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La Izquierda Diario
4 de avril de 2016 Twitter Faceboock

Platini et Messi mouillés dans le scandale de Mossack Fonseca
Panama Papers : lettre d’un footeux à Michel et Lionel

Ce matin, alors que la douceur de cette jolie matinée de printemps me caressa le visage et m’ouvrit paisiblement les yeux, mon radio-réveil m’alerta d’une nouvelle qui me fit tomber des nues… Platini et Messi impliqués dans un scandale de paradis fiscaux obscurs… Non, pas vous les gars, pas comme ça, pas maintenant, pas après tout ce que vous avez fait. C’est avec le cœur et non sans ironie que je me permets de vous écrire.

John Strempe

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Michel, c’est pas le Brésil…

Michel, je suis peut-être trop jeune pour que tu aies été en capacité de me faire rêver sur le terrain, mais les Anciens parlent de toi comme moi je parle de Zidane, avec des étoiles dans les yeux. Tu as pour toi des exploits toujours plus fous et des trophées que peu peuvent se vanter. Tes coups francs somptueux ont fait rêver plus d’un gamin devenu adulte aujourd’hui. Ta vision du jeu avait trois passes d’avance sur tout le monde, tu faisais ce que tu voulais sur le terrain.

Visiblement, aujourd’hui, ce n’est pas vraiment le cas de ta vision du jeu politique. Pourquoi tu fais ça Michel ? Pourquoi tu te fais autant de mal ? T’as pas compris qu’en politique t’es plus grillé que Fiorèse au PSG ? Moi, personnellement, pour l’histoire avec Blatter, j’y ai pas cru. Je me suis dit : il a pas fait exprès. C’est comme pour Benzema, c’est ton entourage qui est néfaste. Ton amitié, devenue histoire ancienne, avec Blatter t’a joué des tours. Tant pis, ça arrive. T’es en passe d’être suspendu six ans pour des « abus de pouvoir », « gestion déloyale » et « conflit d’intérêts » parce que t’as accepté un cadeau de 2 millions d’euros. Et alors ? Moi j’aurais fait comme toi, on fait pas le déshonneur de refuser les cadeaux des potes.

Mais là, t’as déconné. Et pas qu’un peu… peut-être plus qu’Arconada le jour de la finale de l’Euro 84 ! Ou pire ! T’as encore plus déconné que le jour où tu as fait une pub, certes très drôle, pour un jus de fruit. « Quand Michel Platini a soif, il boit fruité », ça disait. Aujourd’hui, les temps changent. Désormais c’est « Quand Michel Platini trouve qu’il n’a pas assez de thune, il se barre en Suisse, ouvre un petit compte en banque et possède une entreprise au Panama pour on ne sait quel obscur dessein ». J’ai cru en toi Michel. Je n’écoutais pas les mauvaises langues qui voulaient te faire tomber de ton siège de l’UEFA parce que t’étais trop populaire. Mais là, c’était le crochet de trop envers le système. T’as voulu jouer le capitaliste, mais t’as perdu.

Lionel, le fils d’ouvrier que le football a changé de classe

Et toi, Lionel, que dire… T’es plus de ma génération que Michel. Je t’ai vu joué à la Romareda contre Zaragoza en 2006, aux côtés d’Eto’o et de Ronaldinho. T’étais pas encore très connu, mais on savait déjà que t’allais devenir un grand du monde du football. T’imagines, t’étais en concurrence avec Giuly à cette époque ! Mais c’est loin tout ça. Maintenant tu fais partie des meilleurs joueurs mondiaux, tes buts sont tous plus fous les uns que les autres ! J’ai passé mes journées à regarder tes meilleurs buts, tes meilleurs dribbles, sur des compilations en 240p sur Youtube et à les essayer sur le pré le dimanche – je dis bien essayer. En dehors du terrain, tu ne t’affiches pas beaucoup. On dirait un gars normal, qui ne fait pas de vague, comme Xavi ou Iniesta. Je me disais « enfin un joueur de foot comme moi ! ». En dehors du terrain bien sûr. Parce que sur le terrain, je suis plus de la trempe de l’ancien Bastiais Cyril.

Puis t’as commencé à avoir des problèmes de fisc. Apparemment, t’aurais oublié de déclarer 5 millions d’euros. Mais c’était pas ta faute non plus, comme Michel. Sûrement une erreur de calculette au moment de la déclaration. J’ai pas douté d’un poil quand j’ai appris ça. Pour moi, Lionel, tu ferais pas ça volontairement. T’es un gars bien ! Et la preuve, t’as tout remboursé après ! Qu’est-ce qu’on peut te reprocher, t’es comme ça toi.

Mais là, mon petit Lionel – je ne parle pas de taille hein, c’est juste une manière affectueuse de m’adresser à toi – ce matin, ça ne m’a pas plu. T’es plus comme moi. T’es comme toute la racaille financière en fait. Tu m’as menti Lionel, alors que je croyais en toi. Oui, tu touches 20 millions par an, mais quand même, je croyais en tes valeurs. Mais je me rends compte que non, le football t’a fait passer de l’autre côté de la barricade. T’as changé de classe, et je ne parle pas de l’école. J’ai compris que toi, quand tu parles de la crise qui a émergé en 2007 et qui te fait peur, c’est pas la crise économique, mais la Cris-tiano Ronaldo. Tiens voila, je t’offre mon jeu de mot le plus pourri, à la hauteur de mon estime pour toi. Tu m’as déçu Lionel, j’en viendrais presque à supporter le Real.

 
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