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La Izquierda Diario
12 de mai de 2022 Twitter Faceboock

Zemmour candidat des racistes
Législative. Candidat dans le Var, Zemmour cherche à pérenniser son pôle réactionnaire
Antoine Bordas

Samedi dernier se tenait à Paris une « journée de formation des candidats Reconquête », un événement qui a lancé dans la bataille des législatives 550 binômes zemmourien. Une couverture de quasiment l’ensemble du territoire, pour la nouvelle organisation qui peine à se remettre des élections présidentielles, mais qui cherche une voie pour pérenniser son pôle ultra-réactionnaire.

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Pour Zemmour, l’après-élection a plutôt ressemblé à une gueule de bois. L’élection présidentielle qui l’a finalement laissé loin derrière les trois principales formations politiques, son parti Reconquête a eu certaines difficultés à se stabiliser ; entre plusieurs départs importants et un refus de négociation du RN avec la nouvelle formation politique à l’extrême droite de l’échiquier politique.

Malgré cela, ils se lancent dans une élection législative particulièrement surveillée, dans laquelle il semble qu’ils aient d’importantes difficultés à obtenir un groupe parlementaire, mais chercheront à exister dans le cadre d’une campagne nationale pour pérenniser son organisation sur l’échiquier politique français. La ligne directrice reste inchangée pour Zemmour et les siens : «  L’identité est la question prioritaire dans notre pays  » clamait le néo-leader devant les futurs candidats samedi dernier. Durant l’événement, pas de grandes nouveautés au programme, rhétorique du « grand remplacement » et du « grand déclassement » au rendez-vous.

L’ancien candidat a surtout cherché à placer sa campagne sous le signe du rassemblement et de l’union « des patriotes », malgré le fait que tous, à droite, ont refusé. En effet, à part « VIA » l’organisation de Jean-Frédéric Poisson, le CNIP (Centre national des indépendants et paysans) et le « Mouvement conservateur », aucun autre allié en vue pour Reconquête.

Qui sont les candidats zemmouriens ?

Il faut d’abord voir que plusieurs figures de Reconquête ne se présenteront pas à l’élection, à commencer par Marion Maréchal Lepen et Guillaume Peltier, pourtant député sortant (élu avec LR en 2017). C’est aussi le cas de Samuel Lafont, directeur de la stratégie numérique, qui annonce se concentrer sur l’accompagnement de certains candidats. Alors que les sondages ne donnent que très peu de chances aux candidats de Reconquête, ces retraits ne sont pas très étonnants. Eric Zemmour lui-même n’a annoncé sa candidature dans le Var, à St Tropez, que ce jeudi, ciblant ainsi l’une des circonscriptions où il a réalisé un bon score à la présidentielle.

Pour Le Point, Stanilas Rigault (investi pour sa part dans le Vaucluse) détaille que 176 candidats sont issus des Républicains et 159 viennent du Rassemblement national. Le reste des 225 candidatures proviennent de la société civile ou d’un premier engagement politique. Sans éplucher longuement l’ensemble des candidatures, on observe directement des figures symptomatiques de ce que veulent incarner Zemmour et les siens : du racisme, de l’autoritarisme et de la polémique.

Le duo Damien Rieu et Bruno Attal est plutôt représentatif. Respectivement co-fondateur de Génération Identitaire et responsable du « Syndicat France Police – Policiers en colère », deux organisations qui se sont illustrées par leurs positions et actions particulièrement réactionnaires. Pour ne prendre qu’un exemple, Bruno Attal lance régulièrement des invectives publiques appelant à la « ré-immigration » de certaines personnes, notamment notre camarade Anasse Kazib, le qualifiant de taliban. De son côté, Damien Rieu a pour lui et son ancienne organisation, une large gamme d’actions toutes aussi ignobles les unes que les autres : actions « anti-migrants », occupation de mosquées…

Deux autres profils « connus » sont assez parlants. Celui de Sébastien Pilard par exemple, ancien de LR qui se présente dans la 14ème circonscription de Paris, s’est illustré par ses positions homophobes (il est le président de Sens Commun lié à la Manif pour Tous). Ou encore celui du « prince » Amaury de Bourbon-Parme, se présentant lui dans l’Orne (61) et se revendiquant un descendant des capétiens. Un soutien royal, plutôt parlant des affinités de Zemmour avec des milieux bien loin de nos préoccupations.

Finalement, rien de bien surprenant, la ligne directrice de la campagne présidentielle sera bien tenue par ces personnages plus réactionnaires les uns que les autres. On ne doute pas que parmi les plus de 500 autres candidatures, d’autres spécimens viendront teinter la campagne zemmourienne d’un peu plus de réactions avec des sorties que l’on vomi d’avance.

Même s’il est peu probable que Reconquête obtiennent des sièges à l’Assemblée, il s’agit tout d’un millier de personnes qui porte aujourd’hui fièrement une politique d’extrême droite ultra décomplexée. Il faudra voir comment la nouvelle organisation réussira ou non à se structurer par la suite, mais il n’est pas exclu que sur fond de dédiabolisation du RN, le bloc ultra-réactionnaire réussisse à s’ancrer dans la durée.

 
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