, quel que soit son emplacement dans le territoire national, et la loi 26.160 qui établit les droits des mapuches sur ces territoires).

Le gouverneur et le président décidèrent donc de violer les lois bourgeoises qui protègent la propriété de la terre contre l’appropriation illicite du capital étranger, ainsi que les droits des peuples originaires, afin de favoriser les intérêts d’un groupe économique international. Pour ce faire, ils ont besoin d’inventer un ennemi pour donner un vernis de légalité à l’utilisation de la violence répressive de l’État.

Les arguments pris du néfaste héritage de Pinochet dans le régime politique chilien, qui accuse de terrorisme les actes de résistance de ses propres communautés mapuches, ont été repris par le gouvernement provincial et fédéral argentin, avec la complicité de la justice à la botte du capital, afin de justifier la répression violente du mouvement de résistance des mapuches.

Les autorités capitalistes, le « péroniste » Das Neves et le très droitier Macri, agissent comme des agents du capital étranger, avec les mêmes arguments que l’impérialisme justifie ses systématiques violations de la souveraineté des nations opprimés et aux droits de personnes. L’État semi-colonial argentin, et ses représentants politiques, se transforment en garants de l’oppression de la nation mapuche pour servir le capital étranger.

Le résultat de cette sauvage répression est de plusieurs blessés, deux d’entre eux en état grave, huit détenus dans la localité d’El Maiten, victimes de sévices de la part des gendarmes. Une délégation d’organismes de défense des droits de l’homme et politiques se sont déplacés pour exprimer leur rejet de cette répression brutale, incluant l’ex-candidat à la présidence du PTS, Nicolás Del Caño.

Marx signalait qu’entre deux droits égaux, c’était la force qui décidait. Pour que la force des opprimés puisse s’imposer, la plus large mobilisation est nécessaire pour exiger la libération de détenus, la protection des droits démocratiques et territoriaux du peuple mapuche, ainsi que le rejet de la loi antiterroriste ou de n’importe quelle figure légale qui cherche à justifier la répression contre la classe ouvrière et les pauvres.

Ce matin lundi 16 janvier de bonne heure, le juge fédéral d’Esquel a décidé la libération de trois derniers détenus dans le cadre de la répression contre le peuple mapuche. Également, il a dû faire marche arrière avec la décision d’expulser la communauté Lof de Kushamen.

Suite à l’extraordinaire manifestation du peuple à « El Bolson » (une ville au sud-ouest de la Patagonie de 25 000 habitants), plus de 10 000 personnes ont exprimé leur soutien à la lutte des mapuches pour récupérer leurs terres ancestrales, de même que leurs refus au bradage de ces terres à des milliardaires comme les frères Benetton, ou Joseph Lewis, ainsi qu’à l’escalade répressive du gouvernement Macri.

 
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