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La Izquierda Diario
29 de juin de 2022 Twitter Faceboock

#poetryGate dans l’Education
Pas de répression pour un poème ! Rassemblement de soutien jeudi matin devant le rectorat
Yano Lesage

Pour avoir lu une motion-poème dénonçant le caractère dogmatique et discriminant d’une formation « laïcité » organisée dans son établissement, lors d’un conseil d’administration, un enseignant du lycée Marcelin Berthelot à Pantin, se voit convoqué au rectorat de Créteil dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Cette vague réactionnaire et répressive dans l’éducation, qui s’en prend aux enseignant.e.s et aux élèves, doit cesser : toutes et tous devant le rectorat de Créteil, ce jeudi 30 juin à 10h30 !

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Pas-de-repression-pour-un-poeme-Rassemblement-de-soutien-jeudi-matin-devant-le-rectorat

« Présents parce qu’obligés un matin de novembre,

Les collègues d’un lycée venus la messe entendre

Furent surpris pour le moins du discours entendu.

De dialogue, il n’y eut point, les questions pourfendues. »

Ainsi commence le poème rédigé collectivement par les personnels du lycée Marcellin Berthelot de Pantin et lu en Conseil d’administration par un enseignant élu.

« De la laïcité, des affiches de campagne,

On a vite retrouvé les sombres amalgames. »

La motion-poème, en alexandrins, dénonce le caractère profondément dogmatique et réactionnaire d’une formation obligatoire intitulée « Laïcité et valeurs de la République » proposée au sein de cet établissement, comme dans de nombreux autres au cours de l’année, et qui, dans la droite lignée de la doctrine de Jean-Michel Blanquer, instrumentalise la question de la laïcité au service d’une politique de stigmatisation des tenues des jeunes filles supposément musulmanes et de répression des enseignant.e.s qui refuseraient de se soumettre à cette injonction discriminatoire.

Une formation aux allures d’une vraie « messe » comme le caricature le texte.

« Acquiescer sans rien dire, et l’échange banni,

À leurs propos souscrire, mais répondre, nenni.


Non, infantilisés, soupçonnés sans détour,

On nous a menacés, main de fer sans velours,


D’être photographiés, convoqués tour à tour,

Par un recteur caché, preuve aussi de bravoure. »

Le protocole de répression ne s’est ainsi pas fait attendre, et les menaces dénoncées dans la motion ont aussitôt été mises à exécution, aux regards de la double convocation de l’enseignant auprès du Rectorat de Créteil, de la plainte pour diffamation déposée par les inspecteurs en charge de la formation – ayant aboutie à un non-lieu – et de la procédure disciplinaire ouverte à son encontre par les autorités administratives.

Cet acharnement répressif n’a qu’un objectif : faire taire tout mouvement d’indignation de la part du corps enseignant vis-à-vis d’une politique discriminatoire qui sévit dans les établissements scolaires. Cette politique discriminatoire prend sa source dans l’idéologie de l’extrême-droite qui a reconfiguré ses théories racistes en islamophobies et s’est appuyé pour cela, sur le concept de laïcité. Et elle a été largement relayée par le précédent ministère : en proposant d’interdire l’accompagnement scolaire pour les mamans voilées, en dénonçant les combats « islamo-gauchistes » et en menant une lutte contre le « wokisme » à l’école, Jean-Michel Blanquer n’a fait que renforcer la déferlante réactionnaire et a décidé de criminaliser tout comportement de lutte contre les discriminations dans les écoles et les lieux d’enseignement. Cette offensive s’inscrit dans la droite ligne de la loi de 2004 sur le port des signes ostentatoires à l’école qui visait explicitement les jeunes filles scolarisées de confession musulmane.

Cette offensive réactionnaire forge le terrain de pratiques discriminatoires qui se multiplient dans les établissements scolaires : comme cette jeune fille au lycée Charlemagne, menacée et humiliée par une CPE parce qu’elle portait le voile avant de se rendre à son épreuve de bac de Français.

Pour soutenir le collègue de Pantin, et toutes les formes de répression et d’atteinte à la liberté d’expression dans l’Éducation, soyons nombreux ce jeudi 30 juin au Rectorat de Créteil, à 10h30, heure à laquelle l’enseignant est convoqué pour entretien disciplinaire. Aucune sanction pour l’enseignant ! Stop aux mesures discriminatoires dans les établissements et à la censure et la répression pour celles et ceux qui les dénoncent !

Plus d’informations sur l’évènement Facebook : https://facebook.com/events/712789730006832/

 
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