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La Izquierda Diario
9 de mars de 2022 Twitter Faceboock

#ZemmourSaleVioleur
Zemmour misogyne et agresseur sexuel ? Pourtant, il assure faire la vaisselle !
Petra Lou

À une trentaine de jours du scrutin du premier tour de la présidentielle, Mediapart révèle une vidéo de 8 femmes accusant Zemmour de violences sexistes et sexuelles. Une annonce qui s’ajoute aux discours marqués d’une misogynie sans fard du candidat qui, en plus de faire des déclarations abjectes, a pignon sur rue pour déblatérer ses discours réactionnaires.

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C’est cyniquement le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, que Mediapart dévoile la parole de huit femmes à visage découvert, accusant Eric Zemmour, le candidat réactionnaire d’extrême-droite, d’agressions sexuelles. Des révélations choquantes qui incarnent dans la réalité les paroles et le discours particulièrement violents et misogyne de l’ex-chroniqueur. Claire, à l’époque stagiaire au Figaro, témoigne d’attouchements de la part de celui qui est aujourd’hui candidat à la présidence de la république, qui aurait répondu ceci à la responsable lorsqu’elle est venue mettre les points sur les i : « Si maintenant on ne peut plus draguer les stagiaires…parce que les stagiaires c’est quand même fait pour faire des pipes et du café ». Une réflexion nauséabonde mais surtout inqualifiable tant elle est imprégnée d’un caractère profondément machiste et patriarcal.

Si FranceInter a fait un travail de glanage de toutes ses sorties sexistes et misogynes, la surprise est loin d’être à son comble sur les dires d’un personnage aussi réactionnaire que nauséabond comme Eric Zemmour. S’il s’est fait connaître autour de sa campagne dans ses discours marqués d’un racisme décomplexé, il cumule les titres en termes de sorties sexistes particulièrement honteuses, notamment quand on sait que lui et ses idées sont véhiculées 24H sur 24 sur les plateaux télé, dans un contexte de surenchère sécuritaire et raciste avec la présidentielle.

Si les récits de ces 8 femmes ayant témoigné dans une vidéo inédite pour Mediapart sont édifiants, racontant des faits plus ou moins violents d’attouchements, avances ou agressions, les anecdotes dessinent un homme non seulement obscène, mais qui n’hésite pas à défendre ses positions : « Alors, j’attendrai que vous m’invitiez chez vous pour vous violer ! » aurait écrit le candidat de Reconquête par SMS à Marie, attachée de presse, qui a fait constater le message par un huissier.

Sur Twitter, depuis les révélations de la rédaction de Mediapart, a émergé un #ZemmourSaleVioleur qui dénonce celui qui a l’appui de Bolloré et de facto pignon sur rue dans les médias. Les internautes raillent le candidat qui n’hésite pourtant pas à accuser les migrants, étrangers ou d’origine étrangère, de « violeurs », dans sa conception raciste écoeurante. Parce que ses sorties réactionnaires abjectes ne se comptent plus tant elles sont nombreuses. Mais pour le candidat, cela devient une problématique vis-à-vis de ses futurs électeurs. Dans les sondages, c’est le candidat qui obtient le plus d’écart entre le vote des hommes et des femmes, selon Ifop pour le magazine “Elle”. Pour chercher à inverser la tendance, les équipes de communication d’Eric Zemmour ont lancé une vaste opération au travers du #LesFemmesAvecZemmour, faisant prendre position des femmes pour sa candidature.

Mais si les femmes ne sont, de loin, pas les plus grandes électrices de Zemmour, c’est évidemment dû aux nombreuses sorties non seulement profondément machistes et réactionnaires du candidat et avant comme chroniqueur, mais aussi particulièrement infectes de ce qu’elles véhiculent. Dans son livre Le Premier sexe paru en 2006, il explique que les hommes ont été « dévirilisés », notamment en justifiant « quand ils reviennent de la guerre, ils découvrent que les femmes se sont bien amusées à l’arrière pendant qu’eux souffraient » : des propos plus qu’aberrants quand on connaît le rôle des femmes (et des enfants !) dans le remplacement des hommes partis au front, dans les usines, loin de toute « fiesta » imaginée et fantasmée par ce réinventeur de l’Histoire.

S’il serait particulièrement long de faire la liste de tous ses dires misogynes, qui sont tous plus scandaleux les uns que les autres, il faut noter que sa conception de la femme est une conception patriarcale et machiste dans toute sa splendeur. Pour lui les femmes et le pouvoir ça ne rime pas, ridiculisant toutes les femmes - de gauche ou de droite - ayant cherché à être candidates à la présidentielle, qui en plus de ne pas être crédibles, ne seraient pas à leur place… en tant que femmes : « Elles n’expriment pas le pouvoir, elles n’incarnent pas le pouvoir, c’est comme ça. Le pouvoir s’évapore dès qu’elles arrivent ».

Les femmes ne peuvent pas faire de la politique, mais pas non plus du football, et ne peuvent être des génies, même s’il explique qu’il existe des « exceptions ». Par contre, c’est avec une grande fermeté qu’Eric Zemmour dénonce les diverses vagues de dénonciation et de libération de paroles comme #MeToo, pointant du bout de son fusil les féministes et les femmes ayant témoigné : « DSK, menottes derrière le dos entre deux cops new-yorkais, marchant tête baissée, c’est un renversement de mille ans de culture royale et patriarcale française. C’est une castration de tous les hommes français. Le séducteur est devenu un violeur, le conquérant un coupable. ‘L’homme à femmes’ était loué pour sa force protectrice, il est enfermé et vitupéré pour sa violence intempérante ».

Face à ce catalogue de discours et paroles profondément patriarcales, et aux accusations d’agressions sexistes et sexuelles, Eric Zemmour s’est défendu…de faire la vaisselle à la maison : « Non je ne suis pas un misogyne ! Je vais vous donner un exemple qui surprendrait beaucoup de nos amis néo-féministes : à la maison, je fais la vaisselle ».

Si cette réponse et justification peut faire rire tant elle est déplacée, et alors que les femmes sont les premières touchées par toutes les politiques d’austérité, malgré les discours d’instrumentalisation des gouvernements successifs à des fins réactionnaires, ces paroles misogynes et sexistes sont aujourd’hui de plus en plus décomplexées. En effet, si les discours sexistes et patriarcaux, en plus de ceux racistes et islamophobes sont de plus en plus monnaie courante dans les médias et les discours politiques, c’est parce que le gouvernement Macron a déroulé le tapis rouge à une extrême droite qui se sent plus que jamais pousser des ailes. Face à cette surenchère réactionnaire, qui s’incarne tout particulièrement à l’aune des élections, et contre toute hypocrisie et instrumentalisation du combat féministe par le gouvernement et ses institutions, dans la continuité du 8 mars, il faut affirmer que notre lutte contre l’extrême droite, contre les violences sexistes et sexuelles, et contre tous ces discours réactionnaires se feront dans la rue.

 
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