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29 de novembre de 2022 Twitter Faceboock

Aérien
Air France, Easy Jet : des appels à la grève dans l’aérien pour les fêtes
Rafael Cherfy

Après un appel à la grève chez Air France pour la période des fêtes, une mobilisation menace maintenant la compagnie Easy Jet. Si les deux mobilisations ne concernent pas les mêmes problématiques, elles s’annoncent fortement suivies, témoignant d’une large colère chez les salariés de l’aérien. 

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Crédits photos : AFP

Les personnels navigants de plusieurs compagnies se préparent à la mobilisation pendant les vacances

A Air France, des syndicats de personnels navigants de cabine (PNC) ont appelé à la mobilisation dès le 14 novembre 2022. La grève est appelée sur la période des fêtes, du 22 décembre 2022 au 2 janvier 2023. L’Ugict-CGT Air France, un des syndicats qui appellent à la mobilisation, résume la situation pour Révolution Permanente :

« En tant que personnel navigant de cabine (PNC), nous n’avons pas de convention de branche, donc pas de loi au niveau national qui fixe un cadre à nos conditions de travail. C’est sur cette base que chaque compagnie fonctionne avec un accord collectif d’entreprise pour ses PNC. Seulement, depuis le 31 octobre à Air France, nous n’avons plus d’accord collectif car la compagnie a décidé de le suspendre. En fin de compte cela remet en cause la stabilité de l’emploi, nous n’avons pas de texte clair auquel nous référer pour connaître nos droits, les rémunérations... ».

Ainsi, les hôtesses de l’air et stewards d’Air France seront en grève pendant les fêtes pour dénoncer une situation alarmante où leurs droits sont actuellement remis en cause, faute d’accord collectif. Une problématique directement liée aux questions de rémunération : « Le salaire fait aussi partie des demandes vu l’inflation que l’on connaît. Aujourd’hui, l’appel à la grève concerne un accord collectif qu’on a toujours dénoncé, mais on s’était déjà mobilisé aux côtés des autres entreprises de Roissy pour l’augmentation de 300 euros de tous les salaires l’été dernier ».

Un préavis de grève a aussi été déposé pour les PNC d’Air Antilles et Air Guyanne du 17 décembre au jeudi 22 décembre. Le syndicat SNPL CAIRE demande notamment la « revalorisation immédiate et tangible de la rémunération des pilotes au regard de l’inflation galopante ». Une question particulièrement sensible pour ces deux compagnies où les rémunérations sont « parmi les plus basses du marché » comme l’indique le syndicat pour Air Journal

À ces préparatifs de grève, s’ajoutent les stewards et hôtesses de l’air d’Easy Jet en France qui ont menacé de rentrer en grève, eux aussi, sur la période des fêtes. En effet, suite à des NAO (négociations annuelles obligatoires) qui ne répondent pas aux demandes salariales des syndicats, la perspective d’une grève se précise. William Bourdon, délégué syndical SNPCNC-FO, dénonce « une récente communication de la direction qui constitue une véritable déclaration de guerre ». Pour lui, « la direction ne fait que galvaniser les salariés, on reçoit beaucoup de messages de collègues qui sont très en colère. On risque vraiment d’aller vers une grève pendant les fêtes vu la tournure que cela prend, c’est la direction qui a fait elle-même le travail pour mobiliser les salariés. »

Si le préavis de grève n’est pas encore déposé, les revendications sont déjà clairement établies : « on demande 8 % d’augmentation pour couvrir l’inflation, mais aussi pour palier les augmentations de notre mutuelle qui a été changée suite à des mauvais choix de la direction malgré toutes les réticences des élus. Finalement, on demande juste à ne pas perdre en pouvoir d’achat. »

Après le choc du covid, une large colère dans l’aérien

Le secteur aérien a été l’un des plus impactés par la pandémie de Covid-19 avec une activité à l’arrêt pendant les confinements, puis ralentie jusqu’à l’été 2022 où le trafic a retrouvé son niveau de 2019. Après avoir reçu des milliards d’aides de la part de l’Etat les compagnies aériennes ont malgré tout supprimé massivement des postes, à l’image d’Air France avec plus de 7 500 suppressions d’emplois. Aujourd’hui, les directions des différentes compagnies utilisent l’argumentaire d’un secteur « fragile économiquement » pour justifier des augmentations de salaires en dessous de l’inflation, c’est-à-dire des baisses de salaire réel, ou encore des accords d’entreprise au rabais.

L’inflation qui explose engendre des pertes de revenus réels qui ne sont acceptables pour aucun travailleur. Face à cette situation, les directions des différentes compagnies ne veulent rien céder, la grève reste le seul moyen pour opposer un rapport de force conséquent.

 
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