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La Izquierda Diario
10 de octobre de 2022 Twitter Faceboock

Raffineries
Grève à ExxonMobil : « vu les propositions de la direction, on est très loin de la sortie du conflit »
Arthur Nicola

Après trois semaines de grève chez ExxonMobil, la grève a été reconduite. Face aux propositions de la direction, les salariés sont toujours déterminés à aller au bout de leur grève.

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Il y avait un petit espoir, chez certains grévistes, que les annonces du gouvernement enjoignant les directions d’ExxonMobil et de Total de faire avancer les négociations aboutissent à un pas en avant. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les grévistes ont été déçus par des annonces. « On est vraiment dégoûtés, mais le dégoût met en place de l’énervement » explique Anthony, opérateur sur la plateforme. La grève a donc été reconduite à l’unanimité et les propositions du groupe refusées. « Tout le week-end le gouvernement était confiant en disant que les propositions de la direction allait nous faire sortir du conflit, mais quand on voit ce qu’ils nous proposent, on est très loin de la sortie du conflit » continue Anthony. Des annonces qui montrent bien que le la direction de la multinationale américaine ne lâchera pas de véritables augmentations de salaires que s’il a peur de tout perdre.

Il faut dire que ce matin, le gouvernement semblait particulièrement confiant sur des « avancées » des négociations. Pourtant, la proposition de la direction n’a pas bougée sur les revendications salariales, et aucune rémunération supplémentaire n’a été proposée. Là où les grévistes réclament 7,5 % d’augmentation de salaire avec 170€ de plancher pour les bas-salaires, la direction est restée sur sa proposition initiale de 5,5€ avec un plancher de 125€.

Insuffisant pour les grévistes, d’autant que la seule « nouveauté » proposée par la direction est d’avancer une prime mobilité (servant à payer le carburant) de 2023 à 2022. Une sorte d’avance sur salaire, avec donc à la clé aucune augmentation. « Visiblement, on ne parle pas le même langage, nous on revendique des choses depuis trois semaines, on nous fait une propositions sans augmentations, une prime qui est juste avancée à 2022 » explique Marc, opérateur sur le site.

Ce matin, une cinquantaine de cadres s’étaient rassemblés devant la raffinerie, pour demander l’arrêt de la grève et la reprise des activités. Si ceux-ci assuraient que cette mobilisation était « spontanée », aucun doute du côté des grévistes : « c’est la direction qui a convié ses cadres » confie Marc, douze ans de boîte. Même constat pour son collège qui dénonce un rassemblement de la direction : « ce sont des gens qui sont à 6000€ de salaire. Moi cela fait douze ans de que je suis ici, je suis à 2450€ ». Le rassemblement a surtout eu pour effet de déterminer les grévistes dans leur lutte face à un « mépris de classe » qui a écoeuré nombre d’entre eux.

Les grévistes ont aussi tenu à rappeler la vérité sur leurs salaires. Pour les journalistes des grandes chaînes d’infos venues filmer le rassemblement, la vue des grilles de salaire de la pétrochimie, avec des minimas de branches en dessous du SMIC a beaucoup surpris, quand la direction de Total a osée parler de salaires moyens de 5000€ pour les raffineurs. Pour les raffineurs, il s’agit donc plus que jamais de défendre son pouvoir d’achat : « l’inflation elle galope, on perd de plus en plus de pouvoir d’achat. Certes on est un peu mieux lotis que d’autres, mais cela ne suffit plus pour offrir des études à nos enfants » conclue Anthony.

Le mouvement est donc loin de s’arrêter chez les raffineurs d’ExxonMobil qui reconduit ce matin le mouvement peu de temps après le site Total Normandie.

 
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