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La Izquierda Diario
10 de juin de 2022 Twitter Faceboock

Un Green New Deal à la française
Ecologie. Peut on faire confiance à la NUPES pour sauver la planète ?
Alberta Nur

Après 5 années de Macron et de Greenwashing une partie de la jeunesse a voté pour le programme de l’Union Populaire dans l’espoir de répondre à l’urgence climatique. A l’heure ou Mélenchon propose un troisième tour électoral pour imposer son programme dans le cadre d’une alliance avec le PS et EELV, il faut se poser la question : peut-on laisser le sort de la planète dans les mains de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) ?

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On peut s’accorder avec l’Union Populaire et Mélenchon sur la nécessité d’une action urgente pour le climat. Le GIEC a sonné l’alarme, il nous reste 3 ans pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre si l’on veut rester en dessous du seuil de 1.5°C degrés. Face à la crise climatique, l’Avenir en commun dénonce le « Greenwashing » des mesures prises pendant le quinquennat Macron, notant que : «  son bilan révèle et trahit son incapacité à planifier la bifurcation écologique et à atteindre des objectifs de progrès humain » et prône une action urgente. Lors des élections présidentielles, le programme écologique de l’Union Populaire a été encensé par Greenpeace ou encore le Shift Project et quelques figures du mouvement climat ont rejoint le parlement de l’Union Populaire. Pourtant, si l’Union Populaire critique le programme d’Emmanuel Macron et son inaction climatique, l’Avenir en commun ne pointe pas la responsabilité et les limites structurelles du système capitaliste face à la crise climatique.

Faire confiance aux patrons pour opérer une transition écologique : l’exemple de la règle verte

Le programme écologique de l’Union populaire de la France insoumise s’articule autour de la notion d’une « bifurcation écologique » pour planifier l’économie et respecter la « règle verte » Avec la concrétisation de la NUPES, ce programme a été décliné sur plus de 130 mesures réparties dans diverses catégories.

La règle verte stipule que : « la France se fixe ainsi l’obligation de ne plus prélever sur la nature plus de ressources renouvelables que ce qu’elle peut reconstituer, ni de produire plus de pollutions et de déchets que ce qu’elle peut supporter. » Mélenchon entend l’imposer en « incitant fortement » les entreprises via « la modulation de l’accès aux moyens publics (aides et subventions, accès au crédit) », « l’élargissement et la protection des droits d’intervention des institutions représentatives du personnel au sein des entreprises (rétablissement des CHSCT et des comités d’entreprise) et des délégué·es syndicaux » ou encore « des réquisitions d’intérêt général contre toute tentative de délocalisation d’entreprises stratégiques contraire aux intérêts fondamentaux de la Nation ».

Concrètement, la règle verte se résumerait pour les entreprises à déposer une comptabilité certifiée par un organe public de leurs émissions directes et indirectes de GES, puis de s’engager sur des trajectoires de diminution, et, pour le secteur industriel, l’obligation de fabriquer des produits éco-conçus. Une règle qui laisse entre les mains du patronat les choix techniques et de modalités de production. Or s’il est bien quelque chose qui nous a mené à la crise actuelle, c’est que le patronat décide comment et pourquoi on produit, au détriment de la majorité de la population.

De plus, la « règle verte » n’est rien de plus qu’un prolongement de la loi n° 2017-399 relative au devoir de vigilance. Cette loi impose sur le papier aux sociétés mères de grands groupes transnationaux de prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement. Sans surprise, cela n’empêche pas ces groupes de détruire toujours plus l’environnement. Comme l’explique Notre Affaire à Tous dans des rapports qui rendent compte de l’activité des principales entreprises et multinationales françaises et de leur prise en compte des questions climatiques, celles-ci bafouent toutes les réglementations et continuent de produire et de polluer comme bon leur semble : « le constat est alarmant : quatre ans après l’adoption de la loi, les entreprises n’adaptent toujours pas leur comportement face à la crise climatique et aucune entreprise étudiée ne se conforme pleinement aux exigences de la loi sur le devoir de vigilance. » Les rapports mettent aussi en avant l’opacité avec laquelle les entreprises prennent leurs décisions et mènent leur activité. Le cas le plus emblématique est celui de Total, qui a menti pendant plusieurs dizaines d’années sur ses activités pétrolières pour protéger ses profits.

La planification écologique : par qui et pourquoi ?

La notion de planification est au cœur du programme écologique de la NUPES. Pendant les présidentielles, le leader insoumis a réussi à imposer cette notion, qui désigne l’idée qu’il faudrait prévoir et anticiper les quantités produites pour rationaliser et optimiser la production. Alors que les critiques d’une « croissance infinie dans un monde fini » sont en vogue, Mélenchon prétend mettre à l’ordre du jour un questionnement sur notre manière de produire face à l’actualité brûlante de la crise climatique.

Au cours de la campagne, cette idée a infusé jusque chez les pires ennemis de la planète, a l’instar de Macron, ou encore Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, qui a déclaré être en faveur d’une planification écologique, avant de demander dans cette optique une augmentation des « investissements verts » pour aider les entreprises.

Le programme de la NUPES, dans une logique keynésienne, prévoit « un plan massif de 200 milliards d’euros sur cinq ans », pour financer la transition énergétique. Pour savoir où iraient ces milliard, il suffit de se rappeler qu’en 2020, la France Insoumise avait soutenu le don de milliards d’argent public au patronat, et même estimé, alors, qu’il aurait fallu en augmenter les montants.

En réalité, les grands patrons, responsables de la catastrophe climatique, sont conscients de la crise en cours, et comptent bien en tirer profit en quémandant des aides publiques sous couvert d’une conscience écologique prétendument nouvellement acquise. Le programme de la NUPES , en remettant totalement l’organisation de cette planification dans les mains d’une commission, qui réunit en son sein ONG, associations, citoyens et … des chefs d’entreprises, promet de rejouer le désastre actuel. Une planification aux mains des patrons et des gouvernements, sans remettre en cause leur pouvoir sur l’économie, reviendrait à produire une -nouvelle- « incitation » -accompagnée d’un chèque mirobolant de l’Etat- à « faire mieux ».

Cette logique d’une planification qui s’accompagne d’un investissement massif de liquidité dans l’économie, est similaire à celle de la politique du Green New Deal portée notamment par Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez ou Elisabeth Warren et qui a montré ses limites, de l’autre côté de l’Atlantique. L’idée peut se résumer ainsi : arroser d’aides publiques les entreprises, afin de les accompagner dans un processus de transition énergétique qui inclut la création de nouveaux « emplois verts » et d’un plan général de développement des transports. En clair, il s’agit de donner plus de millions aux entreprises milliardaires, responsables du désastre pour qu’ils construisent et dirigent la résolution de la crise climatique.

Cet espoir de réconcilier les intérêts capitalistes avec la préservation de l’environnement est utopiste. Comme nous l’expliquions dans la déclaration de la Fraction Trotskyste de la Quatrième Internationale sur le Climat organisation dont les militants de Révolution Permanente sont membres : « Le mode de production capitaliste est en totale contradiction avec la nature et le développement naturel. Pour le capital, le facteur déterminant est purement quantitatif. La compétition féroce oblige chaque capitaliste à chercher constamment des façons de remplacer les travailleurs par des machines qui augmentent la productivité du travail autant que la quantité de marchandises produites et donc, finalement, la quantité de ressources naturelles utilisées. La répétition constante de ce cycle de production et de reproduction du capital épuise les ressources, sans prendre en compte le temps nécessaire à leur production et à leur régénération naturelle. La cause de ce développement destructeur, plus que l’irrationalité capitaliste, est sa logique profonde. Il est le produit logique d’un système économique dont le moteur est la soif de profit des capitalistes. »

Une puissance verte : le Greenwashing de l’impérialisme français.

Au travers « d’un protectionnisme écologique » et d’une « nouvelle diplomatie écologique à l’échelle internationale », le programme de L’Union Populaire veut construire une “puissance verte” et laver les mains des grandes puissances impérialistes. Pourtant, celles-ci ont une responsabilité criminelle dans la crise climatique. Les entreprises des pays impérialistes tirent profit de normes sociales et environnementales faibles ou inexistantes dans les pays sous domination impérialiste pour produire des marchandises et extraire des ressources à moindre coût, ou encore écouler des stocks de marchandises d’anciennes générations ou dangereuses avec des conséquences dramatiques. En effet, 90% des 9 millions de décès annuels dus à la pollution se concentrent dans les pays à faibles et moyens revenus.

Sous couvert d’écologie, c’est une politique de préférence nationale pour augmenter la compétitivité des produits français qui est défendue avec la mise en place d’un « bouclier douanier via une taxe kilométrique ». La NUPES revendique « un protectionnisme écologique et solidaire pour éviter que des produits fabriqués dans des pays à faible protection environnementale et sociale ne soient importés en France, en contournant ainsi les obligations définies ». Or, le capitalisme étant basé sur la recherche d’une main-d’œuvre toujours plus à bas coût, on ne saurait enrayer la destruction de la planète par de vagues mesures protectionnistes qui, en plus d’être difficilement réalisables, mettent les travailleurs en concurrence les uns avec les autres. Le programme de la NUPES voudrait maintenir une hiérarchie entre les grandes puissances impérialistes et les pays qui vivent sous leur domination et subissent les conséquences les plus dramatiques de la pollution et ses désastres.

Un tel programme vise à renforcer la puissance politique et économique de la France, et à limiter la résolution de la crise écologique aux intérêts français. En effet, pour permettre une « autosuffisance alimentaire » ou encore des « plans d’autonomie énergétique », la NUPES ne précise pas où seront pillées les ressources nécessaires. Or, ce verdissement intérieur de la France repose forcément sur une exploitation de marchés extérieurs : un plan d’autonomie énergétique ou encore la rénovation de 700 000 logements par ans nécessitent par exemple des quantités astronomiques de sable, des terres rares pour certains types d’éoliennes, des métaux, du ciment… autant de matières premières pour lesquelles la France ne peut revendiquer une quelconque « autosuffisance ». C’est aux côtés d’Europe Ecologie les Verts, qui a soutenu la répression brutale de l’État Français face aux révoltes contre la vie chère en Guadeloupe que, loin d’une écologie de rupture, le programme écologique de la NUPES est une défense de la priorité nationale pour repeindre en vert l’impérialisme français

Il s’agit au contraire pour les travailleurs du monde entier de se coordonner, et comme l’expliquait Adrien Cornet : « La pollution c’est comme le nuage de Tchernobyl, elle ne s’arrête pas aux frontières. Notre solidarité de classe non plus : les travailleurs de Petrobras au Brésil nous ont apporté leur soutien en dénonçant le Greenwashing de Total qui rachetait toutes les concessions pétrolières parce qu’ils ont les mêmes intérêts que nous en tant que travailleurs, celui de nourrir leur famille en protégeant notre environnement et la planète sur laquelle on vit. Partout dans le monde, en Ouganda, au Mozambique au Brésil, en France et ailleurs, les travailleurs, la jeunesse et les militants écolos doivent construire ensemble un rapport de force pour leur arracher les moyens de production. »

NUPES : une écologie pour gouverner

Loin de la perspective d’une lutte internationaliste pour sauver le climat, le programme de la France Insoumise et de la NUPES est en dernière instance une écologie de gouvernement. Avec l’Union Populaire, il s’agit de durcir les réglementations en direction des entreprises pour les contraindre à changer leurs pratiques, et de procéder à quelques nationalisations qui ne remettent en aucun cas le pouvoir du patronat sur la production en question. Le projet de l’Union Populaire cherche à faire pression sur ces mêmes multinationales, pour qu’elles effectuent une transition écologique. Comme l’explique François Ruffin dans son livre Il est où, le bonheur aux éditions Les liens qui libèrent «  Je suis pour encadrer le marché, pas pour une élimination de la propriété privée. Je ne suis même pas pour une élimination de la concurrence  ».

Par-delà les illusions véhiculées par le programme de la NUPES, c’est la perspective d’un mouvement d’ensemble pour prendre le pouvoir sur les entreprises, changer la manière de produire et d’organiser le monde qui remise aux calendes grecques. Effaçant toute perspective de lutte contre les fossoyeurs de la planète, le « 3eme tour électoral » proposé par la NUPES place tout espoir de changement dans les élections d’une Vème république décriée encore il y a peu du côté de la FI, pour son caractère antidémocratique et réactionnaire. En sus de canaliser la colère contre la crise climatique et la nécessité de se mobiliser pour le climat dans un débouché institutionnel, la FI réhabilite en passant un des pires ennemis de l’écologie et des classes populaires, comme le Parti Socialiste., grand défenseur ces dernières années -faut-il le rappeler- de la finance verte et de la Cop 21 quand il n’était pas trop occuper à réprimer la ZAD de Notre Dame des Landes.

Cela n’est pas sans conséquence sur le programme écologique de la NUPES. Sur ce terrain un certain nombre de choix programmatiques constituent une évolution et une clarification sur la droite et les accords signés contiennent des reculs importants. Ainsi après que EELV ait voté l’ouverture à la concurrence de la SNCF, on ne s’étonnera pas que la mouture commune de la NUPES reste très floue sur cette question. En outre, si aux côtés du parti communiste LFI défend la « la renationalisation d’EDF, d’ENGIE, des autoroutes et des aéroports » l’accord avec le Parti Socialiste se contente de proposer « le développement des services publics, le refus de leur privatisation ou de leur ouverture à la concurrence ». Plus largement, si le dévoilement du programme écologique de la NUPES avait été finalement confié à Bayrou et EELV, ce n’était pas seulement pour une question de forme. Ainsi la nécessité d’en finir avec la destruction de la planète est évoquée, mais sans jamais mettre en cause la mainmise du patronat sur les énergies clés. En bref, un programme qui fait du patronat un interlocuteur privilégié et en parfaite cohérence avec la stratégie du capitalisme vert d’EELV et du PS.

Le climat n’attend pas : pour une écologie aux mains des travailleurs et de la jeunesse !

Le GIEC a sonné l’alarme dans son dernier rapport en expliquant qu’il fallait baisser les émissions de 43 % d’ici à 2030 pour rester en dessous de 1.5°C. Dans ce contexte, les réunions annuelles des gouvernements apparaissent largement comme du « blabla » comme l’a bien dénoncé Greta Thunberg aux côtés de milliers de jeunes mobilisés : « ce n’est un secret pour personne que la COP 26 est un échec [...] beaucoup commencent à se demander ce qu’il faut faire pour que les gens au pouvoir se réveillent [...] Mais soyons clairs, ils sont déjà réveillés. Ils savent exactement ce qu’ils font ».

En effet, les mesures prises par la COP26 sont symptomatiques puisque les « engagements climatiques » présentés par les États correspondent à une hausse des émissions de 14% d’ici à 2030 comme le rapporte le Monde.

Dans ce contexte, la politisation autour des enjeux climatiques est exponentielle, notamment dans la jeunesse. Si 50% des jeunes souffriraient d’éco anxiété et auraient peur pour leur avenir, cette s’accompagne d’une rage grandissante face à l’inaction des responsables politiques. Dans une étude de l’université de Bath a Claverton Down qui a interrogé 10 000 jeunes de 18 à 24 ans dans 10 pays sur le rapport à la crise climatique, on observe que seulement 30% des jeunes interrogés font confiance à l’État pour la résoudre. L’étude explique ainsi « Une grande partie des jeunes considèrent que les gouvernements ont échoué dans leur connaissance et leur action à propos de la crise. Ils vivent comme une trahison et un abandon envers la jeunesse et les génération futures le manque d’action cohérentes urgentes pour répondre aux défis climatiques/ à leurs demandes concernant les défis climatiques ».
Avec la NUPES, les “grèves pour le climat” ne seraient que des leviers pour augmenter la pression sur le gouvernement capitalistes. Notre perspective, c’est celle d’une grève mondiale pour le climat, qui associerait les salariés des entreprises des grandes industries et la lutte contre le changement climatique et exigerait des actions contre la propriété privée, source de la soif infinie de profits des grands capitalistes.

Ce n’est qu’aux côtés du monde du travail que la jeunesse pourra poser la question du contrôle sur la production et la néccesité darracher les moyens de production aux capitalistes. L’exemple des salariés de Grandpuits, qui ont fait une grève contre un plan de licenciement brutal de l’entreprise est parlant pour dessiner les perspectives d’une écologie anticapitaliste. Les travailleurs de Grandpuits ont dénoncé le Greenwashing de Total, qui défendait les suppressions d’emplois au nom de l’écologie et montré que la transition écologique ne pouvait se faire qu’en lien avec les salariés qui connaissent le mieux l’outil de travail. Adrien Cornet, militant CGT dans l’entreprise, explique ainsi : « Dans le cas des raffineries, en attendant d’en finir avec les énergies fossiles, produire sous contrôle ouvrier permettrait de réduire les dégâts écologiques. Par exemple, lors d’un défaut de maintenance entraînant un rejet Air/Eau plutôt que de vouloir à tout prix continuer à faire tourner la machine à profit quitte à polluer comme le fait le patronat, nous arrêterions l’outil de travail et nous ferions en sorte de ne pas polluer . »

L’urgence est à l’expropriation des secteurs stratégiques de l’économie que sont l’énergie et les transports sous contrôle ouvrier, pour une production éco responsable à rebours de la loi du profit. Il s’agit de revendiquer la levée totale du secret des affaires, qui permet aux entreprises de mener leurs activités dans un secret criminel. Loin d’être une garantie pour la "concurrence" et le “bon fonctionnement des marchés”, il s’agit d’un secret qui protège la course des entreprises dans leurs profits exorbitants au mépris de la santé des salariés, des financements frauduleux, et des dangers écologiques et sanitaires.

Il y a 100 ans, la révolutionnaire Rosa Luxembourg posait l’alternative « Socialisme ou barbarie ». À l’aune des dangers écologiques et sanitaires, notre génération est face au même dilemme. Le combat pour une autre société, libre du joug de la propriété privée, ne doit pas rester une utopie, il est aujourd’hui une nécessité pour donner une issue progressiste à l’écocide que génère le capitalisme. Soyons réalistes, seule la révolution pourra mettre fin à ce système barbare et criminel qui nous confisque notre futur !

 
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