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15 de août de 2022 Twitter Faceboock

Mouvement ouvrier
« Mise au travail » des allocataires du RSA : Macron précise le calendrier de son offensive
Rafael Cherfy

La future réforme du RSA qui vise à forcer les allocataires à travailler « 15 à 20 heures par semaine » sera expérimentée dans les prochains mois ont annoncé les Échos. Le premier pas d’une offensive historique contre les plus précaires, qui concerne l’ensemble des travailleurs.

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Crédits photos : AFP

Jeudi 17 mars dernier, dans le cadre de sa campagne présidentielle, Macron annonçait une réforme du RSA visant à conditionner son versement à « 15 ou 20 heures d’activité hebdomadaire permettant d’aller vers l’insertion professionnelle ». Une véritable déclaration de guerre aux Français les plus précaires, qui perçoivent 598,54€ par mois et dont 65% survivent déjà en dessous du seuil de pauvreté.

Début août, Les Echos ont dévoilé le calendrier de la réforme. Celle-ci fera l’objet d’une première phase d’expérimentation du dispositif à l’automne qui concernerait « dizaine de territoires pilotes dans 5 à 10 départements » dans le Nord, les Alpes-Maritimes ou encore la Somme. L’objectif est ensuite « généraliser le dispositif début 2024. »

Cette phase de test qui constitue le premier pas d’une offensive historique contre les allocataires des minimas sociaux, et plus largement contre l’ensemble des travailleurs. D’abord, il s’agit d’intensifier de façon inédite le niveau de flicage et les obligations des personnes au RSA, dont la DARES notait en 2019 que 99% d’entre elles sont soumises aux « droits et devoirs » déjà liés à cette prestation, et 40% à ceux imposés par Pôle Emploi.

Ensuite, une telle réforme du RSA ouvre la voie à la création d’un nouveau type d’emploi ultra précaire qui ne dit pas son nom : en dessous du SMIC, sans droits syndicaux, ni validation de droits à la retraite. A propos des activités concernées par les 15 à 20 heures, Gabriel Attal évoquait en mars : « des sessions de formation, des mises en situation professionnelle dans des entreprises ou des collectivités publiques pour être en contact avec une activité professionnelle » ou « des activités d’engagement au service de l’intérêt général ».

Cependant, une fois l’obligation d’activité imposée (en réalité renforcée), rien n’empêche d’ouvrir la voie à des contrats d’un nouveau type, à la sauce mini-job. Un type d’emploi dérogatoire au Code du travail qui rappellerait les emplois précaires déjà existant dans le secteur de l’insertion par l’activité économique, qui comptait 134.000 salariés en 2018, ou encore dans le secteur de « l’aide par le travail », destiné aux travailleuses et travailleurs handicapés, mais à une échelle sans précédent.

La logique politique qui motive le gouvernement est loin d’être novatrice. Sur le plan idéologique, il s’agit de stigmatiser les bénéficiaires des minimas sociaux comme étant des « feignants » qu’il faudrait « mettre au travail ». C’est sur cette base que Macron a mené une première réforme de l’assurance-chômage et prépare une nouvelle réforme « XXL » incluant l’indexation des indemnités sur la conjoncture économique. En parallèle, on multiplie au nom de « l’insertion » les emplois précaires, comme les services civiques rémunérés seulement 473 euros par mois, l’apprentissage ou les travailleurs sont payés en pourcentages du SMIC, ou encore les contrats d’engagements jeunes. C’est donc une même logique qui revient systématiquement à transformer des travailleurs privés d’emplois indemnisés en des travailleurs pauvre.

Face à cette attaque et au programme de guerre sociale que nous promet Macron pour la rentrée, il faut opposer une mobilisation à la hauteur qui unit autant les travailleurs privés d’emplois que les travailleurs en poste. Seule une mobilisation unitaire qui pose la question de la grève permettra de faire reculer Macron et son projet de casse sociale.

 
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