http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
8 de octobre de 2022 Twitter Faceboock

CFDT
En condamnant la grève, Berger se place du côté de Total et ExxonMobil contre les raffineurs
Simon Derrerof

Alors que la grève des travailleurs de ExxonMobil et Total commence à avoir un impact important, Laurent Berger a clairement condamné ce samedi le mouvement. Une position scandaleuse au moment où certains veulent réquisitionner les grévistes.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/En-condamnant-la-greve-Berger-se-place-du-cote-de-Total-et-ExxonMobil-contre-les-raffineurs

Crédits photos : Laurent Berger sur le plateau de France Inter // FranceInter

Ce samedi matin, Laurent Berger, était invité sur France Inter. Une interview dans le cadre de laquelle ont notamment été évoquées les grèves en cours pour les salaires dans la pétrochimie, chez ExxonMobil et Total, en lien avec les pénuries qui touchent certaines stations-services.

Sur le plateau, le dirigeant de la CFDT n’a pas hésité à condamner le mouvement, en l’opposant à des « négociations » à venir. A propos des grèves, Laurent Berger a ainsi noté : « la CFDT n’est pas tellement pour des grèves préventives, à Exxon il y a des négociations qui se poursuivent, à Total elles s’ouvrent le 15 novembre » avant d’évoquer « un accord de branche ». A la question de la journaliste : « vous dites qu’on n’avait pas besoin de cette grève ? », il a ensuite répondu de façon claire : « non, j’assume ça. »

Une position qui délégitime l’action des grévistes, en lutte pour des augmentations de salaires à la hauteur de l’inflation et des milliards de leurs patrons, mais qui tend également à légitimer les offensives qui pourraient être menées contre ces mouvements, dans un moment où certains posent la question de la réquisition des grévistes, comme Xavier Bertrand. Plutôt que défendre les grévistes, le patron de la CFDT s’érige donc comme défenseur du patronat du pétrole, un patronat qui continue d’accumuler les milliards de bénéfices en pleine crise énergétique.

Une sortie scandaleuse, dans la lignée de l’attitude de la direction de la CFDT ces derniers mois. Après avoir boycottée la journée interprofessionnelle de mobilisation pour les salaires appelée par la CGT, FSU et Solidaires, celle-ci s’est en effet empressée d’accepter les concertations avec le gouvernement sur la réforme des retraites en allant jusqu’à expliquer que « les éléments de langage laissent penser que le gouvernement souhaite une amélioration du système et de son financement. »

En condamnant les grèves dans la pétrochimie, Laurent Berger adopte la même logique : défendre le « dialogue social » à tout prix, contre toute forme de mobilisation par les méthode de la lutte de classe. A rebours de cette logique de conciliation, ce sont pourtant les grévistes de Total et ExxonMobil qui montrent comment il est possible d’arracher de véritables augmentations de salaires. Une position qui s’inscrit dans la même logique que celle de la direction du syndicat sur la réforme des retraites : négocier avec le gouvernement et empêcher que tout mouvement d’ensemble ne se déclare en France.

Les militants de la CFDT, lors du dernier Congrès, avaient déjà du amender la résolution générale du syndicat pour s’assurer qu’il soit clair que la centrale s’oppose clairement à l’allongement de la durée de cotisation. Un mandat de la base qui est en train d’être trahi par Laurent Berger qui veut se placer comme le partenaire social numéro un du gouvernement, pour qui l’objectif de la réforme est clair : allonger la durée de cotisation, d’une façon ou d’une autre. Les militants de la CFDT qui s’opposent à cette réforme sont aujourd’hui à la croisée des chemins : serrer les rangs derrière Laurent Berger qui veut accompagner la réforme de Macron, ou assumer une rupture avec un dirigeant qui condamne les grèves les plus importantes depuis la réforme des retraites de 2019.

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com