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La Izquierda Diario
24 de juin de 2022 Twitter Faceboock

Violences patriarcales
Violences sexistes et sexuelles : 8 femmes témoignent contre le youtubeur Léo Grasset
Ana Demianoiseau

Jeudi 23 juin, Mediapart a publié les témoignages de huit femmes qui affirment avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles du youtubeur Léo Grasset, de la chaîne DirtyBiology.

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Les huit personnes qui ont pris la parole pour Mediapart font également toutes partie du monde de YouTube. Elles affirment avoir été agressées dans le cadre d’une relation professionnelle et/ou amoureuse avec l’intéressé. Les faits d’accusations portent sur des degrés de gravité très différents allant des insultes à caractère sexuel, du harcèlement, au viol. Chacune affirme avoir été profondément marquée physiquement et psychologiquement par le comportement de Léo Grasset. Les faits s’étalent sur plusieurs années et débutent au milieu des années 2010. Dans chaque cas, le YouTubeur bénéficie d’une notoriété plus élevée que sa victime.

Léo Grasset qui a une communauté de plus d’1,3 million d’abonné.es est un personnage très influent. Il est également auteur de BD et cocréateur de la chaîne Vortex coproduite par Arte qui a été lancée en 2019. Les huit femmes qui l’accusent dénoncent le rapport de force et de sexisme qu’il a instauré avec elles. Dans l’article de Mediapart, Viviane Lalende de la chaîne « Scilabus » parle d’un « climat macho » dans Vortex. Elle affirme : «  Léo avait eu l’idée de Vortex : la hiérarchie, c’était lui en mâle alpha  ». L’enquête menée par les journalistes de Mediapart montrent que Léo Grasset use des mêmes comportements qui conduisent toujours à terme à une perte de confiance en soi, voire des problèmes de santé mentaux et physiques chez la victime. Ses comportements sont décrits comme instables et toxiques : le youtubeur alternerait entre une sur-présence pouvant aller jusqu’au harcèlement, à des dénigrements extrêmement violents de la victime. Par ailleurs, il userait de sa notoriété pour étouffer les accusations et décrédibiliser les victimes.

Lisa*, une Youtubeuse qui a décidé de rester anonyme, a pris la parole à propos du viol que lui aurait fait subir Léo Grasset en 2016. Suite à cette agression, de nombreuses et nombreux témoins affirment qu’il a détruit la réputation de la vidéaste qui n’avait à l’époque qu’une petite vingtaine d’années et qui était amateure. Il n’hésite pas à la traiter de « stalkeuse », « psychobitch » ou de « mytho », que ce soit via des discussions interpersonnelles ou sur des discords. Désormais, de nombreuses personnes affirment qu’elle aurait eu une ascension professionnelle sur la plateforme beaucoup plus importante si Léo Grasset ne l’avait pas décrédibilisée en permanence.

En réalité, ce qu’il qualifie de « rumeurs » est remonté à ses oreilles depuis 2019. Comme dans de nombreux cas de violences sexistes et sexuelles et à l’image des nombreux procès en diffamation qui sont attentés à des femmes qui prennent la parole publiquement, Léo Grasset nie en bloc toutes les accusations. Suite au lancement du hashtag #BalanceTonYoutubeur en 2018, de nombreux cas de violences dans le milieu YouTube ont été mis en lumière. En se basant sur les manipulations que Norman Thavaud, TheKairi, VodK…

Le milieu des vidéastes n’est évidemment pas exclu de ces violences, mais ces révélations viennent conforter le fait que la parole continue de se libérer malgré les intimidations. Nous devons bien sur apporter notre soutien à ces femmes qui prennent aujourd’hui la parole et poursuivre le combat de l’émancipation face à toutes les oppressions qui gangrènent notre société et sont profondément lié à la structure patriarcale et capitalisme de celle-ci.

*Le prénom à été changé.

 
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