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La Izquierda Diario
2 de novembre de 2016 Twitter Faceboock

Faire front, dire non
Face à l’offensive sécuritaire et raciste, la jeunesse relèvera-t-elle la tête ?

Répression, violences policières, état d’urgence, démantèlement de Calais, emprisonnement des migrants, meurtre d’Adama Traoré, menace sur la ZAD, discours nationaliste et raciste, service civique obligatoire... Les deux premiers mois de rentrée auront bel et bien été une véritable gueule de bois politique. Lycéens et lycéennes, étudiants et étudiantes, jeunes travailleurs et travailleuses, n’est-il pas temps de nous faire entendre à nouveau ?

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La jeunesse étudiante et travailleuse en rangs dispersés face au retour de bâton

Cette année 2016 aura décidément été pleine de rebondissements. Alors qu’en janvier, à peine remis des terribles attentats de novembre, nous étions déjà un certain nombre à battre le pavé contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, nous étions bien loin de penser que deux mois plus tard nous commencerions une mobilisation de plus de quatre mois contre la loi Travail et son monde. Pensions-nous vraiment pouvoir mettre à bas ce monde en un printemps ? Sans doute non, car nous voyions déjà l’ampleur de la bataille à mener, mais nous sommes nombreux et nombreuses pourtant à avoir voulu, pendant ces quelques mois, un autre monde, celui où l’on se reconnaît camarades sans même connaître nos prénoms, et où l’on sait qu’on peut décider ensemble, sur la base de nos intérêts communs que nous redécouvrions enfin. Et cette aspiration là, nos gouvernants ont bien compris qu’il fallait l’enterrer au plus vite.

Les annonces de suppressions d’emplois un peu partout, les projets de service civique obligatoire, la réforme de la sélection à l’université, et les discours visant à promouvoir l’idée d’un ennemi intérieur, qu’il soit musulman ou migrant, ne tombent pas du ciel mais sont bel et bien, en partie, une réponse à notre subversion du printemps. Certes, l’offensive avait commencé bien avant, et les violences de la police sont depuis des décennies bien connues par certains secteurs, dans les quartiers populaires notamment. Mais la hargne qu’y mettent le gouvernement et les candidats des primaires de la droite ne peut se comprendre qu’en la replaçant dans un contexte où nos gouvernants savent qu’un secteur s’est réveillé pour remettre en cause les fondements de leur légitimité. On vaut mieux que ça, on vaut mieux qu’eux, et nous le savons.

Et pourtant, ces deux mois de rentrée auront été marqués, du côté de la jeunesse, plutôt par la dispersion et l’effritement de nos collectifs. A part dans quelques rares universités, les comités de mobilisation se sont dissous, quoique des réseaux de connaissances et de camaraderie perdurent. Du côté des organisations traditionnelles de jeunesse, c’est le silence qui prime. L’Unef est au garde-à-vous après son petit pas à gauche manqué lors des premiers jours du mouvement, répétant à l’envi qu’elle avait gagné des miettes grâce à la mobilisation. Elle se consacre désormais à préparer les prochaines élections du CROUS, tout en appuyant le gouvernement dans la réforme des masters. Solidaires étudiant-e-s, très affaibli, a abandonné dès la fin du printemps lutte et auto-organisation, sans proposer non plus d’alternative. En définitive, toutes les organisations de jeunesse, politiques ou syndicales, semblent chacune retourner à ses propres affaires, ses propres routines.

Dispersés, lycéens, étudiants ou jeunes travailleurs, chacun est aussi plus soumis à la pression des parents, des cours à valider, des licences à terminer, des horaires à respecter. D’autant plus dans une situation où il est clair désormais pour tous que lutter pour nous-mêmes, c’est aussi devoir se battre contre eux, qui savent si bien se servir de leurs matraques et de leurs juges.

Faire front, dire non

Allons-nous pourtant fermer les yeux sur l’offensive sécuritaire, raciste et anti-sociale du gouvernement ? Et attendre, chacun dans son coin, la mise en place d’un gouvernement de droite, plus fort pour poursuivre ces attaques ? Non, et nous voyons bien, au jour le jour dans les discussions que nous pouvons avoir sur nos lycées, facs et lieux de travail, que la fin de l’activisme de la mobilisation, si elle s’est accompagnée d’un manque de perspective et d’une réelle dispersion, n’est pas allée de pair avec la dépolitisation, bien au contraire.

Le rôle de la jeunesse combative est donc pour l’instant encore en suspens. Face à l’offensive gouvernementale, et face aux projets qui nous sont proposés pour 2017 , il va pourtant bien nous falloir « faire front », comme le disait un meeting à Paris 1 début octobre, où 600 personnes s’étaient rassemblées contre les violences policières, le racisme et la répression. Faire front comme à Amiens les 19 et 20 octobre, où des milliers de salariés entouraient les syndicalistes de Goodyear. Faire front, étudiants, lycéens, militants zadistes ou soutiens aux réfugiés, syndicalistes ou autonomes, face à la déferlante, pour ne pas encaisser sans rien dire les coups qui nous sont portés, et préparer ainsi le terrain pour les prochaines batailles. Du côté du NPA Jeunes de région parisienne, nous avons tenté de rassembler sur cette base les différentes organisations de jeunesses. L’arc de force doit s’élargir, et regrouper les militants, organisés ou non, et dépasser les cadres militants de la loi Travail pour rassembler ceux et celles qui n’y ont pas participé. Pour cela, la prochaine échéance à laquelle nous devons répondre présent, c’est celle appelée par la famille d’Adama Traoré, le 5 novembre à 13h au départ de la place du Chatelet à Paris, contre l’impunité policière et pour réclamer justice. Sur cette base, sans nier les différences de vécu et de positionnements, mais en cherchant à les articuler en une seule résistance pour frapper plus fort, à nous de répondre, et de dire non.

Ensemble ! Jeunes, Les jeunes Écologistes et Solidaires étudiant.e.s ont répondu présent en appelant conjointement avec le NPA jeunes à la manif de samedi pour Adama.
Un rdv est donné pour tous les étudiants et lycéens, à 12h devant le café Sarah Bernhardt, place du Châtelet, pour confectionner une banderole et des pancartes collectivement puis partir en cortège à la manifestation.

 
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