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La Izquierda Diario
5 de septembre de 2022 Twitter Faceboock

En grève !
« On ment aux parents, on manque de tout » : plusieurs lycées en grève dans le 93 pour exiger des moyens
Alexis Taïeb

Depuis la rentrée, la situation est extrêmement tendue dans l’Éducation Nationale. Dans plusieurs endroits en France, les professeurs commencent à se mobiliser, comme dans le 93, où plusieurs lycées en grève ont convergé devant le rectorat, à Bobigny, ce lundi.

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Ce lundi 5 septembre, plusieurs établissements du secondaire, de la Courneuve, Stains, Bondy, Épinay et Aubervilliers, étaient en grève en Seine-Saint-Denis. Un rassemblement s’est tenu devant la DSDN (Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale) à Bobigny, afin de dénoncer les conditions terribles de rentrée, que ce soit du côté des élèves, comme des enseignants.

En effet, alors que le manque de moyens est de plus en plus criant dans l’Education Nationale, la situation que dénonçait, ce lundi, les professeurs du 93, et qui a déclenché leur colère, concerne les classes de STMG, dont la capacité est limitée normalement à 24 élèves par classe. Cependant, en toute fin d’année, le rectorat a annoncé que les effectifs allaient passer à 28 élèves, explique le communiqué du Lycée Jacque de Brel, à La Courneuve. Plus largement, les professeurs dénoncent l’augmentation de l’ensemble des effectifs dans les classes, et le manque de moyens et de personnels.

En conséquence, les classes sont surchargées, jusqu’à 30 élèves. Une situation ingérable pour les professeurs. C’est ce que dénonce Dacha, professeur d’anglais au lycée Jean Renoir (Bondy) : « 24 élèves, c’était déjà tendu. A 30, ce n’est pas possible. On se moque de nous » explique-t-elle avant de continuer « on ment aux parents, on manque de tout : infirmières, assistantes sociales… ». Une situation qui devait arriver pour l’enseignante, qui dénonce la politique de casse du gouvernement : « Depuis 20 ans, on sait que l’on va avoir de plus en plus d’élèves, mais le gouvernement supprime des postes et ferme des classes au lieu d’en créer. »

Face à cette situation, les grévistes du lycée Feyder à Epinay-sur-Seine revendiquent dans un communiqué l’ouverture de classes supplémentaires, a fortiori dans un contexte où il reste des étudiants de STMG sans affectation dans le département. Mais cette solution implique de recruter des enseignants. Autrement dit, une politique contraire à celle du gouvernement qui cherche à limiter toujours plus les dépenses du service public pendant qu’il augmente celles de l’armée…

« La réussite de nos élèves est menacée » peut-on lire dans le communiqué du lycée Jacque de Brel, dont les professeurs ont décidé, face au silence du rectorat, de voter la grève en Assemblée générale le 31 août. Aujourd’hui, les grévistes demandent à être reçus par ce dernier, avec les autres établissements en grève. Dans leur communiqué, les professeurs interpellent également le ministre Pap N’Diaye, nouvelle caution du gouvernement, qui enchaînait des promesses pour la rentrée bien éloignées de la situation actuelle, où les professeurs subissent les effets des politiques de casses successives effectuées par les gouvernements depuis des années.

La situation dénoncée par les professeurs du 93 est le reflet direct de la crise globale qui touche l’Éducation Nationale, à savoir un manque de moyens de plus en plus criant (4 000 professeurs manquants pour la rentrée) qui affecte directement les conditions de travail des professeurs et d’étude des élèves, en particulier dans les établissements où les inégalités sociales sont déjà très importantes.

En dehors de l’Ile-de-France, d’autres grèves ont eu lieu ce lundi ou se préparent. Au Mans, le lycée Marguerite Yourcenar était également en grève hier afin de revendiquer des moyens. A Grenoble un rassemblement est prévu le jeudi 8 septembre, devant le rectorat. Du côté des classes maternelles, les ATSEM se sont mobilisés ce lundi.

Pourtant, malgré cette colère, le seul horizon proposé par les directions syndicales reste la date interprofessionnelle du 29 septembre. Si celle-ci doit servir de point d’appui pour penser un véritable plan de bataille pour l’ensemble du monde du travail, il y a urgence à construire un véritable plan de bataille en reconductible autour de revendications qui donnent envie de se battre. En ce sens, le lycée Feyder (Epinay) et Renoir (Bondy) ont décidé de reconduire la grève pour mardi.

 
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