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La Izquierda Diario
2 de décembre de 2022 Twitter Faceboock

Pour les salaires !
« On continuera jusqu’à la victoire ». Septième jour de grève sur le site de Sanofi à Montpellier
Violette Guibert

Jeudi matin, les salarié.es de Sanofi Montpellier entamaient leur septième jour de grève pour les salaires, comptant ainsi parmi les 15 sites français sur 17 à faire partie du mouvement national commencé le 14 novembre dernier. Récit d’une journée sur leur piquet de grève.

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Sur le site Sanofi de Montpellier, déjà une semaine de grève !

A l’échelle nationale, les salariés du groupe pharmaceutique Sanofi sont dans leur troisième semaine de mobilisation. Quinze sites sont en effet en grève, à l’arrêt ou bloqués depuis le 14 novembre. Les grévistes revendiquent principalement une augmentation collective des salaires, à savoir 10% plus 5% d’augmentation rétroactive pour compenser les pertes dues à l’inflation, mais aussi l’embauche et la titularisation des nombreux intérimaires embauchés par le groupe. Au vu des bénéfices exceptionnels de Sanofi, ils revendiquent également diverses primes.

C’est donc un mouvement national d’une ampleur inédite qu’ont rejoint la semaine dernière les grévistes du site de Montpellier. Localement, ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la visite d’Audrey Derveloy, la nouvelle présidente du groupe, juste après la première assemblée générale du mouvement à Montpellier. Les salariés ont alors décidé, après avoir tenté sans succès de s’adresser à elle, de ne pas se donner rendez-vous le lendemain mais de se mettre immédiatement en grève. Depuis les assemblées générales sont quotidiennes et la grève est reconduite chaque jour.

Face à la mobilisation, Sanofi tente d’intimider les grévistes

Pour l’heure, la direction de Sanofi se refuse à entendre les revendications des grévistes malgré des profits exceptionnels en 2022. Le 28 octobre dernier, le groupe déclarait que le bénéfice par action ajusté pour 2022 avait augmenté d’environ 16 % et son bénéfice d’exploitation de 26,5 % au troisième trimestre, de quoi atteindre 4,5 milliards d’euros au total.

A contrario, elle multiplie les tentatives d’intimidation à l’encontre des grévistes. Sur le site de Montpellier, la présence d’un huissier est quotidienne pour relever les noms des grévistes les plus combattifs et prendre des photos du piquet. Une gréviste raconte également qu’un agent des renseignements territoriaux a cherché à contrôler son identité à l’intérieur même d’un des bâtiments du site, avant d’être reconnu par un autre gréviste. « Quand tu vois ça, tu comprends que la lutte des classes ce n’est pas un fantasme, elle se matérialise sous tes yeux, dès que tu te mets en grève tu vois avec quel acharnement les patrons la mènent. » commente un autre gréviste.

Dans le même temps, la direction fait appel aux cadres pour remplacer les grévistes. Ces derniers, se moque un travailleur se plaignent déjà des conditions de travail qu’en temps normal :« ils n’ont aucun scrupule à nous imposer : horaires de 6h du matin à 19h, cadences infernales, mal de dos, etc ».

Or si la direction cherche à intimider les travailleurs mobilisés, c’est parce que le mouvement de grève fait très mal au groupe. Le site de Montpellier par exemple est le seul à préparer des tests en double aveugle pour le groupe Sanofi à échelle mondiale.

« La santé et la recherche ne peuvent pas être dans les mains de ceux qui cherchent seulement à faire des profits »

Les revendications immédiates des grévistes s’inscrivent cependant dans un cadre plus large. Des salariés du site ont en effet créé, il y a 10 ans, le Collectif Antisanofric. Ce collectif a notamment pour but de dénoncer de l’intérieur « les absurdités du capitalisme », dans une entreprise où la soif de profits ne s’étanche qu’au détriment de la santé de la population.

Alors que le patronat, en cette période de grève, tente honteusement de faire passer les grévistes pour celles et ceux mettant en danger les patients, le collectif rappelle les nombreux agissements criminels de l’entreprise au fil des années : on citera par exemple le scandale de la Dépakine, médicament ayant provoqué après sa prise par des personnes enceint.es de nombreuses malformations et cas d’autisme chez leurs enfants, ou encore celui de la pollution industrielle autour de l’usine de Mourenx, qui est aussi en grève aujourd’hui.
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Ces scandales, qui ne sont qu’une petite partie de la longue série d’agissements criminels dénoncés par le collectif, posent pour celui-ci la question de qui doit diriger l’industrie pharmaceutique. Pour aller au bout de ces potentialités et triompher, le mouvement est face à un certain nombre de défis, notamment celui de réussir à unir l’ensemble des sites luttant aujourd’hui en simultané. Hier, la direction de Sanofi convoquait en urgence les centrales syndicales du pays après un refus des syndicats de signer sa dernière proposition, montrant ainsi sa fébrilité. A Montpellier, les grévistes se déclarent prêts à continuer leur lutte. « Jusqu’à la victoire » disent-ils.

 
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