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18 de mars de 2022 Twitter Faceboock

Grève
Retour sur le 17 mars. Face à l’inflation et aux promesses de casse sociale, il faut un vrai plan de bataille

Ce jeudi 17 mars, lors d’une nouvelle journée de mobilisation nationale et interprofessionnelle pour les salaires, ce sont plusieurs milliers de personnes qui ont défilé dans les rues. Loin de refléter la colère latente et la multiplication des grèves sectorielles, cette journée de mobilisation rappelle cruellement l’absence d’un plan de bataille à la hauteur de la situation.

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Crédit photo : Karim Ait Adjedjou

Ce jeudi 17 mars, on a assisté à de nombreuses mais petites manifestations à travers le pays. Ce sont 500 personnes qui ont défilé à Strasbourg, Caen, Rennes, le Havre ou encore Rouen. A Nantes près de 1000 personnes se sont rassemblées pendant que les mobilisations à Paris, Toulouse et Bordeaux ont regroupé quelques milliers de manifestants.

Cette journée appelée par l’inter-syndicale CGT, FO, Solidaires et FSU, rejoints par l’UNSA, la CFE-CGC et la CFTC, avait pour mot d’ordre central l’augmentation des salaires. L’appel a peiné à mobiliser largement mais plusieurs secteurs en grève et lutte localement se retrouvés pour battre le pavé de concert. A Paris ce sont notamment les travailleurs de la Fnac, en grève depuis 3 mois qui ont rappelé la nécessité de lutter pour de meilleures conditions de travail, des embauches et des augmentations de salaire. Après 100 jours de grève leur détermination reste intacte face à une direction qui ne lâche rien. A Bordeaux, plusieurs cortèges d’enseignants ont pris la rue, contre le mépris de la macronie, et pour dénoncer la casse du service public et de l’enseignement.

Les camarades de la @Fnac ont dépassé les 3 mois de grève, ils vous appellent à la solidarité pour continuer jusqu’à l’obtention de leurs revendications #ManifSalaire https://t.co/s46Y7c6eUN pic.twitter.com/JhNeO5VmTQ
— Anasse Kazib (@AnasseKazib) March 17, 2022

Une date en deçà de la colère latente

Ces derniers mois ont été marqués par la mobilisation de différents secteurs notamment à l’occasion des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). L’automobile, la grande distribution, le nettoyage, les transports… de nombreux secteurs ont été ou sont encore marqués par ces mouvements des grèves. Cette semaine encore, dans le secteur de l’aéronautique, les travailleurs d’Airbus ont entamé un mouvement de grève contre le principal donneur d’ordre du secteur, faisant suite au mouvement qui secoue le groupe Thalès depuis plusieurs semaines. Mais force est de constater, que les manifestations du 17 mars ont eu du mal à exprimer la radicalité et la colère qui peuvent exister localement.

Plus encore la journée n’a pas permis de cristalliser la colère pourtant grande –bien que latente- qui traverse la population. Et pour cause l’inflation qui ne cesse de s’intensifier -avec notamment l’augmentation scandaleuse du coût de l’essence- met au cœur des préoccupations la question du coût de la vie et en arrière-plan celle des salaires qui n’augmentent pas.

Défendre un plan de bataille à la hauteur de la situation

Alors que la situation s’est largement dégradée pour les plus précaires, Macron –actuellement en tête des sondages- a commencé à dessiner le plan des classes dominantes pour le prochain quinquennat : RSA conditionné, retraite à 65 ans, casse du service public, etc. Un tableau qui fait peur à voir mais qui pourrait aussi mettre le feu aux poudres.

A mesure que les conditions de vie se dégradent, le plan proposé par les directions syndicales est loin d’être à la hauteur. Pour faire face à la situation ces dernières ont appelé en tout et pour tout à trois dates de mobilisations, espacées de plusieurs mois, l’une en octobre, l’autre en janvier et la dernière en mars, et sans préparation à la base, rassemblant à chaque fois de moins en moins de monde.

Si ces journées de grève ont permis de montrer que la colère existe dans certains secteurs, comme l’éducation nationale ou les transports publics, les mobilisations inédites dans l’industrie, la grande distribution ou l’agro-alimentaire y ont été peu reflétées. La journée de grève 17 mars est apparue de ce point de vue comme une répétition des deux dates précédentes : une mobilisation qui a permis aux équipes syndicales de se retrouver dans la rue mais sans mobiliser au-delà.

A rebours des journées de grève isolée et non préparée, il est nécessaire de pousser à la coordination des luttes sectorielles qui ont rythmé les derniers mois et de pousser à ce qu’elles posent les bases de la généralisation de la colère. Pour dépasser l’éparpillement des luttes, il s’agit également d’imposer un plan de bataille national qui dépasse la simple journée de grève et qui exige non seulement une augmentation des salaires dans tous les secteurs mais également l’indexation des salaires sur le coût de la vie.

 
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