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La Izquierda Diario
12 de septembre de 2022 Twitter Faceboock

Trahison de la gauche
Chili : la police de Boric réprime une marche hommage aux victimes du coup d’État de Pinochet
Antoine Weil

La manifestation en hommage aux victimes du coup d’Etat mené par le général Pinochet le 11 septembre 1973, contre les travailleurs chiliens et le gouvernement de Salvador Allende, a été violemment réprimée par la police du gouvernement Boric ce dimanche.

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Crédits photo : Twitter @PiensaPrensa

Ce dimanche à Santiago du Chili se tenait la traditionnelle manifestation commémorant le 11 septembre 1973. A l’occasion du 49ème anniversaire du coup d’État et de la répression meurtrière qui s’en est suivie, la marche était appelée par des associations de défense des droits de l’hommes et des partis de gauche.

Alors que cette dernière se dirigeait vers le cimetière général, en hommage aux plus de 3000 personnes tuées et près de 38 000 torturées par l’armée, les forces de répression ont attaqué la marche à coups de canon à eau.

La Izquierda Diario note que « d’après DDDH Sutra Chile [une organisation de défense des droits de l’homme] un manifestant a été blessé, subissant un traumatisme oculaire. On compte également des arrestations et des personnes frappées. » Une répression symbolique pour la première manifestation d’hommage au 11 septembre 1973 sous le gouvernement de Gabric Boric.

Élu en décembre dernier avec la promesse d’un changement radical, dans la continuité de la grande révolte de 2019, ce dernier a d’ailleurs approuvé la répression, mettant en cause la violence des manifestants. « La démocratie se construit par le dialogue, le respect de ceux qui pensent différemment, et jamais par la violence » a-t-il ainsi déclaré après la marche, sans un mot pour le militant gravement blessé à l’œil par les carabiniers, un corps militaro-policier qui a joué un rôle majeur dans la répression de la révolte de 2019 comme lors de la dictature militaire.

Les violences policières de ce dimanche ne peuvent qu’évoquer la répression du prédécesseur de Boric, Piñera, président de droite qui a tenté de mater les grandes manifestations de 2019 contre la hausse des prix, la constitution de Pinochet et pour les droits du peuple indigène Mapuche. Celui-ci avait instauré l’état d’urgence et faisant plus de 25 morts, des centaines de blessés et près de 2000 prisonniers politiques.

La répression de l’hommage populaire au 11 septembre constitue donc une trahison de plus des promesses de Boric, qui se revendique lui-même de l’héritage de Allende. Après avoir nommé sa fille ministre de La Défense, il rendait d’ailleurs ce dimanche lui aussi hommage au dirigeant socialiste qui s’est suicidé avant d’être arrêté par l’armée, alors que quelques rues plus loin sa police attaquait les manifestants.

Cet événement intervient une semaine après la défaite cinglante lors du référendum portant sur le changement constitutionnel souhaité par Boric. Suite au rejet massif du nouveau texte, qui prévoyait d’importantes garanties pour le patronat, le gouvernement a en effet effectué un tournant à droite, nommant plusieurs ministres centristes, liés au régime contre lequel se sont levés les travailleurs et la jeunesse en 2019. Dans la continuité de la militarisation du Sud du pays au service du patronat le gouvernement de Boric dévoile chaque jour un peu plus clairement la nature de son projet : canaliser la révolte de 2019 dans une solution institutionnelle, assurer la pérennité du régime et empêcher le retour de la contestation sociale, comme en témoigne la répression de l’hommage au coup d’État.

 
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