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La Izquierda Diario
19 de janvier de 2022 Twitter Faceboock

Université payante
Vidal ment aux étudiants en niant le projet de fac payante de Macron
Léo Stella

Face à la montée des critiques d’une jeunesse de plus en plus précaire et d’une Éducation à bout de souffle autant dans le supérieur que dans le secondaire et primaire, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a cherché à noyer le poisson, expliquant que « le Président de la République n’a pas dit que les droits d’inscription à l’université allaient augmenter. » avant de mentir effrontément sur la situation à l’université.

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Crédits photo : AFP/LUDOVIC MARIN

Vidal botte en touche et ment sur la situation des universités

Frédérique Vidal, ce mardi 18 janvier, a défendu les paroles de Macron tenues le jeudi 13 janvier pour la cinquantième conférence des Présidents d’Universités, où celui-ci remettait en cause le système des bourses et la gratuité de l’entrée à l’université. Alors que la macronie annonce la suite de son projet néolibéral pour l’université, la ministre de l’Enseignement supérieur a cherché à calmer le jeu, affirmant à l’Assemblée nationale que les propos du président avaient mal compris et que depuis 3 ans les droits à l’inscription étaient gelés, les loyers des CROUS aussi et enfin que les bourses auraient été revalorisées chaque année.

Toutes ces informations constituent bien sûr un énième mensonge de la part de la bourgeoisie macroniste. Les frais d’inscription ont été, au contraire de ce que dit la ministre, l’une des attaques les plus importantes faites à l’université publique avec l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers (hors union européenne) à hauteur de 2 700 euros pour les licences et 3 700 euros. Cette augmentation très nette et qui avait généré de nombreux mouvements de contestations n’a été que les débuts de la stratégie néo-libérale de Macron sur la destruction des universités publique.

Les loyers du CROUS, si ceux-ci sont effectivement gelés depuis la rentrée 2020 (donc depuis 2 ans et non pas 3 comme le décrit la ministre), le sont grâce à des mouvements étudiants contre la précarité après l’immolation d’un jeune étudiant en 2019 devant un bâtiment du CROUS en 2019, et pas à la volonté du gouvernement d’aider les jeunes. Puis le gel de 2021 s’est fais notamment à cause de la crise sanitaire, mais sûrement pas par la bonté humaniste du gouvernement Macron qui, depuis le début du quinquennat, attaque le monde universitaire et ne fait rien pour aider la situation d’une jeunesse de plus en plus en situation de précarité. Il faut aussi souligner le fait que les différents gouvernements, que ce soit Sarkozy, Hollande et Macron, aient laissé les bâtiments du CROUS rentrer de plus en plus dans l’insalubrité qui rendent la situation des étudiants intenables (invasions de rongeurs, coupures d’électricités et d’eau chaude régulières).

Un mépris de la jeunesse

Cette tentative de Vidal de couvrir et d’atténuer la portée des propos de Macron tout en déguisant son bilan au niveau de la jeunesse montre le mépris du gouvernement envers la jeunesse qui subit de plein fouet la crise sanitaire et ses retombées.

La crise sanitaire a mis en lumière l’extrême précarité que vivent la plupart des étudiants, et les énormes files d’attente de plusieurs centaines d’étudiants devant les banques alimentaires le prouvent. De plus, c’est cette jeunesse étudiante qui, obligée de travailler pour pouvoir étudier, a été dans cette fameuse première ligne durant la crise sanitaire et ses confinements, que ce soit dans les grandes surfaces ou bien dans l’éducation (AED, animation).

Le maintien des partiels en janvier est aussi révélateur du mépris du gouvernement. Alors que par exemple, dans des universités comme la Sorbonne où 45% des étudiants étaient cas contacts comme nous le révèle France-Inter , les partiels ont été maintenus sans prendre en compte le danger sanitaire et la charge mentaleque cela représentéschez les étudiants.

Tous ces facteurs, sans parler de la réforme des APL, donne une précarité doublée d’un surmenage autant physique que psychologique chez les étudiants ; face à cela la seule réponse du gouvernement est l’intensification de la sélection et la précarisation de notre classe.

Une étape de plus dans le projet néo-libéral de Macron

Cette annonce s’inscrit en réalité dans un projet bien plus large de la casse de l’université publique, commencé dès le début de son quinquennat.

L’université voulue par Macron est une université sélective, payante et malléable selon les besoins économiques du patronat. Pour ceux qui n’auront pas les moyens ou qui ne voudront pas se sur-endetter, « des filières courtes et professionnalisantes en apprentissage ou en alternance » seront mis en places. Derrière ces filières seul l’intérêt du patronat compte, c’est-à-dire la création de main-oeuvre moins qualifiée et plus précaires adaptables selon leurs besoins. Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à voir la situation des formations en alternances ou le fameux « contrat engagement jeunes » du gouvernement qui débouche sur des contrats précaires à seulement 500 euros de rémunération.

Ce projet néo-libéral de la macronie visant la destruction de l’université publique est un travail de fond. On peut notamment parler du BAC Blanquer et de la loi ORE qui, avec la mise en place de Parcoursup, a pour but de créer une sélection à l’entrée à l’université visant bien évidemment principalement les enfants de travailleurs. Pour rappel, il y avait en juillet 2021 91.000 étudiants sans places dans les universités. L’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers avec la loi « Bienvenue en France » n’était qu’un premier test avant d’étendre cette mesure à l’ensemble des étudiants. Le conseiller de Macron Gary-Bobo lui-même préconisait très bien dans son rapport d’« y aller doucement, mais commencer tout de suite avec les frais d’inscription » avec pour objectif d’arriver à des frais d’inscription entre 4000 et 8000 € ! L’économiste mettait aussi en avant l’importance de la mise en place de crédits pour les études avec l’aide des grandes banques commerciales calqués sur le modèle anglo-saxon. Précarité, élitisme et endettement, voilà l’avenir que nous proposent Macron et son gouvernement.

La manifestation historique du 13 janvier du secteur de l’éducation nationale nous montrent que la colère et la fatigue de la politique du gouvernement nous touchent toutes et tous. C’est pour cela qu’il faut que la jeunesse revendique https://www.revolutionpermanente.fr/Un-pognon-de-dingue-Macron-veut-rendre-la-fac-payante], sans sélection, avec de véritables moyens et aux antipodes de l’université au service du patronat proposé par Macron ! Le 27 janvier, il faut donc joindre nos forces avec les autres secteurs et nous imposer par la lutte !

 
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