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La Izquierda Diario
27 de janvier de 2022 Twitter Faceboock

Répression politique
Nouveau jugement pour Georges Abdallah : réclamons son extradition et sa libération !
Joshua Cohn

Mercredi 27 janvier au tribunal administratif de Paris, une nouvelle audience visait à demander l’expulsion de Georges Abdallah du territoire français vers le Liban et ainsi avancer vers la libération du prisonnier politique incarcéré depuis 1984. Alors que le gouvernement a expulsé plus de 10 000 étrangers en 2021, cette situation ubuesque démontre l’acharnement de la machine judiciaire et administrative française contre le militant libanais.

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Mercredi 27 janvier à 14h, au tribunal administratif de Paris, à deux pas de la place Saint-Paul, s’est tenue l’audience sur la demande d’expulsion de Georges Abdallah du territoire français, condition nécessaire mais non suffisante à son hypothétique libération.

Co-fondateur des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL) dans un contexte de lutte contre les interventions militaires israéliennes au Liban et pour la défense du peuple palestinien, Georges Abdallah est arrêté en France en 1984 puis condamné l’année suivante à quatre ans de prison pour détention d’armes et usage de faux papiers.

Mais en 1987, il est accusé de complicité dans deux assassinats : celui de Charles Robert Ray, diplomate américain, le 18 janvier 1982, et de Yacov Barsimentov, diplomate israélien, le 3 avril de la même année, tous deux en poste à Paris. Georges Abdallah a toujours nié avoir participé à ces opérations mais est condamné à la réclusion à perpétuité. Lors de ce procès il déclare : «  Si le peuple ne m’a pas confié l’honneur de participer à ces actions anti-impérialistes que vous m’attribuez, au moins j’ai l’honneur d’en être accusé par votre cour et de défendre leur légitimité face à la criminelle légitimité des bourreaux.  »

Libérable depuis 1999, il réalise 9 demandes de libération conditionnelle entre 2004 et 2016. En 2013, sa libération avait été confirmée en appel mais conditionnée à un arrêté d’expulsion du territoire français que Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur de François Hollande avait refusé de signer.

Même Yves Bonnet, directeur de la Direction de la Surveillance du territoire (DST) à l’époque de l’arrestation d’Abdallah, considère que son maintien en prison est une décision politique de Paris face à ses alliés américain et israélien, y compris contre des jugements en première instance plusieurs fois favorables à la libération du militant libanais.

Toutefois, Me Georges Kiejman, avocat du gouvernement américain dans cette affaire, vise juste lorsqu’il affirme aujourd’hui qu’il « ne pense pas que l’attitude hostile du gouvernement américain soit la cause déterminante du maintien en détention » : ce sont bien le gouvernement, l’administration et les tribunaux français qui s’opposent depuis désormais plus de 15 ans aux demandes de libération de Georges Abdallah.

Devant le tribunal administratif de Paris, Abdallah pouvait compter sur ses soutiens qui exige sa libération en tant que prisonnier politique. Révolution Permanente se joint à cette revendication et avait relayé, en octobre dernier, une tribune de soutien. Anasse Kazib, candidat à l’élection présidentielle, est signataire de cette tribune et réclame dans son programme la libération de Georges Abdallah et de tous les prisonniers politiques.

Mais c’est aussi partout à travers le pays que des comités de soutien se sont réunis, ce jeudi ou la veille, pour, encore une fois appuyer la demande de libération. A Bordeaux, André Rosevegue rappelait ce mercredi soir l’importance de la mobilisation pour Georges Ibrahim Abdallah :

L’enjeu de l’audience devant le tribunal administratif est d’obtenir un arrêté d’expulsion alors que Gérald Darmanin, sollicité par courrier à de multiples reprises, s’est muré jusqu’ici dans le silence ; l’espoir étant qu’une fois Abdallah expulsable du territoire français, une décision du juge d’application des peines permette enfin sa libération conditionnelle et son départ pour le Liban où il souhaite aller.

La démarche, quelque peu inhabituelle, est un symptôme de la justice d’exception appliquée contre un militant politique. Alors que le gouvernement a organisé, en 2021, plus de 10 000 « éloignements » forcés et près de 2 000 départs « volontaires » d’étrangers, Georges Ibrahim Abdallah, qui ne détient aucun titre de séjour, doit écrire au ministre de l’Intérieur et assigner en justice l’État français pour réclamer son expulsion.

Cependant, son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, ne se fait pas d’illusion quant au caractère profondément politique de la procédure de libération de son client. L’audience est l’occasion de demander à l’État français de se positionner à nouveau sur le dossier, plus de 5 ans après les dernières actions judiciaires.

Le délibéré est attendu le 10 février.

 
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