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23 de septembre de 2022 Twitter Faceboock

Education Nationale
Répression syndicale dans l’éducation : Kai Terada muté, amplifions la mobilisation !
Hélène Angelou

Alors qu’il était suspendu depuis la rentrée, Kai Terada, professeur de mathématiques en lycée, vient de se voir annoncer sa mutation forcée. Face à cette mesure de répression scandaleuse, la lutte pour sa réintégration se poursuit. Seul le rapport de force permettra de l’imposer, par une grève nationale contre la répression.

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Kai Terada, professeur de mathématiques au lycée Joliot-Curie de Nanterre et représentant syndical de Sud Education 92, suspendu sans motif depuis la rentrée vient de se voir annoncer ce jeudi 22 septembre sa mutation forcée. Cette décision, prise sous couvert d’un « intérêt du service », constitue l’aboutissement d’une répression ciblée de l’institution contre un professeur militant, engagé dans toutes les luttes du secteur contre la casse de l’éducation publique.

Loin d’être un coup d’essai, ce nouveau cas de répression fait écho à une longue liste de professeurs réprimés dans l’éducation nationale pour leur engagement pédagogique et/ou militant, à l’image des professeurs de l’école Pasteur de Saint-Denis ou du lycée de Melle parmi les exemples les plus récents. Du point de vue administratif, les années Blanquer ont ainsi vu se mettre en place une nouvelle méthode de répression, aujourd’hui poursuivie par son successeur Pap Ndiaye : les mutations dites « dans l’intérêt du service » qui permettent à l’institution de réprimer administrativement sans prononcer et motiver de sanction disciplinaire.

Pour autant, depuis la rentrée, une mobilisation s’organise contre la répression visant Kai Terada. Ses collègues de Joliot-Curie se sont mis en grève, et formaient ce matin une chaîne humaine devant leur établissement en réaction à l’annonce de sa mutation.

De nombreuses équipes enseignantes ont par ailleurs exprimé toute leur solidarité à leur collègue réprimé, par le biais d’une pétition, de l’envoi de communiqués et par l’organisation de rassemblement devant la DSDEN ou le ministère de l’Éducation. Cette bataille, largement spontanée, a aussi été suivie par l’intersyndicale qui appelait ce vendredi 23 septembre à un large rassemblement devant la DSDEN du 92, afin de dénoncer la répression dans l’Éducation Nationale.

Si l’annonce de la mutation de Kai témoigne de la volonté de l’institution de poursuivre jusqu’au bout sa politique répressive, il est nécessaire pour la mobilisation, déjà importante, de se durcir également. Il y a en effet urgence à mettre un coup d’arrêt à cette politique d’intimidation et d’engager un combat d’ampleur contre la répression dans le secteur.

« Nous, on ne va pas laisser faire cette mutation ! Au travers de Kai c’est l’ensemble du secteur qui est attaqué ! », témoignait en ce sens une professeure de Joliot-Curie. A ce titre, ce vendredi a été marqué par des grèves spontanées dans quelques établissements, à l’image des lycées Voltaire, Mozart, Balzac et Romain Rolland.

Ces grèves spontanées montrent bien la nécessité d’un plan de bataille conséquent contre la répression, par la grève, seule à même d’imposer un rapport de force suffisant. En ce sens, si les directions syndicales ont décidé de boycotter le CTMEN (comité technique ministériel de l’Éducation Nationale) en réaction à la mutation prononcée à l’encontre de Kai Terada, c’est un appel à une journée de grève nationale qu’on attend désormais d’elles.

Alors que la casse de l’éducation publique conduit à une situation de crise et que la colère gronde, la lutte contre la répression est cruciale parce qu’elle incarne le premier jalon d’une riposte face aux attaques de la macronie contre les travailleurs et travailleuses de l’éducation. La répression des professeurs militants est en effet l’un des aspects de la politique de casse de l’éducation, visant à prévenir les mobilisations futures. A ce titre, la lutte contre la répression doit s’articuler à une lutte offensive, contre la casse des services publics et pour une amélioration des conditions de travail, à commencer par la question des hausses de salaires.

Soutien à Kai Terada ! Mobilisons-nous massivement pour obtenir sa réintégration !

 
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