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13 de septembre de 2022 Twitter Faceboock

Inflation
Grève nationale chez Renault pour les salaires : « c’est 300 à 400€ qui manquent sur la fiche de paye »
Arthur Nicola

Ce mardi, un appel à la grève et à la mobilisation était lancé dans les usines Renault pour réclamer des augmentations de salaires. Une première étape pour construire une mobilisation plus large à l’automne.

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Crédits photo : CGT Renault

Chez Renault, les plus bas salaires sont en dessous du SMIC depuis le 1er août. Et alors que l’inflation continue d’augmenter, que les prix de l’énergie explosent, de plus en plus de salariés passent de la précarité à la misère. C’est face à cette situation qu’une journée de mobilisation était appelée ce mardi 13 septembre.

Une journée qui a réussi à mobiliser un certain nombre d’ouvriers, pour ce qui est, du point de vue des syndicalistes, un premier jalon vers une mobilisation plus importante. « C’est une première journée, qui en appelle d’autres, pour rassembler les collègues, une première étape pour construire un rapport de force » nous résume Pascal Le Manach, de la CGT Renault Cléon (Seine-Maritime).

Il faut dire que la situation sociale chez Renault est catastrophique. Après la signature d’un accord de compétitivité par tous les syndicats (Force Ouvrière, CFDT et CFE-CGC) sauf la CGT, les conditions de rémunération ont encore baissé, avec la suppression du paiement de la pause de 20 minutes en milieu de journée. 82€ par mois en moins pour les nouveaux embauchés, qui sont payés entre 1350 et 1400€. Résultats : une pauvreté qui s’installe, avec « des salariés qui sont à découvert 7 jours après le versement de leur paye, et beaucoup d’autres qui étaient à moins de 500€ une semaine après leur paye » selon Richard Germain, secrétaire adjoint du syndicat CGT Renault Le Mans.

Les bas-salaires sont tels qu’à Cléon, des intérimaires confient partir de Renault pour revenir travailler chez McDonald’s, qui paye mieux, « 50€ par mois en plus » selon l’un d’entre eux. Face à cela, la revendication des grévistes est simple : une hausse des salaires. « Si on veut continuer à nourrir nos familles ou se loger, c’est 300 à 400€ qui manque sur la fiche de paye  » résume un cégétiste.

Face à cela, de nombreux salariés se sont donc mis en grève : au Mans, sur l’équipe du matin, 30% des ouvriers étaient en grève. A Cléon, 150 ouvriers étaient en grève le matin, et 80 sur l’équipe d’après-midi. Enfin, sur les sites franciliens de Lardy (Essonne) et Flins (Yvelines), sur les équipes du matin, 80 grévistes pour le premier et 60 pour le second. Des assemblées générales ont été convoquées, tandis que le mouvement continue à toucher les équipes d’après midi et de nuit.

Dans ces assemblées générales, c’est un discours de mobilisation qui prime : s’organiser, à la base, pour être plus fort et préparer les journées de grèves à venir, en premier lieu celle du 29 septembre. Pour Richard Germain, c’est un bon début, d’autant qu’au Mans, après quatre journées de grève en juillet, la direction n’a renouvelé aucun intérimaire s’étant rapproché ou ayant participé à la grève, qui a rassemblé, à chaque fois, près de 200 grévistes contre la suppression de la pause payée.

Mais depuis, l’été a passé, l’inflation a encore augmenté, et certains salariés se disent à bout : « plein de collègues ne sont pas partis en vacances cet été : on est pris à la gorge  », dénonce Pascal le Manach : « certains me disent que pour aller au boulot c’est 160€ de plus d’essence par mois, sans augmentation de salaire, on s’en sort plus ! ». Face à cela, la direction de l’entreprise, qui affiche des bénéfices de 967 millions d’euros en 2021. « Renault pleure la bouche pleine ! dénonce le syndicaliste manceau. Au premier semestre ils ont fait 650 millions de résultat net : le pognon il est là ».

Face à ces résultats records, et l’inflation qui continue d’augmenter, Pascal nous confie regarder le mouvement ouvrier anglais se réveiller de l’autre côté de la Manche avec espoir, avant de conclure : « la situation va s’empirer, tout le monde en est convaincu ; on n’aura pas le choix de se battre pour défendre nos salaires. »

 
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