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La Izquierda Diario
7 de décembre de 2022 Twitter Faceboock

De l’air, ouvrez les frontières !
Loi immigration : leur politique migratoire tue, ouvrons les frontières !
Maëva Amir

Le gouvernement a présenté ce mardi son projet de loi immigration. Au programme : tri raciste et répression anti-migrants. Contre un tel projet, l’urgence est à la revendication de l’ouverture des frontières et à la régularisation immédiate de tous les sans-papiers.

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Le projet de loi immigration a été présenté à l’Assemblée nationale mardi 6 décembre par plusieurs membres du gouvernement dont la première ministre Elisabeth Borne, Gérald Darmanin et Olivier Dussopt le ministre du travail. Les représentants de la macronie ont cherché à faire du « en même temps », prétendant allier « fermeté » et « humanité ». Mais comme toujours, le « en même temps » macronien penche ici très à droite, quoi qu’en disent le RN Et LR qui jouent la surenchère anti-migrants.

Darmanin a ainsi présenté les principales mesures du projet de loi, dignes du programme du Rassemblement National : facilitation des expulsions dès la demande d’asile rejetée, renforcement de la « double peine », concentration des étrangers dans les centres de rétention administrative (CRA). Autant de mesures qui rendront « la vie impossible » aux sans-papiers. L’ouverture des débats sur le projet de loi à l’Assemblée a servi de prétexte à Darmanin pour droitiser encore son discours revendiquant ne pas vouloir de « ceux qui rapinent » Bref, avec ce projet de loi, le gouvernement promet un renforcement de sa politique migratoire criminelle et un tri xénophobe renforcé.

En effet, dans un contexte de crise économique aiguë et d’inflation record, le gouvernement poursuit le tri entre « bon » et « mauvais » immigré pour justifier davantage de répression contre ces derniers. G. Darmanin a réaffirmé sa volonté de mettre en place un titre de séjour pour les « métiers en tension ». Bien loin d’être une « opération de régularisation massive » comme le prétend la droite, ou une quelconque preuve d’humanisme de la part du gouvernement, il faut y voir une politique pro-patronale xénophobe visant à surexploiter les travailleurs étrangers en les maintenant dans les secteurs les plus difficiles et les plus mal rémunérés.

Si les membres du gouvernement se sont essayés à qualifier ce projet de loi « d’humaniste », c’est parce que ces dernières semaines, plusieurs éléments sont venus rappeler la violence de la politique migratoire du gouvernement. Une enquête du Monde révélait début novembre que l’Etat français avait laissé mourir 27 migrants dans la Manche en novembre 2021. La même semaine, avec l’affaire du bateau « Ocean Viking », ce sont 44 migrants sur 234 qui ont finalement été expulsés par l’État français.

Depuis plusieurs jours, plus de 300 jeunes mineurs isolés campent devant le Conseil d’État pour réclamer le droit à un logement digne alors qu’ils sont laissés à la rue dans un froid glacial. A l’heure où les conditions de travail de milliers de travailleurs immigrés au Qatar ont suscité l’indignation générale, la préparation des Jeux Olympiques donne à voir les mêmes pratiques en France.

Face à un gouvernement qui veut renforcer sa guerre contre les sans-papiers et face à une droite qui se radicalise sur le terrain raciste, l’offensive actuelle doit être l’occasion de porter des mots d’ordre radicaux. Face à l’opposition timide de la gauche institutionnelle dont les chefs de file, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure, ont à cœur de rappeler qu’ils ne sont pas « no border », seul un programme anticapitaliste et révolutionnaire peut répondre à de telles attaques.

Il y a urgence à faire entendre les revendications de l’ouverture des frontières et de la liberté de circulation et d’installation de toutes et tous. Mais aussi de dénoncer l’État français et les capitalistes qui spolient les ressources des pays coloniaux et semi-coloniaux provoquant le déplacement de milliers de personnes qui doivent ensuite faire face à la répression une fois arrivées sur le sol français. En conséquence, la défense des travailleurs et des travailleuses migrants doit s’articuler à une dénonciation clairement anti-impérialiste des crimes des puissances occidentales dans leurs pré-carrés coloniaux et à la revendication de la fin de toutes les interventions militaires françaises à l’étranger.

Toutes ces revendications devront être portées par l’ensemble du mouvement ouvrier et avec ses méthodes de luttes. À l’image des travailleurs sans-papiers qui ont multiplié les grèves ces derniers mois pour exiger leur régularisation. Dans un contexte où les offensives contre les sans-papiers se multiplient, la réforme des retraites est remise sur la table et l’inflation rogne tous les salaires, seul un programme d’ensemble pour l’unité de tous les travailleurs permettra de faire payer les seuls responsables de cette crise : l’État et les grands patrons.

 
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