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7 de octobre de 2022 Twitter Faceboock

Guerre en Ukraine
Ukraine. 8ème vague de sanctions : l’UE continue de s’en prendre à la population russe
Antoine Weil

Ce jeudi l’Union Européenne a annoncé une nouvelle série de sanctions contre la Russie, la huitième depuis le début de la guerre en Ukraine. Une décision en réponse à l’annexion par Poutine de quatre régions ukrainiennes, qui rappelle l’engagement de l’Union Européenne dans le conflit.

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Ce jeudi l’Union européenne a annoncé la huitième série de sanctions contre la Russie, qui comprend des nouvelles interdictions d’importation à hauteur de 7 milliards d’euros. Celles-ci prévoient notamment l’interdiction d’importer des produits sidérurgiques, des véhicules, des textiles et de certains produits chimiques depuis la Russie.

Cela s’ajoute à des restrictions d’exportations, notamment de charbon et de composants électroniques, utilisés d’après l’UE pour l’industrie et la construction de matériel militaire. Le Journal Officiel de l’UE précise ainsi qu’il est mis en place « l’interdiction d’exporter du charbon, y compris du charbon à coke (utilisé dans les sites industriels russes), certains composants électroniques spécifiques (présents dans les armes russes), des articles techniques utilisés dans le secteur de l’aviation, ainsi que certains produits chimiques ».

Aussi, les 27 Etats membres de l’UE ont décidé d’un plafonnement des prix du pétrole russe importé par navire. Alors que le pétrole acheminé par navire était jusque là exempté de l’embargo sur le pétrole russe, le transport par navire sera désormais interdit lorsqu’il dépasse un prix maximum, selon un montant qui devra être fixé en accord avec les pays du G7 (qui comporte donc l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni ainsi que l’Union européenne).

Ces décisions, qui viennent compléter de nombreuses sanctions déjà en vigueur contre la Russie, interviennent en réponse à la décision de Vladimir Poutine d’annexer les quatre régions ukrainiennes de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson, partiellement conquises par la Russie. La Commission européenne justifie ainsi son action comme une « riposte à l’escalade de la Russie dans la guerre illégale qu’elle continue de livrer à l’Ukraine, qu’illustrent notamment l’annexion de territoires ukrainiens à l’issue de simulacres de ’référendums’, la mobilisation de troupes supplémentaires et la menace de l’arme nucléaire ouvertement brandie ». Aussi, des individus et entreprises proches de l’État et de l’armée russe auxquels l’UE reproche d’avoir participé à la tenue des referendums, sont sanctionnés et voient leurs avoirs gelés.

En liant explicitement ces nouvelles sanctions aux dernières avancées de la guerre, l’Union européenne rappelle ainsi son engagement dans le conflit. L’UE est en effet particulièrement active dans la guerre en Ukraine, aussi bien de par les multiples mesures d’étouffement de l’économie russe qu’elle met en place, qu’à travers l’armement que les États membres envoient à l’Ukraine, notamment la France et l’Allemagne. Elle entend désormais intensifier des sanctions déjà lourdes d’effets sur la population russe : les multiples mesures prises par l’union Européenne, (et les États-Unis) auraient par exemple provoqué une importante paupérisation de la population, comme l’estime l’économiste Agathe Demarais dans les colonnes de France Info.

Dans le même sens, l’institut officiel russe Rosstat évalue l’inflation à 15% sur un an, tandis qu’elle atteindrait 40% pour des produits comme les pâtes et le riz. Les sanctions impactent donc durement les travailleurs et la population russe, conformément aux souhaits des dirigeants occidentaux, à l’image de Bruno Le Maire qui en mars dernier espérait l’« effondrement » de l’économie russe. Pourtant, elles ne constituent en rien un frein au conflit, bien au contraire.

En effet, ces sanctions interviennent dans un contexte d’escalade et de poursuite du conflit. Le président russe, mis en difficulté sur le terrain militaire par la contre-offensive ukrainienne largement armée et appuyée par l’Otan, a réagi par un pas supplémentaire dans l’agressivité en annexant 4 régions ukrainiennes via des parodies de referendums, et annonçant également la mobilisation de 300.000 hommes tout en agitant le menace d’utiliser l’arme nucléaire.

En réaction directe, l’UE poursuit donc l’escalade en prenant de nouvelles mesures agressives. En parallèle des sanctions, la France entend aussi livrer de nouveaux canons Caesar à l’Ukraine, tandis qu’Emmanuel Macron annonçait ce vendredi la création d’un " fond spécial" de 100 millions d’euros pour que l’Ukraine puisse "acheter directement auprès de nos industriels les matériels dont elle a le plus besoin pour soutenir son effort de guerre", comme le rapporte l’AFP.

Loin donc d’être au service de la population ukrainienne victime de l’agression du régime de Poutine, l’action de l’Union Européenne vise avant tout à étendre son influence dans la région et à faire profiter les groupes de l’industrie de l’armement. A nouveau, la responsabilité des puissances impérialistes dans l’escalade du conflit rappelle que seule une voix ouvrière, indépendante de l’OTAN et de Zelensky, peut constituer une issue à la crise et à l’agression militaire de l’État russe.

 
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