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La Izquierda Diario
19 de février de 2016 Twitter Faceboock

Une première grève inter-sites encourageante
PSA : 220 techniciens et ingénieurs débrayent contre la vente du service informatique
Vincent Duse

Poursuivant sa politique de destruction des emplois, le groupe PSA Peugeot Citroën poursuit depuis plusieurs mois un démantèlement de son activité, en externalisant un certain nombre de services à des sous-traitants. Le but recherché : augmenter sa rentabilité en se recentrant sur le cœur du métier, et en se débarrassant de toutes les activités qui ne seraient pas directement liées au montage des véhicules.

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Le groupe et ses actionnaires procèdent ainsi à la vente par morceaux de secteurs entiers de sa production, en diminuant ses effectifs sans même avoir à licencier. Pourtant, le transfert des effectifs vers des entreprises sous-traitantes n’est en rien une garantie d’un emploi pérenne, et les salariés en sont bien conscients. Le service informatique n’échappe pas à cette logique, faisant peser sur plus de 220 salariés la menace des licenciements. C’est pour protester contre cette vente forcée qu’environ 220 techniciens et ingénieurs se sont mobilisés sur plusieurs sites du groupe ce mardi 16 février. Sur le site de Rennes, où 47 emplois sont concernés, le mouvement était reconduit ce vendredi : alors que les salariés de l’informatique refusaient de réparer les pannes, l’impact a été immédiat pour l’usine de Vesoul, dans l’est de la France.

Depuis l’annonce le 4 février par la direction de PSA de sa volonté d’externaliser dès le 1er juin 2016 une partie de son activité informatique, les salariés ont l’épée de Damoclès au dessus de la tête. Après l’externalisation du gardiennage à Securitas et des expéditions de véhicules neufs, concernant 450 salariés, c’est maintenant au tour du service informatique (DSIN) d’être en passe d’être venu à la multinationale Capgemini. Un véritable coup de bambou pour les 198 techniciens et ingénieurs concernés sur les sites de Rennes, Mulhouse, Sochaux, Bessoncourt, Vélizy et Poissy. Le chantage voudrait qu’ils acceptent sans broncher d’être vendus à une autre entreprise, sans quoi ils seraient licenciés. En d’autres termes, c’est la peste ou le choléra pour les salariés, alors même que le groupe s’apprête à annoncer le 24 février des bénéfices record.

Une réaction de dégoût, de colère et de lutte


A Rennes, cette annonce a provoqué la réaction immédiate d’une quinzaine de techniciens et ingénieurs, qui ont décidé de manifester leur colère dès le lendemain, en s’accrochant une pancarte autour du cou avec l’inscription« PSA m’a vendu ». L’amertume est d’autant plus forte qu’il y a 3 ans, dans le cadre d’un PSE, la direction avait poussé des techniciens à changer de métier pour intégrer la DSIN. Au Pole Tertiaire de Poissy, près de 150 salariés se sont rassemblés dans le hall vendredi 12 février, à l’appel de la CFTC, en signe d’indignation.

Le 16 février, une grève inter-sites réussie


Ce mardi, un appel à la grève a été lancé par les salariés de Rennes, mettant le syndicat de cadres CFE-CGC dans l’obligation de suivre le mouvement, alors même qu’il était resté passif lors de précédentes annonces d’externalisation. La CGT s’est jointe à la grève. A Rennes, près de 70 salariés ont défilé pendant une heure, 25 d’entre eux débrayant toute la journée. A Sochaux, plus de 150 salariés des sites de Bessoncourt, Sochaux et Mulhouse se sont rassemblés pour crier leur colère d’être vendus comme de la marchandise, dans l’unique but de faire engranger au groupe PSA et à son PDG Carlos Tavares des profits faramineux.

Leur lutte est la nôtre


La situation précaire dans laquelle se retrouvent aujourd’hui les techniciens et les ingénieurs montre bien que tous les salariés, qu’ils soient ouvriers, cadres ou techniciens, sont amenés à subir les conséquences de la course aux profits de PSA. C’est pourquoi les travailleurs ont tout intérêt à se battre ensemble contre cette politique de l’artichaut, par laquelle le groupe vend ses branches les moins rentables en se séparant de ses salariés, quand bien même ils resteraient physiquement sur le même lieu de travail. Ce n’est que par l’unité de toutes les catégories, de l’ouvrier au cadre, que les travailleurs pourront bloquer les attaques du groupe PSA et contrer la soif de profit du patronat.

 
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