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La Izquierda Diario
11 de novembre de 2016 Twitter Faceboock

Où est passé le droit de réunion ?
Contre une réunion antifasciste à la Sorbonne, la police sort les fusils d’assaut
Arthur Fontane

Alors que le premier anniversaire de l’état d’urgence va bien être « fêté » et que les manifestations de policiers ont été attentivement écoutées par la classe politique, l’activité militante des groupes d’extrême gauche, qu’ils soient communistes, anarchistes ou autonomes, est de plus en plus difficile et réprimée par les forces de l’ordre. Dernière en date, l’intervention de forces de l’ordre place de la Sorbonne afin d’intimider des étudiants réunis pour une réunion publique antifasciste. Ces intimidations à répétition ont cependant un sens politique très précis, celui d’empêcher toute voix contestataire de s’élever.

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Jeudi 10 novembre dernier, un collectif d’étudiants s’était réuni place de la Sorbonne pour discuter de la création d’un groupe, le SIAMO (Sorbonne Intervention Antifasciste Militante Organisée), destiné à lutter contre les groupes d’extrême droite, comme Action Française, la Corcarde, Génération Identitaire ou encore le GUD. La réunion, qui devait avoir lieu dans l’enceinte de la Sorbonne, avait déjà été déplacée en dehors car le rectorat avait interdit cette réunion organisationnelle, craignant « des troubles ».

La réunion commence donc place de la Sorbonne, autour d’une quarantaine de personnes. A ce moment-là, une patrouille de la police arrive sur la place, et quatre agents, dont un avec un fusil d’assaut G36 allemand, dont sont maintenant équipées les forces de l’ordre (et qu’ils ont notamment sortis à Beaumont-sur-Oise cet été). Deux intervenants introduisent la réunion, mais sont coupés par un policier qui cherche à contrôler l’identité de A., une des organisatrices, qui court se réfugier dans l’université. Il s’agissait bien pour les forces de l’ordre de ficher tous les organisateurs et les « têtes » du collectif. Un individu est mis à l’écart, pour un contrôle d’identité qui dure près de 30 minutes, arrêtant de facto la réunion. L’homme est relâché, mais celles et ceux qui étaient venus pour discuter sont obligés de s’en aller.

Loin d’être une anecdote, le contrôle policier en question montre bien la volonté de la police d’empêcher l’organisation de tout groupement qui pourrait remettre en cause leur impunité et leur pouvoir, ou de menacer les groupuscules d’extrême droite avec lesquels ils manifestent, comme à Lyon, où fachos et policiers chantaient de tout cœur « Français, lève toi, tu es ici chez toi ! ». La dispersion de ce rassemblement est à comprendre dans la continuité de l’interdiction du Famastival, une parade costumée pour le désarmement de la police à Saint Etienne, interdite le week-end du 20 octobre, ou encore l’arrestation de journalistes de Radio Canut, à Lyon, la semaine dernière. Devant cette attaque en règle du gouvernement et de son bras armé policier contre toutes les voix dissidentes et d’opposition, il s’agit pour nous de faire front contre les violences policières et leur impunité, contre la montée de l’extrême-droite et le racisme.

 
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