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16 de août de 2022 Twitter Faceboock

Ecologie
Crise climatique et casse du service public : les incendies et la sécheresse frappent la Bretagne
Julia Royer

En Bretagne, une sécheresse inédite et des incendies se multiplient dans une région habituellement préservée. Face aux incendies, le manque de moyens se fait cruellement sentir.

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Une sécheresse et des incendies inédits en Bretagne

La semaine dernière, au sein de la forêt de Brocéliande, plus de 400 hectares de végétation partaient en fumée. Un incendie violent, qui a mis la lumière sur la situation critique dans une région habituellement épargnée par les feux. Pourtant, déjà en juillet, un incendie avait frappé les Monts d’Arrées, brûlant plus de 4000 hectares. Si le feu à Brocéliande est maintenant fixé, il aura nécessité une intervention massive avec plus de 400 pompiers et des bombardiers d’eau venant de Suède.

Depuis 2 mois, la Bretagne est, comme l’ensemble de la côte atlantique, en proie à une sécheresse importante. Après un hiver sec dans la région, les réserves des nappes phréatiques étaient au plus bas avant d’entamer l’été. Par la suite, en l’absence des épisodes pluvieux habituels dans la région pendant l’été, la sécheresse a été importante, avec des cours d’eau quasiment à sec et une végétation extrêmement inflammable.

Aux incendies que ce contexte a favorisés, s’ajoute la pénurie d’eau. Comme le note Reporterre, plus d’une centaine de communes sont actuellement ravitaillées en eau par camion, du jamais vu depuis la sécheresse de 1976.

Une situation alarmante dans une région habituellement préservée qui vient montrer une fois de plus l’accélération de la crise écologique. Comme le résumait l’année dernière Christophe Cassou, climatologue rédacteur du GIEC : « Nous sommes entrés dans le dur ». L’Europe traverserait en effet actuellement sa pire sécheresse depuis 500 ans

Face aux incendies, le gouvernement continue la casse du service public

Les feux de forêts et la sécheresse qui se déroulent en ce moment en Bretagne ont par ailleurs révélé le manque criant de moyens pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique. En Bretagne, dans certaines casernes, le personnel baisse alors même que les risques d’incendies sont toujours plus importants. En octobre 2021, les pompiers de Saint Brieuc avaient ainsi lancé un appel au secours face au manque de personnel.

Cet appel des pompiers de Saint-Brieuc est loin d’être un cas isolé. Il est le résultat de la logique du gouvernement : faire des économies sur le personnel et sur les moyens dans les secteurs qui ne sont pas profitables immédiatement. De même, les effectifs de l’Office national des forêts (ONF) ont fondu au niveau national passant de 13.000 salariés en 2000 à 8.000 aujourd’hui. En juin 2021, l’Etat annoncé encore la suppression de 450 postes de gardes forestiers alors qu’en baissant les effectifs, il détériore l’entretien des forêts nécessaire à la prévention d’incendie.

La responsabilité du gouvernement est d’autant plus grande que ces canicules, sécheresses et incendies, sont une conséquence attendue depuis des dizaines d’années du réchauffement climatique. Le premier rapport du GIEC en 1990 mentionnait ainsi déjà l’augmentation à venir des feux de forêt. Mais pour l’Etat et les intérêts du patronat, la priorité est ailleurs : alors que les pompiers manquent de moyens, que la flotte d’avions permettant de faire face aux incendies est ridicule (26 avions vieillissants dont 12 canadairs), et que les effectifs de l’ONF subissent d’importantes pertes, la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur pour 2022-2027 prévoit le doublement des effectifs policiers d’ici 2030 et un budget de 15 milliards d’euros supplémentaire soit une augmentation de 25 % par an. Autant de moyens qui pourront être déployés pour réprimer les mobilisations des pompiers, comme l’avait fait Macron en 2020. Une fois de plus, la situation en Bretagne vient rappeler qu’il n’y a rien a attendre de l’Etat sur la question de l’écologie et de la lutte contre les impacts du réchauffement climatique. Pour stopper cette crise et nous adapter à ses conséquences déjà à l’œuvre, il est nécessaire de prendre nos affaires en main et de nous organiser face au patronat et à l’Etat.

 
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